Dès le départ clarifions une chose : « Il est impossible de bégayer quand tu chantes », dit-il avec hésitation et répétition saccadée de quelques mots dans une entrevue accordée à Infos Laurentides.
Maintenant, parlons des vraies affaires. Les chansons de cet homme de 34 ans sont senties, touchantes et vivantes.
« Mes chansons, je les vies à tous les jours. Je m’inspire d’un instant partagé. Je chante les gens ».
Son nom d’artiste : Djipi, ( son surnom écrit phonétiquement). Sa passion : la musique. « Je chantais plus jeune dans les chorales, mais je ne devais pas pousser ma voix avec des chants religieux. Depuis, j’ai pris des cours de chant et me voilà bien meilleur, capable de bien pousser ma voix ».
Son rêve est de vivre de la musique. « Je sais que ce n’est pas facile avec toutes les plateformes de musiques de nos jours, mais je ne ferme pas la porte. Je continue de croire que je vivrai de ma musique un jour », affirme avec conviction celui qui est maçon.
Chose certaine, il a franchi un pas de plus vers cette réalisation en montant récemment sur la scène de la microbrasserie les bières philosophales à Mirabel.
Pour la première fois, il a osé. « J’ai présenté chacune de mes chansons avant de les jouer. Je trouvais ça important de connaître l’histoire derrière les paroles. Ça n’a pas été facile avec mon bégaiement, mais je suis fier de l’avoir fait ».
Une décision audacieuse qui a charmé le public. Il a fait salle comble. Les amateurs ont été séduits par la profondeur de ses textes. Un genre de Félix Leclerc avec une musique qui bouge.
« DJIPI est excellent, il sait comment mettre de l’ambiance dans une salle. Ses chansons sont parfaites », a souligné une spectatrice qui buvait ses paroles.
« C’était tout simplement magique », s’est exclamée une autre dame, subjuguée par une telle prestation.
Ce père d’une grande adolescente de 15 ans a composé son album Les Montagnes du Nord, qui raconte des histoires vécues, heureuses et malheureuses, des expériences, bonnes et moins bonnes, de la vie.
Entouré par une nature sauvage, il a laissé couler l’encre de sa plume pour « chanter les bois, les marais, les cieux magnifiques et toutes les créatures bucoliques qui m’entourent ». Pas surprenant que les influences musicales de ce résident de Prévost soient les Cowboys Fringants.
Auteur, compositeur, interprète, Djipi a su se greffer des gens de confiance et d’expérience pour son premier vrai album professionnel enregistré dans le studio Monocube à Saint-Jérôme, avec la collaboration de Jeff Grenier.
Homme de cœur et mari, il parvient à trouver du temps libre pour son amour de la musique. Il aime explorer de nouveaux sons avec simplicité. Djipi sera d’ailleurs en spectacle à la Nuit des sans-abris de Mirabel, le 21 octobre.
Celui qui chaque jour doit se battre contre sa timidité étant bègue, a récemment sorti son premier vidéoclip de la chanson Bourricot disponible sur sa page Facebook et sur YouTube.
Pour écouter ses chansons, rendez-vous au djipi.bandcamp.com, comme celle intitulée Complice de la nuit, une berceuse indépendante et flottante. Une pièce qui parle d’un gars se promenant dans les méandres de la noirceur avec sa compagne, sa dulcinée, en lui chantant ou en lui murmurant, les poèmes du crépuscule…
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