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Activité de sensibilisation sur les chantiers routiers

Photo : Marie Pier Lafleur –

L’agent Catanzaro, Maxime Coursol, conseiller en communication du ministère des Transports et de la Mobilité durable, Nicolas Lafantaisie, président régional du Syndicat de la fonction publique, l’agent Poirier ainsi que Sophie Westman Vaillancourt, conseillère en santé sécurité au travail.

Activité de sensibilisation sur les chantiers routiers

Publié le 08/08/2025

Le 29 juillet dernier, une activité de sensibilisation sur les chantiers routiers s’est tenue à la halte routière de la Porte-du-Nord de Saint-Jérôme.

Une initiative du Syndicat de la fonction publique, en collaboration avec le ministère des Transports, afin de sensibiliser les automobilistes à la réalité des travailleurs sur les chantiers.

Nicolas Lafantaisie, président régional du Syndicat de la fonction publique, explique que ce sont leurs membres qui ont demandé qu’une campagne de sensibilisation soit organisée, car ce qu’ils vivent au quotidien est de plus en plus dangereux. La réalité de ces travailleurs, dit-il, c’est qu’ils doivent faire face à des automobilistes de plus en plus impatients et irrespectueux : doigts d’honneur, insultes, jets de café… Ils frôlent parfois la collision avec des véhicules, et certains se blessent.

M. Lafantaisie précise que le syndicat collabore depuis trois ans avec la CNESST pour orchestrer des campagnes de sensibilisation. Depuis deux ans, ils sillonnent les haltes routières avec le ministère des Transports et la Sûreté du Québec pour faire essayer à la population un simulateur de travail en réalité virtuelle, afin de faire vivre aux gens ce que les travailleurs affrontent chaque jour.

Ce simulateur comprend un casque permettant de visualiser les véhicules qui passent à proximité, ainsi qu’une veste qui reproduit les sensations ressenties sur le terrain. Les participants sont souvent surpris de constater à quel point cela peut être impressionnant : un véhicule qui passe à 120 km/h à quelques centimètres, pendant qu’on travaille. Le but est de leur faire ressentir cette réalité.

« La plupart des gens ressortent du simulateur avec une petite émotion, une petite frousse », note M. Lafantaisie. « L’idée, c’est qu’ils s’en souviennent la prochaine fois qu’ils approchent d’un chantier et qu’ils se disent : “C’est vrai, je pourrais ralentir et suivre les indications du signaleur.” »

Maxime Coursol, conseiller en communication au ministère des Transports et de la Mobilité durable, souligne que ce ne sont pas que les signaleurs qui sont à risque : tous les travailleurs routiers le sont. « L’autoroute, c’est leur bureau. Mais contrairement à un bureau classique, leur environnement est exposé à des dangers constants », explique-t-il. Il insiste sur l’importance de respecter les limites de vitesse et la loi sur le corridor de sécurité.

Selon lui, le simulateur permet d’éveiller les consciences. « Souvent, une seule seconde d’inattention peut mener à l’irréparable. Cette expérience vise à faire comprendre aux gens : “Voyez ce que nous vivons.” »

Daniel Catanzaro, policier de la Sûreté du Québec et parrain des Porte-du-Nord de Saint-Jérôme, était présent pour l’occasion. Policier depuis maintenant 12 ans, il a remarqué une augmentation du niveau des collisions sur l’autoroute. « Les gens sont de plus en plus téméraires, ils ne respectent plus la signalisation ni les limites de vitesse. Les travailleurs se plaignent régulièrement du non-respect de la signalisation dans les zones de chantier », affirme-t-il.

Pour cette raison, des photo-radars ont été installés à des endroits stratégiques afin de faire ralentir les automobilistes — et ça fonctionne, selon lui. Il ajoute que la présence de voitures de patrouille contribue aussi à rassurer la population et à inciter les conducteurs à lever le pied.

Selon M. Catanzaro, les trois principales causes d’accidents sont : la vitesse, les distractions (notamment le téléphone cellulaire), et la conduite avec les facultés affaiblies. « Ce qu’on voit de plus en plus, c’est l’inattention. Et le cellulaire, c’est un fléau. »

M. Coursol rappelle que les usagers de la route doivent redoubler de prudence à l’approche d’une zone de travaux, pour assurer leur sécurité et celle des travailleurs. « Leur vie vaut autant que celle des automobilistes. Une seule seconde peut tout faire basculer. »

Selon les données les plus récentes de la SAAQ pour l’année 2024, on dénombre 11 décès, 21 blessés graves et 723 blessés légers survenus à l’approche ou dans des zones de travaux, pour un total de 755 victimes. À titre comparatif, en 2022, on comptait 8 morts et 814 blessés (graves et légers confondus).

Le projet de loi no 48, sanctionné le 2 mai 2024, a mis en place plusieurs mesures visant à améliorer la sécurité dans les zones de travaux, notamment :

La mise en place de règles particulières à respecter en présence d’une barrière de contrôle dirigée par un signaleur (amende de 300 $ à 600 $ en cas d’infraction) ;

L’augmentation de l’amende et des points d’inaptitude en cas de non-respect des consignes d’un signaleur (300 $ à 600 $ et 4 points).