«Nous avons négocié de bonne foi. Nous avons priorisé nos demandes. Nous avons travaillé dans un contexte pandémique où l’on a suspendu les droits inclus dans notre contrat de travail. Nous tenons le réseau à bout de bras depuis des années, réforme après réforme, et ce au détriment de notre santé physique et mentale. Alors que nous sommes garants de la qualité des soins et services qui sont offerts à la population, comment le gouvernement nous remercie-t-il pendant la pandémie? En refusant de nous accorder les primes COVID dans les centres hospitaliers, en donnant de juteux contrats au secteur privé et en faisant reculer nos conditions de travail. C’est méprisant et insultant»lance Chantal Daoust, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) des Laurentides.
Les membres de l’APTS ont tenu, jeudi dernier, des manifestations devant certains hôpitaux des Laurentides pour revendiquer des développements dans les actuelles négociations avec le gouvernement Legault.
Mandat de grève
Ils sont même prêts à aller en grève pour donner du poids à leurs revendications.
Il faut savoir que réunie, récemment, en conseil général, l’Alliance s’est prononcée à l’unanimité en faveur d’un mandat de grève d’une durée d’au plus 10 jours et soumettra la proposition à ses 60 000 membres en assemblée générale, dont 3800 dans les Laurentides.
« Reculs majeurs »
« Ça fait 16 mois que nous tentons de négocier avec le gouvernement Legault et qu’il n’a pratiquement pas bougé. Pire, les propositions évoquées par les porte-parole du Conseil du trésor constituent des reculs majeurs, qui auraient comme effet d’augmenter la surcharge de travail et de favoriser l’exode de nos membres du réseau public de la santé et des services sociaux. Il reste 16 jours à cette médiation pour que le gouvernement dépose des offres qui améliorent tangiblement les conditions de travail. Sinon nous n’aurons d’autre choix que de demander à nos membres de voter pour un mandat de grève »note Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’APTS dans les Laurentides.
Notons que c’est le 29 mars, au lendemain de la fin de la médiation, que débutera une série d’assemblées générales dans lesquelles les membres seront appelés à voter pour un mandat d’au plus 10 jours de grève, qui seront exercés au moment jugé opportun par l’APTS. Pour les Laurentides, ces assemblées seront les 31 mars et 1eravril.
« Lui-même à blâmer»
« La pénurie de main-d’œuvre est généralisée à l’ensemble du CISSS des Laurentides, les listes d’attente s’allongent dans plusieurs domaines, la surcharge de travail touche tous les titres d’emploi que nous représentons et l‘autonomie professionnelle de nos membres est constamment bafouée. Est-ce déraisonnable de s’assurer de mettre en place des mesures pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel professionnel et technique et d’ainsi s’attaquer à l’épuisement professionnel? Si une grève est déclenchée par l’APTS, le premier ministre Legault n’aura que lui-même à blâmer car il aura sciemment ignoré nos demandes justes et légitimes »ajoute Mme Meilleur.
Les résultats des consultations devraient être connus à la mi-mai, nous dit-on.
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