Parmi les invités, on retrouvait Yves-François Blanchet, chef du Bloc, ainsi que Gilles Duceppe, ancien chef du parti, venu bénévolement appuyer M.&nbsp;Fortin. « M.&nbsp;Duceppe a le Québec à cœur. Voir des gens comme lui s’impliquer encore, ça me touche beaucoup », a exprimé le candidat. Il s’est également dit ému par la présence d’Yves-François Blanchet et des nombreux militants. « Je pense qu’à chaque fois que je fais de la politique, c’est ça qui m’émeut le plus&nbsp;: voir tout cet amour, cet enthousiasme. C’est une belle grosse dose d’amour que j’ai reçue. »



L’événement a aussi été marqué par une performance de slam à saveur politique offerte par Hélène Sylvain, militante engagée et slammeuse célébrée.



<h2>Adversaires et esprit de campagne</h2>



M.&nbsp;Fortin connaît maintenant ses adversaires, mais il affirme que son programme ne changera pas en fonction d’eux. « J’ai toujours eu beaucoup de respect pour mes adversaires. Je pense qu’on peut débattre avec énergie et en désaccord, mais toujours dans le respect. C’est le type de campagne que j’ai mené par le passé, et c’est ce que je compte faire encore cette fois. »



<h2>Enjeux de la campagne</h2>



Selon Rhéal Fortin, l’un des enjeux majeurs, bien qu’externe au Canada, demeure l’impact de Donald Trump et des tarifs douaniers américains. « Il est devenu l’ennemi numéro un. C’est ce qui teinte les plateformes électorales de tout le monde, jour après jour. »



Il affirme que le mandat du Bloc est plus important que jamais&nbsp;: « Est-ce qu’on veut laisser nos voisins canadiens, aussi gentils soient-ils, tout gérer pour nous ? Non, je ne crois pas. Le Québec doit avoir son mot à dire. »



Il réitère son engagement à défendre les valeurs et les priorités des Québécois. « Oui, le climat est inquiétant, mais nos propositions sont positives. On veut améliorer notre sort, représenter et défendre les intérêts du Québec. »



M.&nbsp;Fortin et son équipe comptent se montrer actifs tout au long de la campagne pour communiquer leurs priorités aux citoyens.



Une conférence de presse, tenue le 1er&nbsp;avril, portait sur les questions relatives aux aînés. « Leur traitement doit être parmi les priorités », a-t-il affirmé. Le second point de presse abordait l’identité québécoise, la laïcité, le français et l’immigration.



Bien que l’enjeu principal actuel demeure les tarifs douaniers, M.&nbsp;Fortin insiste pour rappeler que plusieurs dossiers touchent directement le Québec.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, Rhéal Fortin, Ariane Charbonneau, candidate du Bloc Québécois dans les Pays-d’en-Haut, Gilles Duceppe, ancien chef du Bloc Québécois, et Jean-René Roy, président du Bloc Québécois de Rivière-du-Nord.

Financé à hauteur de 1,2 million de dollars par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), ce projet de recherche qui reflète la réalité de ces populations vulnérables s’attaque notamment aux barrières liées au genre.



Éric Tchouaket et Drissa Sia, professeurs au département des sciences infirmières de l’UQO et initiateurs du projet, insistent sur « les aspects négligés en matière de santé et des droits sexuels et reproductifs des populations déplacées en Afrique subsaharienne, notamment des personnes migrantes et déplacées internes fuyant les zones de conflit ».



« Et ce qu’on entend par les aspects négligés, c’est le besoin en matière de planification familiale, le besoin en matière de suivi de grossesse […] Le besoin en matière d’assistance en cas de violence basée sur le genre », indique Éric Tchouaket, titulaire de la chaire de recherche du Canada en Économie de la prévention des infections, département des sciences infirmières, UQO, campus de Saint-Jérôme.



