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La détresse psychologique est bien présente: le suicide ne doit jamais être la porte de sortie

Amélie Gauthier est la directrice générale du CPS Le Faubourg.

La détresse psychologique est bien présente: le suicide ne doit jamais être la porte de sortie

Publié le 12/11/2020

On entend à gauche et à droite que la pandémie aurait eu entre autres effets de faire bondir le nombre de suicides au Québec. Bien que ce soit le cas pour certaines régions, ce ne l’est pas dans les Laurentides où la moyenne est demeurée la même qu’au cours des années précédentes.

Dans la région, c’est le Centre de prévention du suicide (CPS) Le Faubourg qui a pour mission de raisonner ceux et celles qui songent à user de ce dernier recours pour régler leurs problèmes. Chaque année, ses lignes d’aide reçoivent entre 8000 et 10 000 appels, soit une trentaine d’appels par jour, pour une moyenne de 90 suicides annuellement.

«La détresse est bien présente en raison de la COVID-19, plus que par le passé, mais il faut comprendre que ce n’est pas tout le monde qui est en détresse qui a recours au suicide», a indiqué Amélie Gauthier, directrice générale du CPS Le Faubourg, avant d’ajouter que, bien que le nombre d’appels demeure sensiblement le mêmes c’est leur contenu qui a changé en raison de la pandémie.

«Que ce soit des problèmes financiers, de l’anxiété, de l’isolement, des épisodes dépressifs, tout est en lien avec la COVID. Ça, c’est nouveau puisque habituellement, nous faisons face à toutes sortes de problématiques», soutient-elle.

Une autre histoire pour l’an prochain

Comme tous les organismes communautaires de la région, le CPS Le Faubourg n’a eu autre choix que d’annuler ses activités bénéfices, sur lesquelles on comptait évidemment pour renflouer les coffres en vue de l’an prochain. Ces sommes manquantes entraîneront inévitablement des effets négatifs.

«Nous sommes très inquiets pour le futur, de dire Amélie Gauthier. En ce moment, poursuit-elle, les gens sont en détresse, mais lorsqu’ils arriveront au bout de leur sac à outils, c’est à ce moment que les idées suicidaires arriveront».

La directrice du CPS Le Faubourg craint notamment de ne plus être en mesure de répondre aux milliers d’appels qui entrent chaque année. Une ligne engagée peut avoir des conséquences néfastes chez une personne en détresse.

120 000 $ à trouver

De façon récurrente, le CPS Le Faubourg doit trouver 120 000 $ chaque année pour boucler son budget annuel et suffire à la demande. Son gala annuel à lui seul permet de récolter 60 000 $. Le reste est amassé grâce à la tenue de soupers spaghetti et autres activités bénéfices.

«Tout est tombé à l’eau, rage Amélie Gauthier. Ce qui fait peur, c’est que cet argent que nous ne sommes pas capables d’aller chercher sera de plus en plus indispensable l’an prochain lorsque les idées suicidaires vont surgir au sein de la population. Dans 9 à 12 mois, c’est là que la prévention du suicide va faire toute la différence ! C’est là que nous devons être présents !»

Pour aider le CPS Le Faubourg, il est possible de faire un don en visitant le [cps-le-faubourg.org].

Ceux et celles qui ont besoin de rejoindre un intervenant sont invités à appeler la ligne d’intervention 24/7 au 1 866-APPELLE (275-3553). Ils peuvent aussi visiter le [suicide.ca] à compter de 16h pour chatter ou texter avec un intervenant.

 

 

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