logo journal infos-laurentides
icon journal
Agrandissement du site de Sainte-Sophie:des inquiétudes se manifestent

Les gens de la Coalition Alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord ont profité de leur passage aux audiences publiques pour faire valoir leur point de vue sur la question.

Photo Lucien Lisabelle

Agrandissement du site de Sainte-Sophie:des inquiétudes se manifestent

Publié le 23/01/2020

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a tenu mardi et mercredi dernier (14 et 15 janvier), à Saint-Jérôme, des séances concernant le projet d’agrandissement du site d’enfouissement Waste Management, à Sainte-Sophie.
Il s’agissait de la partie «information» de ces audiences. La portion «opinions et mémoires» suivra, le 11 février 2020.
Un modèle à changer
Une chose apparaît claire, plusieurs ont des appréhensions face à ce projet qui a trait à l’enfouissement de 18 millions de tonnes, entre 2022 et 2040, au site de Sainte-Sophie.
Dans le groupe des opposants, on retrouve, entre autres, les gens de la Coalition Alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord, qui se demandaient avant les audiences si la MRC de la Rivière-du-Nord ne devenait pas «candidate à devenir l’une des plus importantes poubelles en Amérique du Nord?» si la demande, dans sa forme actuelle de Waste Management reçoit l’aval des autorités gouvernementales.
«Ce dépotoir cumule des déchets de toute nature depuis 1964 et, avec cette demande actuelle du promoteur privé, cela en ferait l’un des plus importants du Canada et des États-Unis réunis», avancent les gens de la coalition.
Qui plus est, selon eux, «ces 18 millions de tonnes s’ajouteraient aux quelques dizaines de millions de tonnes de déchets accumulés depuis 1964 dont l’impact de contamination des eaux souterraines nous semble particulièrement sous-estimé».
La contamination de l’air et de l’eau (lire ici: la contamination de la nappe phréatique dans une municipalité où on retrouve de nombreux puits artésiens) est d’ailleurs un élément qui est revenu à quelques occasions dans les commentaires formulés par certains intervenants.
Service public
En plus de participer aux audiences publiques de la semaine dernière, la Coalition est revenue à la charge sur sa page Facebook pour exprimer son point de vue sur la notion de service public que d’aucuns (dont Martin Dussault, de Waste Management) rattachent à l’importance du site d’enfouissement de Sainte-Sophie.
«Si c’est vrai que la gestion des déchets et leur élimination doivent être considérées comme des services d’utilité publique, il est plus que discutable que nous ayons au Québec des multinationales de l’enfouissement dont la seule motivation est la recherche de profit pour satisfaire leurs actionnaires. Ce profit, elles le font en enfouissant d’énormes quantités de déchets, ce qui leur permet d’offrir des prix très bas et ainsi encourager leur surproduction et la surconsommation en général. C’est ce modèle non durable sur les plans social, environnemental et économique qu’il faut changer au Québec».
Des redevances de 800 000 $
En contrepartie, la mairesse de Sainte-Sophie, Louise Gallant (on s’en doute bien) est d’accord avec le projet de Waste Management.
Au micro de Bernard Drainville (98,5), la mairesse Gallant a plaidé que les gens de Waste Management sont «vraiment responsables» en regard notamment des odeurs qui pourraient se dégager du site d’enfouissement et sont contrôlés régulièrement sur le plan environnemental.
C’est aussi sans compter, faisait valoir Mme Gallant à cette occasion, que la présence de Waste Management apporte des redevances de 800 000 $ annuellement dans les coffres de Sainte-Sophie.
Le projet
On peut en connaître davantage sur le projet au [https://www.bape.gouv.qc.ca/fr/dossiers/projet-agrandissement-lieu-enfouissement-technique-sainte-sophie/].