Enquête | Des automobilistes trichent pour obtenir leur permis de conduire 

Des automobilistes, dont la grande majeure partie est composée de jeunes, sillonnent les rues des Laurentides après avoir obtenu leur permis de conduire par la tricherie. Celui qui les a aidés à tricher vient d’être condamné à une peine d’emprisonnement. 

Le modus operandi avait toutes les ressemblances d’un film hollywoodien. En échange d’argent, un homme fournissait une oreillette et une caméra aux clients qui ne voulaient pas étudier le petit livre du Guide de la route, outil essentiel pour le futur titulaire d’un permis d’apprenti conducteur.

« Il peut ainsi suivre le déroulement des examens à distance et leur donner les bonnes réponses », peut-on lire dans un document juridique.

Le fraudeur est Alex Tran, 60 ans, de Laval. Il avait créé sa propre PME de tricherie aux examens théoriques de conduite automobile qui, grâce à la caméra et l’oreillette, lisait les questions à distance et donnait les réponses au fur et à mesure à ses clients.

L’enquête a permis de saisir deux agendas des années 2019 et 2020 appartenant à M. Tran dans lesquels étaient indiqués notamment le nom de ses clients, les heures et le nom des villes où l’examen de conduite devait avoir lieu. 

Au total, plus de 709 personnes ont « passé » leur test théorique sur un ordinateur de la Société de l’assurance automobile du Québec en utilisant cette méthode « malhonnête ».

Fraude fiscale

Alex Tran n’était pas au bout de ses peines. Revenu Québec l’a accusé de « stratagème de fraude fiscale en produisant de fausses déclarations en omettant de déclarer des revenus » . De plus, il n’a payé aucune taxe. 

Le sexagénaire a plaidé coupable à quatre chefs d’accusation qui pesaient contre lui, en avril, au palais de justice de Laval.

Les revenus non déclarés du résident de Laval ont été de l’ordre de 427 000$ en 2019 et de 233 000$ en 2020. Quant aux montants de la TPS non versés, ils sont de 23 000$ et de 13 800$, respectivement pour les mêmes périodes. 

Alex Tran a été condamné à purger deux ans moins un jour de prison avec sursis en vertu de la Loi sur la taxe d’accise, en plus d’une amende de 227 000$ et des poussières. L’enquête a été menée dans le cadre du projet Pratique.