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La pression

Simon Geraghty.
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La pression

Publié le 25/02/2021

Mathieu Locas

On était quelque part entre le printemps et l’été 2001. J’étais recherchiste pour Jacques Tétrault, remplaçant de Gilles Proulx à CKAC. On venait de recevoir dans nos studios le premier ministre Bernard Landry. Je ne me souviens plus du sujet mais Tétrault avait amené Landry vers un dossier un peu épineux. Une heure après la fin de l’émission, mon cellulaire sonne. C’était Hubert Bolduc, l’attaché de presse de Landry. Il hurlait. Les insultes et les menaces sortaient à la vitesse de l’éclair.

C’était la première et la dernière fois qu’un attaché de presse m’engueulait de la sorte.

Mais ce n’était ni la première ni la dernière fois qu’un attaché politique ou un porte-parole m’appelle pour se plaindre du traitement d’une nouvelle. C’est courant de me faire dire :

-Pourquoi tu as parlé de ça, ce n’est pas d’intérêt public?

-T’es en manque de nouvelles.

-Pourquoi faire une entrevue sur le sujet, tu accordes trop d’importance à un sujet qui ne le mérite pas.

Récemment, Simon Geraghty a joué dans ce film en communiquant avec la journaliste France Poirier pour lui dire qu’il n’aimait pas le Front sur Marc Bourcier. En a-t-il rajouté ou il s’est juste contenté de parler du Front?

En mars 2020, Simon Geraghty avait communiqué avec mes patrons duJournal Infos Laurentidespour se plaindre et les menacer de poursuite pour trois de mes articles. Mes textes faisaient suite à des demandes d’accès à l’information concernant les plaintes sur le déneigement et les matières résiduelles ainsi qu’une dernière concernant les élus.

Même si mes données provenaient de l’hôtel de ville, il n’aimait pas le traitement de la nouvelle.

Mais il y avait plus encore. Nous étions au début de la pandémie. Le service des communications plaçait de la publicité pour informer sur la COVID-19 mais aussi pour donner un coup de pouce aux médias locaux. Le Québec était en confinement total, nous n’avions plus de publicités de restaurants ou de concessionnaires automobiles. Les médias vivaient maigre. Pour une raison que j’ignore et confirmé par des fonctionnaires, pendant quelques semaines, le cabinet du maire commandait directement des pages de publicité chez notre compétiteur et rien pour nous. Est-ce que c’était une commande de Stéphane Maher ou Simon Geraghty ou autres? Chose certaine, si ça venait du maire, Geraghty n’a pas réussi à le convaincre de cesser ce stratagème.  Heureusement, les communications ont rééquilibré le tout dans les semaines qui ont suivi.

Le 25 mars, en milieu de soirée, j’en avais assez. J’ai directement texté Simon Geraghty. Je demande svp d’arrêter de menacer les boss du journal avec les possibilités de poursuite avec l’argent des contribuables. Les chiffres sont fournis par la ville (…) laisse cette petite entreprise tranquille.

J’ai parlé de Simon Geraghty à quelques reprises dans cet espace. Essentiellement, mon opinion sur lui se résume à deux choses :

  • Il est un homme très travaillant.
  • Il n’a pas de piff politique.

Ceci dit, la fonction d’adjoint au maire de Saint-Jérôme arrive, à mon avis, à un point de bascule. Au Québec, la loi ne permet pas à un maire d’une ville de 100 000 personnes et moins d’avoir un équipe politique composée d’un chef de cabinet, d’un responsable de l’agenda/communication ainsi qu’un ou deux conseillers politiques. À la vitesse où vont les choses, Saint-Jérôme risque d’atteindre la centaine de milliers de citoyens dans une décennie. D’ici là, l’adjoint va faire le travail d’au moins trois personnes. Ça n’a aucun bon sens. Les promoteurs cognent à la porte de la Ville. Ils veulent parler au politique. Une seule personne ne peut pas tout faire.

Il serait temps que Saint-Jérôme demande une permission (sous forme de bill privé ou de demande à la ministre des Affaires municipales) pour que le maire puisse se constituer une équipe politique.

Présentement, le poste se trouve dans la catégorie des fonctionnaires municipaux. Je ne connais pas les détails sur le statut de Simon Geraghty. Mais si Sophie St-Gelais décide de le garder jusqu’à la prochaine élection et qu’elle se fait battre le 7 novembre, il sera dégommé. Il se retrouvera où alors? Sur une tablette quelques part dans l’appareil municipal ou la Ville devra alors lui payer quelques années de salaire pour le sortir pour de bon de l’hôtel de ville?

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com

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