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À quand l’accouchement?

L’Unité permanente anticorruption enquête présentement sur le travail de l’administration de Marc Gascon.

À quand l’accouchement?

Publié le 29/11/2018

Mathieu Locas

La semaine dernière, Infos Laurentides mettait au jour la présence d’enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption dans des dossiers entourant la Ville de Saint-Jérôme. Des duos d’enquêteurs ont rencontré des gens pour connaître leur version des faits concernant  l’époque de Marc Gascon. Les enquêteurs ont questionné sur des dossiers assez précis comme les liens entre l’ancien maire et la firme L’Archevêque & Rivest ainsi que la présence de conseillers municipaux pour des soirées bien arrosées au Centre Bell. L’Archevêque & Rivest semblait être dans la mire de la ville pour l’ancien projet d’aréna et a aussi réalisé les travaux de rénovation de la maison de Marc Gascon. Les habitudes des anciens politiciens ainsi que des administrateurs municipaux de l’époque ont aussi été scrutées à la loupe.

Dans le cadre de ce reportage, j’ai réalisé une entrevue radiophonique, disponible sur le site www.CIME.FM, avec ma collègue Justine Vachon. Sa dernière question a été très représentative de ceux et celles qui m’ont parlé de l’article au cours de la dernière semaine, soit « quand crois-tu que le dossier va aboutir? »

J’ai répondu à Justine : «On a hâte à l’accouchement, reste à savoir combien de mois de grossesse il reste». On va se dire les vraies choses, il n’y a personne qui peut prédire le résultat de cette enquête entamée il y a au moins six ans. Avec les témoignages de la Commission Charbonneau, l’inculpation de l’ancien maire de Laval Gilles Vaillancourt, les révélations de l’ancien DG de Saint-Jérôme Érick Frigon devant le syndic de l’Ordre des ingénieurs du Québec (partage de contrats entre quatre firmes d’ingénieurs à Saint-Jérôme pour une valeur de contrats de plus de 28 millions de dollars de 2002 à 2010), il est clair que les enquêteurs de l’UPAC ont une bonne idée du portrait de la situation. D’autant plus que cette fois, ce sont eux qui ont demandé une rencontre avec les témoins et non le contraire.

Par contre, notre système judiciaire est basé sur le fait que toute personne demeure innocente jusqu’à preuve du contraire. Pour arriver à déposer des accusations, il faut avoir en main des preuves solides. Si les enquêteurs de l’UPAC ont maintenant beaucoup d’expérience sur le sujet du fling flang municipal, il faut aussi tenir compte que les avocats de la défense ont aussi du millage derrière la cravate. Avec le nombre de personnes appelées dans le box des témoins, ils ont l’habitude des stratégies des procureurs.

 

BIPA parle pas

Le jour de la publication des révélations de la présence de l’UPAC à Saint-Jérôme, j’ai appelé au bureau du BIPA (Bureau de l’intégrité professionnelle et administrative) afin de parler avec l’inspecteur général Jacques Duchesneau. Mercredi dernier, il était à Québec et le lendemain à Ottawa. J’ai même offert à l’adjointe de Monsieur Duchesneau que ce dernier passe dans les studios du 1047FM Outaouais jeudi dernier pour réaliser une entrevue que nous aurions pu diffuser sur le site WEB d’InfosLaurentides. Une heure après ma demande d’entrevue, la réponse est revenue assez rapidement :

-Monsieur Locas, nous avons pris connaissance de votre reportage mais il est clair que Monsieur Duchesneau ne commentera pas.

«Mais je ne veux pas qu’il me commente cette situation précise mais plutôt en général sur sa façon de collaborer avec l’UPAC»

-Il est clair que nous discutons avec l’UPAC. Par contre, nous ne pouvons aller plus loin dans notre démarche avec vous.

Je demeure convaincu de quelque chose : Il y a des gens qui doivent avoir un sommeil plus léger à Saint-Jérôme. Qu’on retrouve des coupables ou non, les enquêteurs de l’UPAC sont en mission. Cette unité a passé à travers quelques tempêtes au cours des derniers mois, dont la plus récente, la démission de son « chef »  le jour de l’élection provinciale. Nul doute qu’une bonne récolte à Saint-Jérôme ne nuirait pas à redorer le blason de cette organisation.

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com

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