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<strong>« Les Laurentides veulent leur juste part »</strong>

« Les Laurentides veulent leur juste part »

Publié le 20/05/2022

" La région des Laurentides est la pire au Québec en termes d’accès aux soins de santé".

                     -Dr Simon-Pierre Landry 

« Il est temps que Québec démontre concrètement de la proactivité vis-à-vis plusieurs engagements passés et de ce que défendent depuis les deux dernières années les élus municipaux, les médecins, le Conseil des médecins, des dentistes et des pharmaciens du CISSS des Laurentides, les gens d’affaires, les groupes communautaires et associations de personnes âgées, les associations d’usagers et les institutions d’enseignement postsecondaire de la région. Les Laurentides veulent leur juste part, ni plus ni moins » lance le Dr Simon-Pierre Landry. 

Membre de la Coalition Santé Laurentides,  médecin de famille à Mont-Tremblant et à l’urgence de l’hôpital Laurentien, le Dr Landry résumait ainsi la semaine dernière l’exaspération grandissante des forces vives des Laurentides face au sousfinancement de la santé dans la région.

Son intervention coïncidait avec le fait que, mercredi dernier (11 mai), l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité une motion « qui admet la situation alarmante d’accessibilité aux soins de santé et services sociaux dans les Laurentides ». 

« La pire au Québec »

Ladite motion, la deuxième en un an, « reconnaît l’urgence de voir appliquer les principes du Plan santé dans la région. La Coalition Santé Laurentides (CSL), exige à présent que le gouvernement du Québec mette tous les efforts pour assurer le rattrapage financier, la dotation adéquate des permis de médecins et l’accélération des projets de modernisation de l’hôpital régional de Saint-Jérôme ainsi que des cinq autres centres hospitaliers de la région » notent les gens de la Coalition. 

« La région des Laurentides est la pire au Québec en termes d’accès aux soins de santé. Depuis trois décennies, sa population a doublé, elle vieillit et le nombre de villégiateurs est en hausse constante. Pourtant, les centres hospitaliers n’ont pas été agrandis et n’ont pas été modernisés de façon adéquate. La région doit donc pouvoir compter sur l’application prioritaire du Plan santé du gouvernement du Québec et bénéficier d’une majoration importante du Plan Québécois des infrastructures (PQI) dédiée au parachèvement de ses six centres hospitaliers ». 

Moins de 5% du budget

Aux yeux de Marc L’Heureux, président de la Coalition Santé Laurentides et vice-président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides, les  choses ne peuvent être plus claires :

« Avec 650 000 citoyens du Québec (7,5%), la région a pendant trop longtemps souffert d’avoir reçu moins de 5% du budget en santé et c’est encore le cas aujourd’hui. La croissance démographique n’a pas été suivie d’une croissance budgétaire et l’organisation de nos services en conséquence. Les manques d’espaces et d’équipements rendent le recrutement des professionnels en santé, particulièrement les médecins, extrêmement difficile. L’attribution des postes de médecins est aussi inexplicablement limitée par le gouvernement du Québec. Le constat de la vétusté de ses six centres hospitaliers est également sans équivoque : ils n’ont pas été conçus pour traiter le nombre actuel de citoyens dans les Laurentides. ». 

Impacts majeurs

Cette situation, évalue-t-on à la Coalition, a des impacts majeurs sur la santé de la population. 

« Les listes d’attentes s’allongent, les délestages se prolongent, les attentes pour des tests diagnostiques créent énormément d’anxiété. De même, le manque d’espaces et d’équipements affecte directement le déconditionnement des patients en perte d’autonomie. Ces délais causent souvent une détérioration de l’état de santé des patients ».

C’est aussi sans compter que « près de 30% des patients des Laurentides doivent sortir pour recevoir des soins et services. Ils doivent aller à Laval ou Montréal et certains se rendent jusqu’en Montérégie et bon nombre de Laurentiens se dirigent vers Hawkesbury, en Ontario ». 

À un point tel que, souhaite-t-on, « le Plan santé du gouvernement du Québec, qui mise sur l’accessibilité des soins, l’efficacité, l’innovation, l’évaluation des soins, la décentralisation ainsi que sur des mesures de performance et d’appréciation des patients, doit être prioritairement appliqué dans la région des Laurentides pour opérer le rattrapage financier nécessaire ».