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HAL opposé à la démolition: « C’est un témoin historique » -Henri Prévost

L’avis de démolition est affiché devant la maison depuis le 15 octobre dernier.

Photo Mychel Lapointe

HAL opposé à la démolition: « C’est un témoin historique » -Henri Prévost

Publié le 28/10/2021

« C’est certain qu’on va s’opposer à la démolition de la maison. C’est un témoin historique et un témoin du patrimoine industriel de Saint-Jérôme »commente Henri Prévost.

La maison à laquelle le président d’Histoire et Archives Laurentides (HAL) fait allusion est celle située à l’extrémité sud de l’avenue Rolland et intimement liée à l’histoire de la compagnie Rolland.

Construit en 1939 là où se trouvait auparavant une autre maison plus modeste (du genre maison d’été), le bâtiment a servi successivement de maison des descendants du fondateur, de résidence principale du patron de la Rolland (au fil des ans), de siège social de la compagnie Rolland quand Cascades est devenu propriétaire, de site pour la formation des employés et d’autres choses encore.

Le 15 octobre, on a affiché sur la clôture devant la maison un avis de démolition émis par la Ville de Saint-Jérôme. Toute personne ou organisme désirant s’opposer à la démolition disposait d’un délai de 10 jours. Ce que les dirigeants de HAL, nous informe Henri Prévost, ont fait lundi dernier.

Des efforts

Se disant conscient que le bâtiment n’est pas en très bon état, le président Prévost souligne de plus avoir été à quelques reprises en contact avec Marcel Landry du groupe Médifice(propriétaire des terrains à l’est de la Rivière-du-Nord et où se trouve la maison en question)« qui nous a parlé de ses efforts » pour trouver une solution autre que la démolition.

Profiter du délai

En outre, comme l’explique M.Prévost, ce n’est pas demain matin que la maison tomberait (si on en vient à cette décision) sous le pic des démolisseurs.

Advenant que les autorités jérômiennes décident d’aller de l’avant avec le projet de démolition, le dossier aboutirait à la réunion mensuelle de novembre du Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de la ville qui aurait à prendre une décision.

La recommandation du CCU pourrait être soumise au futur conseil municipal lors de la réunion de janvier ou février. Après quoi il faudrait soumettre le dossier au ministère de la Culture et des Communications qui disposerait de 90 jours pour donner son accord ou non à la démolition.

« Profitons de ce délai-là pour trouver une alternative »note Henri Prévost qui suggère la formation d’un comité ad hoc réunissant des représentants de la Ville de Saint-Jérôme, du promoteur Médifice, Histoire et Archives Laurentides, le ministère de la Culture et des Communications, des citoyens ainsi que des organismes intéressés.

Les retraités

Par ailleurs, une démolition menace également la Maison des retraités de Rolland, localisée non loin de la Maison Rolland.

C’est ce qu’exprime la présidente de l’Association des Gens de la Rolland, Carole Daoust, dans une communication qu’elle nous a fait parvenir la semaine dernière et qui prend la forme d’un appel à l’aide.

« Cette maison, située maintenant sur les terrains du pôle santé et appartenant à Médifice, est sujette à démolition suite à la demande de permis faite par le propriétaire le 15 octobre dernier. Nous croyons que ce bâtiment mérite une seconde vie pour la communauté et pourrait très bien être déménagée sur un terrain de la ville, comme au Parc Optimiste Saint-Antoine (aux abords de la route 158 dans le secteur Saint-Antoine).D’ailleurs, la compagnie Médifice se dit ouverte à cette proposition. Nous avons envoyé notre point de vue à la greffière de la ville, ainsi qu’au département de l’urbanisme, tel que le stipule l’avis public du 15 octobre affiché sur la porte du bâtiment » souligne Mme Daoust.

Une première

Il faut savoir que, comme l’explique Mme Daoust, le bâtiment a été construit en 1998 par les employés retraités de la Rolland, auquel la compagnie a fourni les matériaux.

« Les employés qui l’ont construit sont des gens de métier et qui ont œuvré dans divers départements de maintenance (menuiserie, plomberie, électricité, etc.) au cours de leur carrière. Ils l’ont fait dans un but de rencontres sociales et le bâtiment est adapté à cette fin. Nulle part ailleurs au Québec, croyons-nous, il y a eu un bâtiment de loisirs qui a été construit par des retraités d’une compagnie pour un lieu de rassemblement, et ce, sur les terrains de la compagnie en question. C’est une première historique »note-t-elle, précisant « la bonne volonté de Médifice, qui soit dit en passant, ont été très conciliants à notre endroit et nous les remercions à cet effet ».

Et Mme Daoust de conclure, dans ce qui représente en quelque sorte un cri du cœur : « nous croyons que ce bâtiment mérite considération pour une seconde vie et nous souhaitons qu’il soit perçu comme un leg à la communauté, par des travailleurs de la plus importante compagnie de l’histoire de Saint-Jérôme. De par son histoire, ce bâtiment, s’il réussit à traverser le temps, sera peut-être un bâtiment qui pourra se classer patrimonial un jour à Saint-Jérôme»