M.&nbsp;Tchouaket insiste sur les besoins spécifiques des populations des villes de Ouagadougou et de Kaya (Burkina Faso) — pour qui certains soins demeurent inaccessibles — et la nécessité d’une intervention transformatrice de genre, intégrant l’intersectionnalité.&nbsp;



<h2>Une approche inclusive de genre</h2>



Les chercheurs conçoivent la notion de genre au-delà de la distinction simpliste homme-femme. L’aspect de genre du projet, explique M.&nbsp;Tchouaket, renvoie à tous les groupes de populations, « toute la diversité populationnelle ». Selon lui, « on regarde plus la diversité en matière de population déplacée et migrante. Et quand on regarde à l’intérieur de cette population, on a des adolescentes, on a des femmes qui ont des besoins spécifiques ».



Le projet est donc conçu pour atteindre cette catégorie de personne « souvent négligée dans les programmes de prise en charge ou bien les programmes de santé, notamment dans le contexte du Burkina Faso ».



« Quand on regarde les données, les évidences des premières études que nous avons réalisées, on voit qu’en matière d’inégalité de ressources ou bien d’inégalité d’accès, d’inégalité de soins de santé, d’inégalité de santé par rapport à la population générale, cette population est vraiment celle qui reçoit très peu de services. Donc, on souhaite en fait résorber cet écart », mentionne Éric Tchouaket, titulaire de la chaire de recherche du Canada&nbsp;en économie de la prévention des infections, département des sciences infirmières, UQO, campus de Saint-Jérôme.



<figure class="wp-block-image size-large is-resized"><img loading="lazy" src="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/erictchouaket_web-edited.jpg" alt="" class="wp-image-19619" width="522" height="522" srcset="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/erictchouaket_web-edited.jpg 684w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/erictchouaket_web-edited-218x218.jpg 218w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/erictchouaket_web-edited-639x640.jpg 639w" sizes="(max-width: 522px) 100vw, 522px" /><figcaption>Photo : courtoisie UQO Le professeur Éric Tchouaket obtient 1,2 million de dollars pour mener des recherches sur les aspects négligés de la santé et des droits sexuels et reproductifs en Afrique subsaharienne.</figcaption></figure>



<h2>Plaidoyer pour des politiques globales de santé</h2>



Les chercheurs entendent développer un plaidoyer auprès des décideurs politiques, les incitant à prendre en compte ces populations négligées, souvent forcées de quitter leurs régions d’origine en raison du terrorisme ou des conflits armés. Ces populations, précise le chercheur Tchouaket, se retrouvent concentrées dans des quartiers informels des grandes villes&nbsp;« et n’ont généralement pas de structure adéquate de santé et d’éducation ».



De plus, insiste-t-il, les professionnels de la santé sont parfois confrontés à l’arrivée d’une nouvelle population et ne disposent pas d’assez d’outils pour mieux prendre en charge leurs besoins en matière de santé.



« […] On veut effectivement développer des plaidoyers de prise de décision, ça veut dire qu’on va travailler en interaction directe avec les décideurs, avec les organisations communautaires, les ONG, ce sont des relais un peu de certains organismes sur le terrain pour prendre en charge ces problèmes, on va travailler avec des personnes vulnérables ».



<h2>Prévoir les barrières culturelles</h2>



Les barrières culturelles peuvent, sans aucun doute, entraver l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive. M.&nbsp;Tchouaket reconnaît qu’il s’agit de facteurs à identifier dans le cadre de la recherche. Ce qui va apparaître le plus, prévoit le chercheur, ce sont les aspects liés à la religion, soulignant la complexité de ces interactions.



« La compréhension même de la culture interne de ces populations nécessite d’être prise en compte lorsqu’on analyse les besoins ».



Bien que centré sur le contexte burkinabè, ce projet pourrait manifestement avoir des incidences sur d’autres régions, telles le Québec, en raison, notamment, des défis liés à la migration, et le vieillissement, entre autres.

UQO: 1,2 million $ pour faciliter l’accès aux soins en Afrique subsaharienne

Pire encore, les ménages à faible revenu en seront les premiers laissés pour compte puisque le Budget Girard présenté le 25&nbsp;mars ne prévoit pas d’argent neuf pour la construction de nouveaux logements sociaux et communautaires.



« À l’approche du 1er&nbsp;juillet, la situation s’annonce déjà infernale. À partir de mai, l’enfer est ouvert », reconnait Serge Gilbert, le coordonnateur de l’Association de promotion et d’éducation en logement (APEL), situé à Saint-Eustache, et qui s’apprête déjà à affronter la crise du logement, encore bien présente en 2025.



