Le député indépendant de Chomedey, Guy Ouellette, a présenté jeudi matin à l’Assemblée nationale une motion susceptible de faire avancer le problématique dossier de la santé dans les Laurentides.
La motion vise notamment à souligner « l’importance pour le gouvernement du Québec de soutenir la région des Laurentides en misant sur un rattrapage financier et une accélération des projets de modernisation et d’agrandissement de ses centres hospitaliers, dont son vaisseau-amiral l’Hôpital régional de Saint-Jérôme »
La motion a été adoptée à l’unanimité.
Reconnaissance
Président de l’Association des médecins et professionnels pour l’avancement de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, le Dr Daniel Picard, accueille cela comme « une bonne nouvelle pour les Laurentides ».
« En fin de compte, on reconnaît à l’Assemblée nationale qu’il y a un manque de ressources dans les Laurentides. Un manque de financement et un manque d’équipements. Ce qui fait que les gens des Laurentides, en fin de compte, doivent se déplacer à l’extérieur de la région pour avoir l’ensemble des services. Grâce à cette motion-là, l’Assemblée nationale(reconnaît) que la région des Laurentides est parmi les régions les moins bien pourvues au Québec en services de santé, en soins hospitaliers »lance-t-il, au cours d’une entrevue téléphonique, le jour-même, avec le Journal Infos Laurentides.
Quelque 40 mois de retard
À l’image de nombreux autres intervenants, le Dr Picard espère que cette fois-ci sera la bonne pour « faire avancer le projet (de modernisation et agrandissement) de l’hôpital régional de Saint-Jérôme, pour que la population puisse obtenir des soins ».
« Les médecins, ça fait des années qu’on est mal équipés. Ça va permettre, on l’espère, de mener à terme le projet et faire avancer plus rapidement les infrastructures hospitalières qui ont été annoncées par l’ancien gouvernement (libéral) et par le gouvernement actuel (caquiste). Car « actuellement, on est 40 mois en retard sur l’échéancier pour la production des plans et devis de l’hôpital. C’est sûr qu’il y a eu la COVID,(n’empêche que) on devait avoir un hôpital neuf pour desservir les gens en 2026-2027, mais là on est rendu en 2028 ou 2029 et même en 2030 ».
D’ailleurs, pour le président Picard, l’enjeu est de taille :
« Là, on essaye de ramener ça le plus rapidement possible pour que les gens puissent se faire desservir dans la région et éviter des déplacements vers Montréal ou Laval ».
Et il n’a vraiment pas l’intention, comme l’interrogeait le Journal, de s’asseoir sur l’avancé de jeudi dernier.
« Ho non! On ne fait que commencer à en parler. Le ministre Barrette(Gaétan)avait annoncé un projet de 250 M$.Mme Mc Cann(Danielle) avait annoncé un projet de 450 M$ et plus, en fin de compte pour rehausser et répondre aux besoins de la région. Tout cela avait été annoncé ».Mais rien n’a avancé.
Et le Dr Picard, le déplore grandement.
« On veut que les gens soient traités dans leurs hôpitaux respectifs, mais dès qu’ils ont besoin de soins spécialisés, on veut qu’ils soient traités à l’hôpital de Saint-Jérôme et non pas qu’ils soient transférés à Montréal ».
C’est le cas notamment quand il est question de cancer.
« L’investigation pour un cancer, ça se fait à Montréal. Il n’y en (l’équipement nécessaire) a pas(dans les Laurentides). Il n’y en a partout au Québec. Il se fait 68 000 examens au Québec et aucun dans les Laurentides. Il manque de salles d’opération qui sont désuètes. On veut pouvoir donner des services de qualité à notre population qui connaît la plus grande croissance démographique au Québec. Plus importante dans les Laurentides que dans l’ensemble du Québec. Et ça, ça jamais été pris en compte. Là, au moins, on le reconnaît et il va y avoir des solutions pour que tout avance plus rapidement. Pour offrir les services ».
En parallèle
Quant à la priorité, c’est, aux yeux de M.Picard, d’accélérer les choses.
« Le plan actuellement, c’est que l’hôpital de Saint-Jérôme doit être agrandi.Il faut faire en sorte que l’hôpital soit disponible à la population le plus rapidement possible. Nous insistons pour qu’on mette les bouchées doubles et qu’on fonctionne en parallèle dans les plans et devis pour débuter le plus rapidement la construction ».Puis « à mesure que l’hôpital est agrandi, on donne accès aux nouveaux locaux. Et on les met en branle pour offrir plus de services. (Question priorités) on parle du centre intégré de cancer et du centre mère-enfant. On parle de salles d’opération qui doivent être aménagées.
Les médecins insistent auprès du gouvernement pour qu’on mette les ressources nécessaires. Actuellement, les ressources ne sont pas déployées comme elles le doivent. On peut travailler avec deux équipes d’ingénieurs. Travailler en parallèle. Là on est davantage en séquentiel ».
Des incitatifs
Quant à savoir si c’est décevant que la reconnaissance des problèmes ait été provoquée par l’opposition à l’Assemblée nationale, le Dr Picard dose les choses.
« En bout de ligne, ce qui est important, c’est que la motion ait été présentée et ait été acceptée. Là on avance. Ça va donner énormément d’incitatifs à nos députés pour pousser le dossier. Pour que la population des Laurentides qu’ils représentent ait accès aux soins. C’est le résultat final qui est important ».
MOTS-CLÉS
Association des médecins et professionnels pour l’avancement de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme