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La campagne Respire continue d’aider les jeunes anxieux et dépressifs, dont le nombre a explosé

La campagne Respire continue d’aider les jeunes anxieux et dépressifs, dont le nombre a explosé

Publié le 23/10/2022

La pandémie a laissé de lourdes traces, particulièrement chez les jeunes de 16 à 25 ans, dont 50% vivent avec des symptômes d’anxiété ou de dépression. La campagne Respire leur permet de prendre une bonne et grande bouffée d’air pur sachant que des ressources bien outillées sont là pour les aider avant de manquer de souffle.

Les chiffres sont alarmants et proviennent d’une étude réalisée par l’Université de Sherbrooke pour quatre régions du Québec, dont les Laurentides. « Chez les 12-25 ans, 42% disent avoir des symptômes d’anxiété ou de dépression. En janvier 2022, ces chiffres étaient de près de 50% chez les 16-25 ans », mentionne le directeur de santé publique du CISSS des Laurentides, le docteur Éric Goyer. 

Conscient que les jeunes sont l’avenir, le Dr Goyer a mis de l’avant une initiative qui porte ses fruits, en collaboration avec la Fondation André-Boudreau. Pour une troisième année, la campagne Respire « Laisse pas ton stress avoir le dernier mot! » est de retour. Elle vise à prévenir l’anxiété chez les jeunes de 6 à 17 ans et à mieux outiller les adultes qui les accompagnent.

2,5 millions de vues

Une campagne qui va chercher les jeunes là où ils se trouvent et avec les plateformes qui les intéressent : tuaslederniermot. Fort d’un succès de sa deuxième édition avec plus de 2,5 millions de vues sur TikTok, les capsules humoristiques créées par des personnalités du Web écoutées des jeunes et appréciées des parents sont de retour sur la plateforme sociale qui ne cesse de gagner en popularité auprès de la jeune clientèle.

Jeune papa, l’humoriste Pascal Morrissette sera le visage des 

différentes capsules qui peuvent être visionnées sur le site, dans lesquelles il explique à sa manière bien originale qu’il existe des outils pour les jeunes, les parents, les enseignants, les intervenants afin de bien prendre soin de la santé mentale des jeunes; nos décideurs de demain.  

« Depuis toujours, je m’engage à faire une réelle différence dans la vie des enfants et des adolescents. Particulièrement depuis le début de la pandémie, j’ai pu témoigner du stress et de l’anxiété que ressentent les jeunes »,  raconte Pascal Morrissette, qui ne cache pas son inquiétude face à cette situation.

Notons que les outils téléchargeables en ligne seront également disponibles en anglais et déployés à travers tout le réseau scolaire et communautaire des Laurentides de même que dans les maisons des jeunes de la région. On souhaite aussi que par ces outils de sensibilisation, le jeune puisse mieux comprendre ce qui se passe avec son corps et son mental. 

Les parents sont dépourvus

Si les jeunes sont stressés, les parents, eux, sont dépourvus.  C’est du moins le constat d’un récent sondage de Maru Public Opinion pour le compte de la Fondation André-Boudreau qui révèle que 90%, soit presque la totalité des 506 parents répondants au Québec, croient que leurs enfants souffrent d’une forme de stress ou d’anxiété. 

De plus, 83 % de ces parents disent avoir besoin davantage d’encadrement pour savoir vers quels outils et ressources se tourner pour aider leurs enfants à gérer leur stress et leur anxiété. 

« Ces chiffres démontrent toute la pertinence de la campagne Respire, née d’une collaboration entre la Fondation André Boudreau et le CISSS des Laurentides. De par cette vision commune, la campagne Respire s’engage à perpétuellement offrir des contenus éducatifs et des outils en ligne aux enfants et aux adolescents, mais aussi aux adultes qui les accompagnent », souligne Nadia Dahman, présidente de la Fondation André-Boudreau. 

La campagne a toute sa raison d’être sachant que l’anxiété grandissante chez les jeunes est l’une des causes pouvant mener à diverses dépendances.  En effet, l’anxiété vécue par un jeune peut mener à l’automédication, par exemple dans la pharmacie familiale, ou encore à un désir de vouloir s’évader à travers divers autres moyens tels que la toxicomanie ou la cyberdépendance. 

5 fois plus de jeunes vapoteurs 

Par ailleurs, le Dr Goyer se dit irrité et préoccupé par le moyen utilisé par certains jeunes, qui ont reçu un diagnostic médical d’anxiété ou de dépression, pour passer à travers : le vapotage. « Ça les aident à diminuer le stress, mais les inquiétudes face au vapotage demeurent réelles. Certaines de ces cigarettes électroniques contiennent de la nicotine, une substance qui crée rapidement une dépendance ».

En 2013, 4% des jeunes de 15 à 24 ans vapotaient, se disant être « cool » avec leur appareil « sous-ohm », et ce, même dans les classes lorsque l’enseignant a le dos tourné. Ce pourcentage à quintuplé en l’espace de 6 ans, passant en 2019 à 21% de jeunes du même groupe d’âge devenus fumeurs de e-cigarettes.