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Les Pétroliers: de l’eau dans le gaz

Photo petroliers.lnah.com

Les Pétroliers: de l’eau dans le gaz

Publié le 05/03/2019

 

MATHIEU LOCAS

Le nom de Saint-Jérôme a fait le tour de la province avec l’épisode de racisme impliquant l’organisation des Pétroliers du Nord de la Ligue nord-américaine de hockey. La valeur de cette publicité négative se chiffre à plusieurs centaines de milliers, pour ne pas dire qu’elle frise le million de dollars. Comment arriver à un tel chiffre? En comptabilisant le temps d’antenne radio-télévision, ainsi que l’espace dans les journaux et sur le Web.

En y allant de chiffres très, mais très conservateurs, disons qu’un 30-secondes radio coûte 50 $ en moyenne dans les stations du Québec (juste à Montréal, c’est parfois 4 fois le prix). Supposons que l’affaire ait été parlée pendant 20 heures. Avec la bonne vieille règle de trois, la facture atteint 120 000 $. À la télé, le dossier a dû être traité pendant au moins 10 heures, si l’on regroupe les reportages et entrevues à RDI, SRC, TVA, LCN ainsi que toutes les stations régionales de ces groupes. On ajoute RDS, CTV et la cerise sur le sundae, Tout le monde en parle. Imaginons la pub à 300 $ du 30-secondes. On arrive à un montant de 360 000 $. Ajoutez les journaux à quelques milliers de dollars la page et, bien entendu, les médias sociaux.

Le mardi 26 février dernier, je joins Serge Côté, défini dans l’organigramme comme le directeur des communications, pour avoir la version officielle de l’organisation. Il a tout fait pour éviter mes questions.

SC:Nous dénonçons ces actes et nous avons dit ce que nous avions à dire. Ça ne sert à rien d’en rajouter. Vous savez, nos séries débutent, nous voulons nous concentrer là-dessus.

ML:Ça change quoi, les séries? Êtes-vous en train de me dire que c’est vous ou les actionnaires qui vont faire les X et les O sur le tableau pour montrer une sortie de zone? Laissez faire les séries et répondez à mes questions.

SC:C’est tout ce qu’on a à dire, Monsieur Locas.

ML:Bon ben, bonne journée!

Vingt-sept minutes plus tard, mon cellulaire sonne.

SC:Monsieur Locas, c’est Serge Côté. Je suis prêt à répondre à vos questions.

ML:Hein! Pourquoi, vous ne l’étiez pas tantôt?

SC:La direction ne voulait pas en parler. J’ai communiqué avec un des actionnaires et je suis maintenant en mesure de répondre à toutes vos questions en autant que je connaisse la réponse.

ML:On me dit que les gardiens de sécurité n’ont pas agi malgré le fait qu’ils se trouvaient à proximité.

SC:Vous savez, avec le bruit de la foule, pas toujours évident d’entendre les propos qui se disent. Mais il faut dire une chose, il n’y a eu aucun coup de porter contre les personnes visées.

ML:Si je comprends bien votre façon de penser, c’est mieux que PK Subban se fasse traiter de «Fucking Neger» que de recevoir un coup de poing sur la gueule. Êtes-vous vraiment sérieux quand vous me dites ça, Monsieur Côté?

SC:Nous prenons la chose au sérieux et ne voulons plus que ça se reproduise. Bonne journée!

L’argument du coup de poing semblait être la ligne officielle de communication de la direction, car l’un des actionnaires de l’équipe l’avait utilisé sur les ondes de RDI un peu plus tôt durant la journée.

Ce triste épisode démontre que cette organisation n’a pas compris la base de la gestion de crise qui est: présence, compassion et action. Après avoir dénoncé la situation sur Facebook, au lendemain des événements, elle a pratiquement refusé toutes demandes d’entrevue auprès des médias traditionnels, dont celle de Paul Arcand au 98,5 FM.

Je ne connais pas l’entente entre Saint-Jérôme et Les Pétroliers. Si la direction de l’équipe négocie en disant: «Vous savez, notre équipe amène une visibilité à Saint-Jérôme avec le Web et les journaux.» J’espère que Saint-Jérôme saura s’inspirer de Pierre-Yves McSween et dire: Les Pétroliers… en a-t-on vraiment besoin?

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.

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