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<strong>Corridor de sécurité : quelque 80% des automobilistes fautifs </strong>

Corridor de sécurité : quelque 80% des automobilistes fautifs 

Publié le 14/07/2022

En l’espace d’à peine trente minutes, sur l’heure du diner, un mercredi, les résultats étaient déjà très alarmants : huit voitures et fardiers sur dix étaient hors la loi sur l’autoroute 15, direction Nord, sortie 28.

Les automobilistes et les camionneurs sont insouciants, téméraires et surtout imprudents devant un véhicule de surveillance routier immobilisé sur le bord de la route, flèche jaune lumineuse, lumières rotatives allumées et feux clignotants avant et arrière actionnés. Rien à faire, huit usagers de la route sur dix ne respectent pas la Loi sur le corridor de sécurité. 

« C’est mon bureau de travail pendant 12 heures par jour. J’aimerais bien avoir de l’air pour travailler sans mettre ma vie en danger », lance Patrick De Rosa, chef d’équipe à la Direction de la veille opérationnelle du réseau métropolitain, découragé du non-respect du corridor de sécurité. 

Afin de confirmer que le problème est devenu inquiétant, l’auteur de ces lignes s’est rendu sur le terrain pour constater de visu la dangerosité des usagers de la route. Pour l’occasion, nous avions simulé une intervention du patrouilleur routier au volant de son véhicule de surveillance du MTQ en le plaçant bien visible sur l’accotement. 

En l’espace d’à peine trente minutes, sur l’heure du diner, un mercredi, les résultats étaient déjà très alarmants : huit voitures et fardiers sur dix étaient hors la loi sur l’autoroute 15, direction Nord, sortie 28. 

Muni d’une caméra, l’auteur de ces lignes était installé sur le viaduc du chemin Notre-Dame, qui enjambe l’autoroute 15 dans le secteur de Mirabel, aux limites de Blainville, pour capter sur image un véritable bordel.

Certains conducteurs se tassent dans la voie d’à côté de façon dangereuse, d’autres empiètent dans le corridor de sécurité, nombreux changent de voie après avoir dépassé le véhicule de surveillance, (une manœuvre inutile, car le mal est déjà fait) et plusieurs ignorent carrément la présence du véhicule de surveillance allant même à accélérer au lieu de ralentir. Des comportements qui auraient dû être sanctionnés d’une amende de 200 $ à 300 et de la perte de quatre points d’inaptitude.

« La loi existe et obligele respect d’un corridor de sécurité entre votre véhicule et un véhicule d’urgence, une dépanneuse ou un véhicule de surveillance qui est immobilisé sur la route. Si la loi a été mise de l’avant il y a 10 ans, c’est pour une raison. Nous aurions peut-être besoin de refaire des campagnes de sensibilisation avant qu’il soit trop tard », reconnait le conseiller en communication au MTQ, Maxime Coursol. 

Ce dernier invite les usagers de la route à consulter le site web de la SAAQ pour y trouver en détails avec photos et vidéos les bons comportements à mettre en pratique à l’approche d’un corridor de sécurité. 

Avec sa vaste expérience d’une vingtaine d’années, M. De Rosa semble abondé dans la même direction que M. Coursol. « Dans les premières années de la sortie de la loi, les gens la respectaient, du moins beaucoup plus qu’aujourd’hui », souligne celui qui dit voir un plus grand respect du corridor de sécurité lorsque le véhicule immobilisé est une voiture de police avec les gyrophares. 

Des insultes, des injures …et un café chaud

Non seulement les gens ne respectent pas le corridor de sécurité, mais certains conducteurs sont impatiens se permettant d’insulter avec un doigt d’honneur ou d’injurier les employés du MTQ, dont un a reçu un café chaud parce qu’il l’a obligé à s’arrêter à la suite d’une fermeture de route causée par un accident. 

« Je sais que les gens veulent éviter à tout prix d’arriver cinq minutes plus tard à la maison pour souper avec leurs enfants, mais moi aussi je veux arriver à la maison en un seul morceau pour aider mon père de 86 ans, dont je suis proche aidant après mes heures de travail », lance de façon directe, sans prendre de détour, Patrick De Rosa. 

Sachez qu’un surveillant routier au Québec effectue en moyenne 20 interventions par jour ; carcasse d’animaux, panne d’essence, accident, etc. Le respect mutuel est donc essentiel. « On est là pour vous, soyez-là pour nous », conclut Patrick De Rosa en précisant que le but premier de la présence d’un véhicule de surveillance, en bordure d’une autoroute, route ou chemin de campagne, est de sécuriser les lieux.