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Elles campent dans les bureaux de la haute direction du CISSS: les professionnelles en soins crient leur désarroi

Des membres de la FIQ_SPSL ont monté leur tente devant les bureaux du président-directeur général adjoint du CISSS des Laurentides, Jean-Philippe Cotton.

Elles campent dans les bureaux de la haute direction du CISSS: les professionnelles en soins crient leur désarroi

Publié le 26/05/2021

La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ_SPSL), Julie Daignault, ne mâche pas ses mots lorsqu’elle parle de la détresse dans laquelle sont plongées ses quelque 4300 membres. Le 20 mai en matinée, pétitions de 2300 noms en main, elles ont été nombreuses à camper dans les bureaux du président-directeur général adjoint (PDGA) du CISSS des Laurentides, Jean-Philippe Cotton, pour obtenir des réponses, en vain.

 

« Le PDGA ne s’est pas présenté, malgré qu’on l’ait appeléet il ne m’a pas rappelée non plus », raconte Mme Daignault, offusquée de constater que M. Cotton ait choisi de faire plutôt passer ses messages par le biais de son adjointe.

Les professionnelles en soins sont exténuées, rage-t-elle. Alors que 200 postes de jour stable ont été modifiés en postes de rotation, elle estime que 1400 postes sont actuellement vacants au CISSS des Laurentides.

« Ce qu’ils sont en train de faire au CISSS des Laurentides, c’est complètement ridicule. C’est plus qu’inhumain. Nos gens sont au bout du rouleau. La pénurie de personnel va juste s’exacerber », a déclaré Julie Daignault, assurée que pour combler le millier de postes vacants, le CISSS se doit d’être « conciliant avec ses employées » et « mettre des mesures en place qui sont attrayantes et qui permettent d’augmenter l’attraction et la rétention du personnel».

Pour des postes stables

Ce que souhaite la FIQ-SPSL en marge de la manifestation du 20 mai, c’est que l’employeur revienne sur sa décision et qu’il affiche des postes stables sur un quart de travail.

« On veut des postes attractifs, une meilleure conciliation vie personnelle-travail-famille et une stabilité pour les soins offerts à la population. Celles qui attendaient un poste de jour depuis des années doivent oublier cela. Ce sont maintenant des postes jour-nuit qui leur seront offerts. À se faire barouetter comme ça du jour à la nuit, que pensez-vous que les gens vont faire? Ils vont partir ! », a dit Julie Daignault.

Le CISSS répond à nos questions

Dans un premier temps, si M. Cotton n’était pas présent pour recevoir la pétition en personne c’est qu’il est en télétravail pour respecter les consignes de la Santé publique, a confirmé un porte-parole du CISSS des Laurentides.

Celui-ci ajoute que le CISSS fait du recrutement et de la rétention du personnel un enjeu majeur sur lequel il travaille sur une base quotidienne. Des équipes sont d’ailleurs spécifiquement en place à cet effet et ce, afin de contribuer à ce que l’organisation soit attractive, et à ce que ses 17 000 employés choisissent d’y demeurer.

Quant aux postes en rotation, le représentant du CISSS des Laurentides a indiqué que certains services doivent fonctionner de jour, de soir et de nuit et qu’il est donc important que l’offre de postes reflète cette réalité.

« La situation que vous nous rapportez est le résultat de cette réalité. L’offre de certains postes combinés vise au contraire à rendre plus attractifs des postes qui autrement, ne sont offerts que de soir ou de nuit et permet d’éviter d’avoir des postes laissés vacants de soir et de nuit».

Une rencontre est prévue cette semaine entre le syndicat de la FIQ_SPSL et la haute direction du CISSS des Laurentides qui sollicitait depuis longtemps une telle réunion, nous dit-on.