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La COVID-19 complique les choses: «Les fraudeurs savent comment jouer leurs cartes»-Chantal Bellemare

«Tant qu’on ne voit pas le bien ou qu’on ne fait pas l’échange, on ne paye pas»conseille l’agent Chantal Bellemarre.

La COVID-19 complique les choses: «Les fraudeurs savent comment jouer leurs cartes»-Chantal Bellemare

Publié le 11/03/2021

On ne surprendra probablement personne en soulignant que la pandémie qui a cours depuis un peu plus d’un an a eu impact significatif sur les fraudes de toutes sortes, et, particulièrement, sur Internet.

C’est ce que confirme l’agent Chantal Bellemare,  policier aux relations communautaires et médiatiques

Division des actions proactives et affaires avec la communauté

au Service de police de Saint-Jérôme, avec qui le Journal Infos Laurentidesa traité de la question jeudi dernier.

«Il y a, effectivement, une recrudescence depuis un an.(Notamment, parce qu’il y a) plus de transactions électroniques»note l’agent Bellemare, qui rajoute qu’il y a également «plus de vols dans les véhicules. On laisse la sacoche (ou le portefeuille) dans l’auto. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas bon, on est moins prévoyant.(Avec une carte de crédit volée), aujourd’hui, avec le Paypass, c’est super facile pour le voleur et plus compliqué au niveau de l’enquête ».

Trop beau…

 

Secteur propice et privilégié pour les malfaiteurs, l’Internet présente des pièges importants.

«Récemment, nous avons eu beaucoup de cas concernant la vente de chiens. C’est toujours la même méthode. (Les fraudeurs disent) vite, j’ai besoin d’un montant parce qu’il n’y aura plus(plusieurs) de chiens(très en demande). Ils mettent une forte pression. Que ce soit les animaux, que ce soit des choses électroniques, etc.»

«Au niveau prévention. Ce n’est pas compliquée. Tant qu’on ne voit pas le bien ou qu’on ne fait pas l’échange, on ne paye pas. (Il faut, selon elle, éviter de donner un dépôt). On va perdre la vente: peut-être ou peut-être pas, mais, en même temps, c’est tellement facile à éviter(une fraude) de cette façon-là (…) Avec un dépôt, on se met à découvert. C’est juste des sous, mais ça amène des formes de détresse. Les fraudeurs savent comment jouer leurs cartes ».

Il faut également se méfier de ce qui peut sembler une bonne, même une très bonne affaire.

«Quand c’est trop beau pour être vrai, on doit se méfier. Un chien rare à vendre et ils le vendent juste 100 $. Des croisières(à prix extraordinaires), des appareils électroniques (pas cher), etc…»

De façon pratique, pour une transaction de gré à gré entre individus (quand on veut éviter de manipuler de l’argent de papier, en temps de COVID-19), conseille l’agent Bellemare, «on fait la transaction en terrain neutre. On ne paye pas avant d’avoir vu la chose. On paye en mode électronique. C’est l’avantage de l’informatique.(Et surtout) il faut être patient et ne pas céder à la pression ».

Limite de crédit basse

Nous voilà donc averti pour les transactions entre individus.

Il faut être aussi prudents quand on fait affaire avec une compagnie.

« Sur Internet, on est plus vulnérable aux fraudes. On doit être vigilants concernant tout ce qu’on rentre comme données. Dans un site sécurisé, il y a un petit cadenas en haut. Un truc, pour les achats en ligne, c’est de prendre une carte dont la limite de crédit n’est pas élevée(si on se fait frauder, l’impact est moins grand).

Aînés ciblés

En outre, question fraude, les aînés représentent une clientèle vulnérable, comme le rappelle Chantal Bellemare.

« Les aînés qui sont ciblés »note-t-elle.

(Souvent quelqu’un va les appeler en leur disant)«Vous avez été fraudés, j’ai besoin de votre numéro de carte et votre NIP (numéro d’identification personnel). Je vais envoyer quelqu’un dans les 30 prochaines minutes(pour récupérer la carte).On va vous donner un numéro temporaire en attendant».

« Les fraudeurs sont vraiment bons pour mettre de la pression. Il faut vraiment être vigilant. Ce n’est pas parce que c’est marqué caisse populaire(ou une autre institution financière) sur l’afficheur(du téléphone) ou pas parce qu’on nous dit que c’est urgent que ça l’est. Il faut toujours valider».

« Il faut prendre le temps de valider en leur disant: c’est quoi votre nom? C’est quoi votre numéro de téléphone? Parfait, je vous rappelle dans cinq minutes. On n’appelle, pas au numéro de téléphone qu’on nous a donné, mais au numéro de téléphone de la caisse.

Il y a des numéros 24h(quand l’institution financière est fermée). Il ne faut pas avoir peur de prendre notre temps, de mettre notre pied à terre. De ne pas répondre à leurs questions. Ne pas trop donner d’informations».

Mois de la fraude

Notons que mars est le mois de la prévention de la fraude au Québec.

À cet égard, le Sûreté du Québec (SQ) a lancé la campagne « Flairez l’arnaque ».

«Le Québec est au 2e rang au Canada en ce qui a trait au nombre de fraudes, après l’Ontario. En 2020, les fraudes ont représenté 17,1 M$ en pertes monétaires[1]et ont fait plus de 17 000 victimes.Les stratagèmes frauduleux évoluent sans cesse. De nombreuses arnaques sont d’ailleurs reliées au contexte de la pandémie. Plus que jamais la population doit être aux aguets pour prévenir la fraude »souligne-t-on.