« C’est un peu décevant le budget comme budget pour le logement social et communautaire. Mais ça ne sert à rien de tirer à boulets rouges sur le gouvernement. Il y a un contexte économique difficile que l’on doit reconnaître, surtout avec “l’ouragan orange”. Mieux vaut proposer des solutions », affirme M.&nbsp;Gilbert, qui préfère ainsi se montrer collaborateur.



<h2>La prévisibilité nécessaire</h2>



C’est néanmoins une réaction contrastée qu’il exprime à l’endroit du dernier budget présenté par le ministre des Finances le 25&nbsp;mars dernier.



L’APEL fait siennes les demandes et recommandations du FRAPRU en ce qui concerne la prévisibilité pour la planification à long terme des municipalités ainsi qu’une augmentation du nombre de logements sociaux dans le parc locatif.



« Ça, c’aurait permis de limiter l’effet inflationniste du logement locatif qui se construit. On pense que le gouvernement vient de rater une occasion de traiter le chantier du logement public. Il avait cette possibilité de le faire. », indique M.&nbsp;Gilbert.



En ce qui a trait aux mises en chantier, M.&nbsp;Gilbert constate en effet que les développeurs immobiliers se tournent de plus en plus vers la construction d’unités de condos, qu’ils proposent en location, aux dépens des logements sociaux et communautaires.



M.&nbsp;Gilbert rappelle qu’il avait pourtant été question d’une réserve de 8000&nbsp;unités de logement communautaires dans la mise à jour économique de novembre 2023. « Or, depuis ce temps, il n’y a eu aucun projet dans le programme FAC — Programme d’habitation abordable Québec, qui a remplacé le programme Accès Logis », dit-il.



<figure class="wp-block-image size-large is-resized"><img loading="lazy" src="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/rc-budgetreac-logement-edited.jpg" alt="Le coordonnateur de l’Association de promotion et d’éducation en logement, Serge Gilbert." class="wp-image-19599" width="593" height="395" srcset="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/rc-budgetreac-logement-edited.jpg 1024w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/rc-budgetreac-logement-edited-327x218.jpg 327w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/rc-budgetreac-logement-edited-960x640.jpg 960w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/rc-budgetreac-logement-edited-96x64.jpg 96w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/rc-budgetreac-logement-edited-768x512.jpg 768w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/04/rc-budgetreac-logement-edited-615x410.jpg 615w" sizes="(max-width: 593px) 100vw, 593px" /><figcaption>Photo Reine Côté &#8211; Le coordonnateur de l’Association de promotion et d’éducation en logement, Serge Gilbert.</figcaption></figure>



<h2>Taux d’augmentation sans précédent</h2>



Puis il y a le Tribunal administratif du logement (TAL), qui a établi dernièrement le taux d’augmentation pour 2025 à 5,9&nbsp;%. « C’est un coup de tonnerre dans notre milieu. C’est l’augmentation la plus élevée depuis très, très longtemps au Québec. Et cette augmentation va créer beaucoup plus d’incertitude chez les locataires et ça va aussi créer une augmentation de personnes en itinérance ou à risque d’itinérance », déplore le coordonnateur d’APEL. &nbsp;



Ce dernier croit que le Gouvernement devrait revoir le règlement de fixation des loyers en enlevant de ce règlement le revenu net du calcul du taux d’augmentation. Cela permettrait de ramener les taux d’augmentation à des niveaux plus normaux. Il s’agit d’une demande commune du RCLALQ que l’APEL endosse pleinement.



N’empêche que la véritable solution n’est pas nouvelle&nbsp;: il faut rehausser l’offre de logements sociaux et communautaires. « C’est la meilleure solution », insiste-t-il.



« Sur notre territoire, on fait face à un nombre de personnes croissant qui vont se retrouver à la rue. On ne peut pas tous les quantifier et les gens commencent en ce moment à recevoir leur augmentation de loyer », fait valoir M.&nbsp;Gilbert. Dernièrement, il a reçu un locataire qui vient de recevoir un avis d’augmentation du double du coût actuel de son logement&nbsp;: de 800&nbsp;$ le locataire devra payer 1500&nbsp;$ à compter de juillet.



