« L’idée aujourd’hui, c’est de rattraper plusieurs années d’inaction dans le dossier fondamental de l’information et du journalisme. La crise que ces entreprises vivent, en fait, tous les Québécois la vivent, puisque notre démocratie se fonde notamment sur des médias et du journalisme en santé et capables de couvrir ce qui se passe chez nous. On a le devoir d’agir maintenant avant qu’il soit trop tard pour sauver l’information locale. Nous savons que tous les partis sont d’accord, mais personne n’avait proposé un véritable plan jusqu’à présent », a déclaré Paul St-Pierre Plamondon, dans un communiqué émis en marge du caucus de présession du PQ.
Les sept actions proposées
Le plan du Parti Québécois se décline en sept actions à mettre en place dès que possible. Selon la formation indépendantiste, l’objectif est de répondre aux besoins immédiats des entreprises, puis de mettre en place des mesures structurantes pour l’écosystème médiatique québécois.
Le plan prévoit la mise en place d’une politique gouvernementale officielle pour mettre fin aux dépenses publicitaires du gouvernement du Québec, de ses organismes et des sociétés d’État auprès de toute entreprise qui refuse de convenir ou de reconduire une entente de redistribution avec les médias.
Le PQ réclame aussi l’application du décret gouvernemental de 1994 incitant les organismes gouvernementaux à dépenser 4 % de leur budget publicitaire au sein des médias communautaires et adopter une politique d’achat publicitaire dans les médias locaux.
Le parti est également d’avis que le gouvernement doit débloquer des fonds pour soutenir la transition de la distribution des hebdos touchés par la fin du Publisac.
Parmi les autres actions proposées, on note l’élargissement du crédit d’impôt pour soutien à la presse d’information écrite aux dépenses de journalisme des entreprises médiatiques radio et télévisuelles, la mise en place d’un fonds pour faciliter la conversion des modèles d’affaires et technologiques des entreprises de presse et le dépôt d’un projet de loi jetant les bases d’un Conseil de la radiodiffusion et télécommunication québécois.
Par ailleurs, le Parti Québécois estime que le gouvernement doit évaluer la faisabilité de modifier le régime fiscal afin ajouter des incitatifs aux dépenses publicitaires faites auprès de partenaires québécois et limiter la déductibilité d’impôt des publicités achetées par les entreprises lorsque les dépenses ne sont pas faites auprès de partenaires québécois.
L’urgence d’agir
Citant notamment l’exemple des hebdos, Paul St-Pierre Plamondon estime que certaines mesures sont pressantes. « Le gouvernement n’a aucun plan pour accompagner les journaux qui dépendent de la distribution du Publisac, alors que cet hiver, ils devront s’être munis d’entrepôts et avoir trouvé des livreurs pour des centaines de milliers de copies par semaine. Le gouvernement n’a pas l’air de comprendre l’urgence de la situation, ni le coût que ça représente. »
« Il faut impérativement offrir à court terme aux médias une chance de s’adapter, puis faire des changements de fond dans le modèle à moyen terme. C’est la raison pour laquelle nous voulons que le gouvernement donne suite à notre demande répétée de créer un Conseil de la radiodiffusion et télécommunication québécois, entre autres. Il faut que le Québec s’approprie le pouvoir de déterminer ses propres orientations en la matière, faute de quoi, nous sommes condamnés à l’intransigeance et la rigidité du CRTC », a-t-il ajouté.
Enfin, le chef péquiste réaffirme que le Parti Québécois maintient sa décision de ne pas faire de publicité sur Meta et appelle de nouveau toutes les formations politiques à faire preuve de solidarité avec les médias québécois.
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