« J’espère que le cœur de Lion va continuer de battre à Saint-Jérôme » -Youri Chassin

« Je comprends que, du côté de Lion, c’est une décision d’affaires (une entreprise) qui regarde ce qu’on leur offre à droite et à gauche. J’espère que le cœur de Lion va continuer de battre à Saint-Jérôme. C’est l’aspect qui, pour moi, est très important (…) Évidemment, à la direction de la Ville (Saint-Jérôme), je peux comprendre cette réaction-là. Mais il n’en demeure pas moins qu’à la fin, ce sont des investissements importants dans un domaine de pointe, dans une filière batterie qui est appelée à prendre de l’expansion. Moi, c’est là-dessus que je me concentre» indique Youri Chassin, au cours d’une conversation téléphonique aujourd’hui (jeudi) avec le Journal Infos Laurentides.

Tant que ce n’est pas signé…

Le député de Saint-Jérôme souhaite, dit-il, le meilleur pour la ville, mais il est aussi conscient qu’il a un impact limité sur la décision des dirigeants de la Compagnie électrique Lion quant à la localisation prochaine de la future usine de batterie.
Ce qui semblait acquis pour Saint-Jérôme il y a trois semaines, ne l’est plus vraiment, comme le révélait en exclusivité le Journal dans son édition de cette semaine.

La chose étant qu’Aéroports de Montréal (ADM) serait aussi dans le portrait pour accueillir ladite usine.

« Le fait que Lion ait (un projet) d’usine d’assemblage de batteries ici, en soi c’est une bonne nouvelle. Lion (est) à Saint-Jérôme. (La compagnie) a des activités à Saint-Jérôme. Son siège social est à Saint-Jérôme. Le fait qu’ils prennent de l’expansion comme entreprise, en soi, c’est une bonne nouvelle. Que ce soit à Saint-Jérôme, c’en serait une meilleure » note le député Chassin.

D’un autre côté, « il faut faire un peu la part des choses. C’est tout de même une entreprise qui prend de l’expansion et dont les retombées vont être dans les Laurentides. Il faut comprendre qu’il y a certains aspects qui peuvent être un peu plus difficiles pour la Ville de Saint-Jérôme, par exemple. Mais somme toute, ça demeure une bonne nouvelle(…) La question de l’établissement d’une usine, c’est un peu comme l’immobilier. Tant que ce n’est pas signé, ce n’est pas fait. Tant que le contrat n’est pas signé, ce n’est pas fait ».

Il faut, souligne M.Chassin, considérer que « c’est une entreprise privée qui prend une décision d’affaires. Je ne peux pas commencer à penser à d’autres choses que de respecter les décisions que Lion prend par rapport à des décisions qui affectent sa production et sa rentabilité. Je ne pense pas que ce soit au député d’avoir un impact. En même temps, que la ville réagisse par rapport à l’offre qu’elle a faite, bien, ça, ça lui appartient (…) (Ce qui n’empêche pas que) que ça se fasse à Saint-Jérôme, que ça se fasse à Mirabel, pour moi, c’est une excellente nouvelle (la construction de l’usine de batteries). C’est ça qui est dans mon esprit. Que ça se fasse à Saint-Jérôme, en tant que député, pour moi, c’est encore une meilleure nouvelle. Je suis content que la ville se batte pour ça, mais, personnellement, j’attends l’annonce finale. On travaille toujours la main dans la main avec la ville. S’il y a des dossiers sur lesquels je peux les aider, j’accueille toujours ça de façon réceptive, mais je préfère ne pas rentrer dans le détail quand il n’y a pas d’éléments publics d’importance à mettre en jeu ».

Discrétion

De plus, quand le Journallui demande s’il a eu des discussions récentes avec les dirigeants de Lion, Youri Chassin se veut peu bavard.

« J’aurais tendance à ne pas ouvrir la porte trop trop avec qui j’ai des discussions, quand et sur quel dossier. Oui, on en a des discussions, mais je ne veux pas nécessairement entrer trop dans le détail. C’est un peu la mécanique en coulisses. Je préfère être discret en termes de prise de position publique » note-il.

Stratégique

Par ailleurs, pour ce qui est de l’apport de 50 M$ du gouvernement du Québec dans le projet de l’usine de batteries, s’il n’en tient qu’à Youri Chassin (et bien d’autres), ça se justifie d’emblée.

Que l’usine soit implantée à Saint-Jérôme ou Mirabel.

« C’est surtout pour appuyer son (Lion) développement dans une filière que le gouvernement du Québec voit comme stratégique. La filière batteries. On parle d’une usine d’assemblage de batteries. Lion fait aussi la construction et l’assemblage de véhicules électriques. Dans la stratégie du gouvernement du Québec, il y a toutes les phases en amont. Tout cela fait partie de la filière batterie. La stratégie du gouvernement du Québec, c’est surtout une industrie stratégique appelée à croître. Les détails (pour la partie pardonnable de l’appui gouvernemental), c’est que, peu importe où elle (l’usine de batteries)e st située, les emplois vont rester au Québec et les retombées vont aussi demeurer au Québec ».