logo journal infos-laurentides
icon journal
La gestion de l’offre enfin protégée officiellement

Photo courtoisie –

Le député Rhéal Éloi Fortin célèbre une victoire pour le secteur agricole et les consommateurs.

La gestion de l’offre enfin protégée officiellement

Publié le 14/07/2025

Ça y est. Depuis le 26 juin, la gestion de l’offre pour les produits laitiers, la volaille et les œufs est protégée par la loi. Après l’échec de la dernière législature, le texte a été adopté à l’unanimité par la Chambre des communes au début du mois de juin.

C’est dans cette optique que le Sénat n’a eu d’autre choix que d’adopter, lui aussi, le projet de loi en troisième lecture le 17 juin dernier. « L’adoption de ce projet de loi serait sans aucun doute un geste provocateur, mais [Donald Trump] se sent si facilement provoqué, parfois pour des raisons totalement imaginaires, qu’il semble inutile de marcher sur la pointe des pieds », a tenu à mentionner l’honorable Paula Simons, une des sénatrices qui a bloqué le projet l’automne dernier.

Le député de Rivière-du-Nord, Rhéal Éloi Fortin, célèbre cette victoire pour l’ensemble du secteur agricole et les consommateurs : « Le Bloc Québécois mène depuis quelque cinq ans la bataille aux côtés des entrepreneurs agricoles du Québec pour protéger le système de la gestion de l’offre lors des négociations commerciales. Le contexte actuel nous commandait d’agir le plus rapidement possible, nous nous étions engagés lors de la campagne électorale à en faire l’objet de notre premier projet de loi et nous avons tenu parole. »

Le député tient à rappeler ce que ça implique : « L’agriculture sous régime de gestion de l’offre – lait, œufs et volaille – est l’un des piliers propres à notre économie, et il était crucial que nous mettions rapidement en place une loi pour la protéger. Leurs fermes représentent un investissement colossal, souvent celui d’une vie, et pour mener à bien un projet d’une telle envergure, la stabilité des prix et la prévisibilité qu’assure le système de la gestion de l’offre sont nécessaires. »

Si le projet de loi est mort au feuilleton avant les élections du printemps, le confrère de M. Fortin, le député  Jean-Denis Garon, de Mirabel explique ce qui s’est passé jusqu’à l’adoption de la pièce législative : « Il y avait deux sénateurs qui ont décidé de bloquer. On a réussi à se faire entendre pendant la campagne électorale. Le premier ministre Mark Carney, au débat des chefs, s’est engagé à faire adopter le projet de loi du Bloc Québécois. Le gouvernement l’a appuyé à l’unanimité, le sénat l’a adopté rapidement. On voit très mal comment Mark Carney pourrait se permettre d’ouvrir ce dossier à nouveau dans ses négociations avec Donald Trump. »

Pour expliquer les motivations derrière cette mesure, le député de Mirabel poursuit et explique l’importance de protéger ce système dont le Canada s’est doté il y a plusieurs années pour soutenir les producteurs agricoles : « Laisser le lait américain entrer librement pour voler le marché des producteurs au Québec, ce n’est pas du libre-échange. Les Américains subventionnent grassement tous les producteurs laitiers et leur agriculture. Le Wisconsin à lui seul produit plus de lait que le Canada au complet. Il serait capable, en nous exportant leurs surplus, de tuer l’ensemble de nos fermes. Tout ça avec l’argent des contribuables américains alors que sous la gestion de l’offre, il n’y a pas un contribuable qui subventionne nos producteurs laitiers. »

De son côté, le producteur laitier Jonathan Thérien, président de la Fête champêtre de Mirabel–Deux-Montagnes, se réjouit de cette nouvelle loi : « On peut dire enfin ! Avec l’incertitude de l’autre côté des frontières avec les États-Unis, les producteurs sous quotas (lait, œuf, poulet et dinde) peuvent respirer. […] Ça prouve que l’on veut nous protéger des prochaines négociations et que l’on veut peut-être miser plus sur l’économie locale. »

« On s’est doté d’un système qui fonctionne où tout le monde est capable de bien vivre de sa production. Je ne vois pas pourquoi on mettrait ça à risque. On veut une autonomie et nous l’avons. Nos produits sont vendus ici. C’est un système qui est parfait pour les producteurs et pour les citoyens. Ça nous assure un produit de qualité, un produit fait chez nous », a déclaré la députée de Mirabel Sylvie D’Amours.