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La violence conjugale, une priorité des policiers

La violence conjugale, une priorité des policiers

Publié le 12/12/2022

Le Service de police de Saint-Jérôme s’est doté d’une équipe dédiée à la violence conjugale, un fléau massif qui touche l’ensemble du Québec. Et qui s’est aggravé avec la pandémie.

La police confirme que la dénonciation de ce crime est en hausse, ce qui nécessite un suivi et une évaluation constante auprès des victimes, de la prise de l’appel jusqu’à la fin des procédures.

À Saint-Jérôme, deux sergents-détectives et deux patrouilleurs constituent l’équipe terrain pour ces dossiers sensibles. Le but recherché est de combattre les féminicides et toutes formes de violence conjugale. 

Uniquement pour des infractions d’ordre sexuel, incluant les agressions sexuelles, une cinquantaine de cas additionnels ont été enregistrés en 2021, comparativement à 2020 sur le territoire du SPVSJ.

« Avec l’aide financière du ministère de la Sécurité publique, nous avons mis en place une nouvelle équipe au bureau des enquêtes qui s’occupe des cas de violence conjugale et du suivi auprès des victimes. La lutte à la violence conjugale représente une priorité, et nous sommes fiers de cette initiative », écrit la directrice adjointe, Caroline Bernard.

De plus, des membres de la direction participent activement depuis plusieurs années aux tables de concertation sur la violence conjugale et familiale. Près d’une vingtaine d’organismes de la région se rencontrent pour s’assurer de bien s’arrimer aux quatre axes du Plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale.  

1 femme sur 6

Pour bien comprendre l’ampleur de l’inquiétant portrait au niveau provincial, il faut clarifier que « la violence conjugale comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique. Elle peut être vécue dans une relation maritale, extra-conjugale ou amoureuse, à tous les âges de la vie », selon la définition du gouvernement du Québec dans son Plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale 2018-2023.

La violence conjugale est un problème grave et persistant. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Au Québec, en 2021, une femme en relation sur six présentaient un indice de violence conjugale. 

« La pandémie a fait que la victime coincée avec son conjoint incapable de sortir pour aller à l’épicerie par exemple a fait augmenter la fréquence des actes de violence et les hommes ont commis des gestes plus violents envers les femmes et les enfants », explique Mathilde Trou, porte-parole du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.

18 femmes assassinées

En 2021, les « chiffres noirs » sont de 18 femmes et deux enfants tués, majoritairement en situation de violence post-séparation.   

L’escalade des féminicides de 2021 représente la pointe de l’iceberg de la violence conjugale.

« Le portrait des femmes qui ont recours à nos services est plus jeune. Des femmes de 18 à 35 ans, plus sensibilisées et qui acceptent moins la violence. Les mères avec de jeunes enfants hésitent plus à demander de l’aide. L’enfant en bas âge est un frein pour qu’elle quitte le père », mentionne Mme Trou, en entrevue téléphonique avec Infos Laurentides. 

Mathilde Trou applaudie les 12 jours d’activisme, avec le 6 décembre, où les gens seront invités à porter un ruban blanc, en signe d’appui aux femmes violentées ou assassinées. 

« Des journées où nous organisons de grands événements qui s’adresse au grand public pour mieux faire connaître les impacts du cycle de la violence. Faire passer de façon plus directe le message que nous véhiculons durant toute l’année ».

D’autres données qui frappent les esprits :   Au Canada, en 2021, 537 femmes par tranche de 100 000 personnes disent avoir été victimes de violence conjugale. Un taux qui n’a cessé de grimper depuis 2014. 

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