Or, bien qu’il puisse avoir recours au TAL, le locataire peut se retrouver pénalisé auprès d’un propriétaire, lequel peut consulter les dossiers du TAL afin de savoir s’il s’est adressé à ce tribunal antérieurement. L’APEL demande donc au gouvernement d’anonymiser les dossiers du TAL afin d’éviter toute discrimination éventuelle.



<h2>Les bons coups du Budget Girard</h2>



Celui-ci note tout de même de bonnes choses dans le soutien gouvernemental, dont des investissements de 228&nbsp;M$ sur trois ans pour exploiter et rénover les HLM, même s’il considère que le gouvernement aurait dû imposer la densification des immeubles en multipliant le nombre d’unités locatives ou en ajoutant des étages, par exemple.



Il apprécie par la même occasion que les 1000&nbsp;allocations du Programme de supplément au loyer qui s’ajoutent au nombre de celles déjà accordées aux ménages québécois à faible revenu constituent une bonne nouvelle, même si l’on ignore encore comment se fera la répartition par territoire régional.



Le budget prévoit une somme de 42,6&nbsp;M$ sur cinq ans pour permettre au ministère de la Santé d’assurer l’accompagnement des personnes vulnérables. C’est un bon coup, mais il n’y a pas de précisions quant à une portion réservée pour une ressource en soutien communautaire dans une habitation de logements sociaux.&nbsp;



Toutefois, M.&nbsp;Gilbert retient que le ministre Girard accorde une somme de 38&nbsp;millions de dollars en 2025-2026 au programme d’adaptation à domicile, permettant à tout propriétaire d’adapter et rendre accessibles ses logements aux personnes vivant avec un handicap.



<h2>Il reste beaucoup à faire</h2>



L’aide d’urgence au 1er&nbsp;juillet accordée pour 2025 est près de la moitié de celle inscrite au budget de 2024-2025, signale le coordonnateur Gilbert. « Ce qui n’est pas le cas des demandes d’aide, qui elles, augmentent considérablement. On n’est pas sûrs que cette somme suffira. »



Et c’est sans parler des ressources humaines au bureau de l’APEL, qui suffisent à peine pour répondre aux dossiers qui atterrissent sur le bureau.



Juste de novembre 2023 à octobre 2024, 300&nbsp;nouveaux dossiers ont été ouverts. Et M.&nbsp;Gilbert confirme une hausse de 15&nbsp;%. Pour janvier et février, il a ouvert 40&nbsp;nouveaux dossiers. Et que pour la partie sud des Laurentides (jusqu’à Saint-Sauveur). Sa collègue, qui s’occupe de la partie nord des Laurentides (de Sainte-Adèle à Mont-Laurier), a traité 29&nbsp;nouveaux dossiers pendant ces deux mois.



« On est quand même inquiets de la situation des locataires, mais aussi en ce qui concerne le financement des organismes comme le nôtre », déplore M.&nbsp;Gilbert qui a dû compter sur la participation de Centraide Laurentides pour assurer l’embauche d’une seconde ressource à temps partiel à l’APEL, faute d’aide financière gouvernementale.



M.&nbsp;Gilbert note au passage l’aide appréciée de deux MRC de la région qui ont offert chacune une somme de 3000&nbsp;$. « Si toutes les MRC faisaient de même, nous serions en mesure d’offrir beaucoup plus de services. »



&nbsp;« Pour la défense des droits, il n’y a absolument rien qui a été prévu au budget pour augmenter les ressources et le financement dont nous aurions besoin. Comme organisme, on s’appauvrit et on a du mal à maintenir toutes les activités qu’on devrait maintenir. La région des Laurentides a toujours été sous-financée en termes de services sociaux et on ne sait pas pourquoi », estime le coordonnateur de l’organisme de défense des droits.



M.&nbsp;Gilbert aimerait que les organismes en défense des droits soient reconnus à la hauteur des services qu’ils rendent à la communauté, notamment en freinant les manœuvres de rénoviction. « D’enlever du stress à des gens en leur permettant de rester dans leur logement, c’est un impact que nous avons dans la société », conclut-il.

Lancement de la campagne de Rhéal Fortin du Bloc Québécois

Adversaires et esprit de campagne

Enjeux de la campagne