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Entrevue | «  La politique », vue par Xavier-Antoine Lalande

L’année 2023 marque les 10 ans de Xavier-Antoine Lalande en tant qu’élu l’hôtel de ville de Saint-Colomban – Photo : Ville de Saint-Colomban.

Entrevue | « La politique », vue par Xavier-Antoine Lalande

Publié le 22/05/2023

Infos-Laurentides s’est assis avec Xavier-Antoine Lalande pour discuter de son rôle à la co-présidence des assises de l’Union des municipalités du Québec (UQM), le 16 mai dernier. Du même coup, le Journal en a profité pour discuter des idées, motivations et donc de la vision locale et régionale de l’homme politique colombanois.

« Je me vois un peu comme le résultat de la corruption municipale […]. Si je n’avais pas voulu que certaines choses changent, je ne me serais sûrement jamais lancé en politique municipale en fait », reflète-t-il.

Diplômé en science politique, le principal intéressé voulait initialement rester « dans l’ombre », mais c’est donc ce désir de changement qui l’a amené à se tailler une place à l’hôtel de ville il y a 10 ans, d’abord comme conseiller, ensuite comme maire.

« Agir directement »

Quand on le questionne sur son rôle de maire, poste qu’il occupe depuis 2017, il définit sa fonction comme suit : « C’est une place, une position de pouvoir qui te permet d’agir directement sur ta communauté, sans intermédiaire […]. C’est ce qui m’a amené en politique, je voyais des décisions qui me concernaient moi, mes voisins, ma famille, mon quartier et puis elles n’avaient pas vraiment de sens », relate-t-il, disant ensuite avoir « appris sur le tas, à force d’assister à des séances ».

Plus grande responsabilité

En commençant à venir à l’hôtel de ville « en cap d’acier et en jeans déchirés », celui qui a aussi une formation en horticulture a rapidement monté les échelons au niveau municipal, l’amenant là où il est aujourd’hui, dans un deuxième mandat à la mairie.

« Le 2021-2025, je le prends comme une responsabilité encore plus grande que le premier, parce que là t’as quatre en pour changer des choses, mettre des bases, puis, de réaliser de plus grands projets […], mais pour faire ça, tu dois démontrer que tu peux changer les choses rapidement, ce que je crois qu’on a réussi à faire », précise-t-il.

À titre d’exemple, à Saint-Colomban, l’un de ces grands projets est de « structurer le périmètre urbain », incluant le réseau d’égout et aqueduc « pour vraiment développer un centre-ville sur lequel on est capable d’arrimer une offre commerciale et un dynamisme à la hauteur de la croissance de la population », note le maire représentant une population qui frôle les 19 000 habitants.

Une vision régionale

Cette plus grande responsabilité ne vient toutefois pas qu’au niveau de sa ville, car depuis 2021, Xavier-Antoine Lalande est aussi préfet de la MRC de la Rivière-du-Nord. « On travaille sur stratégie pour permettre aux cinq territoires de se développer conjointement, avec une vision commune. Ça peut s’appliquer sur l’itinérance, le développer économique, l’aménagement du territoire […], le défi c’est de trouver ces projets-là », indique-t-il, ajoutant que depuis son arrivée, il se fait un devoir de trouver cinq priorités communes avec les autres maires, chaque année, « sous le principe que, si on travaille ensemble, on est plus fort ».

Et plus loin encore

En fait, le maire et préfet se donne un rôle qui dépasse même les frontières de sa ville et de sa MRC. « L’idée c’est de travailler pour l’ensemble des Laurentides, de trouver des liens qui font que notre unité en tant que région va être plus forte […]. Il faut trouver des projets qui amènent des gens à se réunir, et pas le contraire, pour permettre aux Laurentides [en entier] d’avoir l’attention qu’elle mérite en tant que 4e région administrative la plus populeuse du Québec », croit-il.

Mais comme tout est dans tout, les projets sur lesquels ils travaillent pour l’UMQ, les Laurentides ou la MRC, pourraient bien, par la bande, finir par avoir un impact sur son travail à Saint-Colomban.

« Je crois beaucoup au réseautage dans la vie, que chaque personne que tu peux rencontrer peut te générer une opportunité ; ça peut être une idée, un contact ou une porte qui s’ouvre », affirme le maire.

Un éternel élève

Bien qu’il soit considéré comme encore « très jeune » dans le milieu, cela fait dix ans que Xavier-Antoine Lalande est en politique municipale, comme il le souligne, il s’agit là d’une expérience qui ne « s’achète pas ».

« Je pense que ça peut servir énormément, juste dans le langage, la compréhension des programmes, les défis qui se pointent, la façon de réagir devant des problématiques… ça aide c’est sûr », réitère-t-il, ne tenant toutefois rien pour acquis, puisqu’en politique, comme ailleurs, « tu es toujours à une décision d’être mauvais ».

« J’apprends toujours, ça c’est clair », raisonne-t-il, sans hésiter, disant avoir appris la patience, mais aussi à apprécier le travail accompli dans la dernière décennie.