Le propriétaire de la maison du 154, rue du Bonniebrook, à Saint-Colomban réfute les allégations soulevées par son locataire à l’effet que l’annonce de la location était mensongère, voire une arnaque.
« La maison était impeccable le jour de la location, mais c’est vrai que le gazon était long », jure Ahmed Malki, un courtier immobilier et ami de la famille du propriétaire qui était présent lors de la signature du bail, à l’été 2020.
Après avoir pu faire une visite rapide de la maison, en notre présence, dimanche dernier, M Malki est catégorique : « M. Koulia a volontairement détruit la maison. Il a délibérément laissé couler l’eau pour démolir la maison. C’est un fleuve qui a coulé au sous-sol, pas de petites infiltrations d’eau qui a tout démoli. Ce monsieur qui se dit un homme de Dieu est un diable ».
Une accusation lourde de sens dite en regardant droit dans les yeux M. Koulia, alors que l’auteur de ces lignes était présent, les oreilles bien tendues pour entendre les accusations qui fusaient d’un côté comme de l’autre.
À peine quelques minutes après son arrivée, la fille du propriétaire, Amina, et Mme Koulia ont monté le ton. Elles se sont mutuellement accusées à deux pouces du nez. M. Koulia a dû intervenir pour calmer sa femme en furie.
La fille de Habul Hassan (le propriétaire de la maison)
avait les yeux pleins d’eau en sortant de la demeure. Elle venait de constater la démolition quasi totale de l’intérieur. « Ça fait des mois que je veux venir voir l’état de la maison, mais monsieur refuse toujours. C’est moi qui s’en vient habiter ici. Là, c’est une poubelle. C’est nous qui allons payer pour ces réparations puisque les 5000$ en garantie ça fait longtemps qu’ils ont été utilisés pour non paiement. La maison était impeccable lorsque nous l’avons louée ».
« J’en ai vu des maisons délabrées et détruites par des locataires, mais jamais comme celle-ci», renchérit le courtier immobilier, découragé par l’état du sous-sol.
Pour un refus de renouveler le bail
Ce dernier est persuadé connaître la raison du saccage. « L’an passé, M. Koulia n’a pas aimé que l’on refuse sa demande de louer un an de plus en précisant qu’il devait quitter pour juillet 2022, la famille voulait reprendre la maison. Il m’a écrit dans la nuit qu’il avait envoyé ce message au propriétaire : « vous allez le payer. Je vais me venger. Je vais vous punir ».
« Depuis, il a monté un scénario de toute pièce pour passer pour la victime d’un homme noir avec ses enfants et sa belle-mère âgée et sa femme malade. Nous allons embaucher un spécialiste qui va prouver que ces dégâts sont récents. Cet homme est un manipulateur. Il sera poursuivi en justice. », ajoute-t-il sur un ton ferme.
M. Koulia s’exclame de rire en disant « bien oui j’ai laissé mes enfants se laver dans une rivière, j’ai risqué la vie de ma femme avec une santé fragile n’ayant pas de chauffage et je garde ma belle-mère âgée dans des conditions invivables, pour me venger. Soyez logique un peu, ça n’a pas de sens ».
Pour le décourager
M. Koulia croit que : « le propriétaire savait que sa maison se détériorait car je lui ai toujours envoyé les photos et il a volontairement laisser aller en espérant que nous quittions le plus rapidement possible. C’est une stratégie des propriétaires quand ils veulent reprendre leur maison et que le locataire sera plus difficile à endormir ».
« Nous aurions pu louer cette maison de prestige beaucoup plus cher, mais M. Koulia s’est engagé à faire des réparations et c’est pour ça que nous avons accepté de louer à 2500$ une maison de sept chambres avec une salle de bain attenante à chacune des chambres pour un totale de 16 pièces ».
« J’avais accepté de faire des travaux mineurs, mais je ne pouvais payer pour des travaux qui nécessitent un spécialiste en plus de payer mon logement plein prix», se défend M. Koulia.
Infos Laurentides a eu accès aux nombreuses photos, vidéos et correspondances entre les deux parties, tantôt en faveur du propriétaire tantôt pour appuyer les dires du locataire. Par exemple, sur le bail il est inscrit jusqu’en 2022 avec en parenthèse (renouvelable).
« L’an passé, le propriétaire est venu en personne m’offrir 20 000$ pour partir. C’est bien beau l’argent mais je dois prendre un moment de réflexion car pas évident de trouver un appartement pour loger une grande famille et les enfants voulaient terminer l’école à Saint-Colomban ».
Deux ou trois jours de réflexion plus tard, M. Koulia accepte le « deal » à condition que le tout soit écrit « je ne veux pas de problème ».
Non seulement il dit qu’il n’aura jamais cette proposition par écrit, mais il mentionne ne plus jamais avoir eu de nouvelle du propriétaire par la suite.
L’agent immobilier confirme que le propriétaire a offert cette somme d’argent, « mais ces gens n’ont jamais voulu quitter la maison parce qu’ils étaient bien. La femme de M. Koulia nous a mentionné que « Dieu nous a donné cette maison ».
Nous avons tenté de joindre le propriétaire Habul Hassan, mais l’homme d’affaires se trouve présentement à l’extérieur du pays. Il habite Montréal et ne loue que deux maisons, dont celle à Saint-Colomban.