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Mois du cancer du sein: une survivante pour aider les autres

Mois du cancer du sein: une survivante pour aider les autres

Publié le 27/10/2022

Survivante du cancer du sein, Lynda Ouellet a par son parcours inspirant un pouvoir de guérison insoupçonné. Son vécu, son positivisme et sa vision de combattre la maladie transpercent dans ses rencontres avec les autres femmes atteintes de ce cancer, le 2e plus mortel chez les femmes Canadiennes.

En arrêt de travail en raison d’un lymphœdème dans le bras gauche, cette gardienne de prison occupe son temps à aider les autres femmes atteintes du cancer partout au Québec. Elle administre un groupe Facebook : Cancer du sein, Québec-Canada.

« C’est un groupe pour faire de la sensibilisation, de la prévention, prodiguer des conseils et se supporter l’une envers l’autre », affirme celle qui a subi une mastectomie bilatérale avec une reconstruction à plat. 

Elle se souvient comment les émotions sont fortes et mélangées lorsque le médecin annonce la mauvaise nouvelle. « Il t’explique tout mais tu oublies tout, tu penses juste à tes chances de survie. Quatre ans avant, je ne comprenais rien de ce qui m’arrivais. Là, je comprends tout et je peux aider », assure celle qui est rassurée et rassurante.   

Club de marche 

Question de garder la forme, elles se réunissent aussi pour une marche au Lac Jérôme. « Des fois on va marcher, d’autres fois, on va au restaurant, car les filles ne sont pas assez fortes à l’occasion, certaines sont en plein traitements, pas évident », ajoute la résidente de Mirabel, fondatrice de ce groupe.

Lors de ces rencontres au Club de marche, toutes suivent le rythme. « Parfois ça prend une heure faire le trajet, d’autres fois trois heures, car on ne va pas plus vite que la plus lente. Chose certaine, ça permet de briser l’isolement et de ventiler. Deux choses vraiment importantes pour passer à travers la maladie ».

Ni battante, ni courageuse

D’ailleurs, la mère de famille de deux enfants mentionne que tout est dans la façon de voir la maladie et de l’approche positive ou négative au diagnostic. « Je n’ai pas perdu ma féminité avec aucun sein, j’ai gagné une vie en retirant mes seins ».  

Lynda Ouellet refuse de porter le titre de battante. « Je ne suis pas une battante, je suis une persévérante. J’ai accepté de me battre contre le cancer sachant que j’allais en manger toute une. Moi, j’ai eu le kit complet : mastectomie, chimiothérapie, hormonothérapie et radiothérapie », affirme-t-elle, sans broncher. 

Courageuse? « Non plus. Je ne suis juste pas suicidaire. Si je ne faisais rien, je mourrais. Ça devient un choix, sans choix », ajoute-t-elle, fermement.

Mois du cancer

Femme de caractère, Lynda Ouellet se positionne sur le mois du cancer, octobre. Elle trouve que c’est bien, mais elle a certaines réserves. « Wow! Un mois pour parler de la cause et sensibiliser les gens à l’importance de la recherche, rien de mieux. Sauf il y a des entreprises qui utilisent la détresse humaine, en utilisant les rubans roses ou autres articles promotionnels en rose, sans donner une partie de leurs profits à un organisme qui vient en aide aux gens souffrant du cancer du sein. Ça c’est inconcevable ».

Elle n’a pas fait ni un ni deux, mais sa remontrance auprès de ces entreprises « profiteuses » a reçu une très mauvaise réponse. « On m’a dit de me mêler de mes affaires ». 

Lynda Ouellet continue tout de même de sourire à la vie, mais elle ne cache pas l’avoir eu difficile parfois. « Je subie une castration chimique chaque mois et ça sera comme ça pour les dix prochaines années. Pas facile l’hormonothérapie, mais mes chances de récidives passent ainsi de 38% à 13% ».

Elle pourrait arrêter, même son médecin lui demande souvent si elle souhaite poursuivre, mais elle refuse de baisser les bras : « J’ai plus de tolérance à la douleur que de me stresser en disant si j’arrête et que mon cancer revient, je m’en voudrai énormément », livre-t-elle après avoir mesuré les pours et les contres. 

Avec son type de cancer, elle sait que le reste de sa vie sera un marathon avec un fil d’arrivée qui n’arrivera jamais, seule la rémission est possible, la guérison étant impossible.