MATHIEU LOCAS
Cette chronique est ma 72edepuis le début de la belle aventure d’Infos Laurentides. Au cours des 17 derniers mois, j’ai dû parler à au moins une centaine de personnes. Certains d’une façon officielle et d’autres d’une façon informelle. Curieusement, je n’avais pas encore parlé au député fédéral de Rivière-du-Nord, Rhéal Fortin. À 7 mois de l’élection fédérale, le moment était le bienvenu.
À peine arrivé à Ottawa, cet avocat de carrière se voyait confier le poste de chef du Bloc québécois. L’arrivée de la «très souriante» Martine Ouellette, à la tête du parti, a fait en sorte que le député Fortin et certains de ses collègues ont créé le parti Québec debout. Ouellette partie, le Bloc a vu les brebis égarées rentrer au bercail.
Depuis son retour officiel au Bloc, Rhéal Fortin a l’impression de faire des choses pour lesquelles il a été élu.
Ce brassage de soupe du Bloc, combiné à la cuisante défaite du Parti québécois aux dernières élections provinciales, n’a rien pour aider les électeurs à se brancher. Les chiffres démontrent que les partis souverainistes sont en perte de vitesse. L’option, comme telle, demeure incapable de franchir les 40 % d’appui tandis que le vaisseau amiral, le PQ, n’a pas récolté 40 % de vote à une élection générale depuis 25 ans.
À travers tout ça, Rhéal Fortin voit encore une utilité à la présence du Bloc à Ottawa. Même si la santé et l’éducation (deux sujets de prédilection des électeurs) sont de juridiction provinciale, il estime que le rôle de son parti est de faire pression sur Ottawa afin qu’il y ait davantage de transferts vers les provinces.
Au cours des 35 dernières années, Saint-Jérôme a beaucoup aimé le bleu, sauf pour une période de quatre ans où l’orange a dominé. Les conservateurs ont fait deux mandats, ensuite le Bloc de 1993 à 2011, pour revenir en 2015. Le NPD a représenté le comté durant cette brèche. Qui sera donc le véritable adversaire de Rhéal Fortin l’automne prochain?
Le député ne veut pas se mouiller. Conscient que les conservateurs prennent du galon au Québec dans les sondages, il avoue aussi que les libéraux pourraient surprendre. Avec le budget présenté la semaine dernière et le scandale de SNC-Lavalin, plusieurs Québécois cherchent présentement un stationnement politique. Est-ce que le Bloc sera le choix?
La mairie de Saint-Jérôme?
Si ce n’était pas le choix des citoyens de Rivière-du-Nord, aurait-il un intérêt pour le palier municipal? À deux ans et demi du début de la campagne électorale municipale, le lobbying est déjà commencé pour trouver un adversaire à Stéphane Maher à la mairie de Saint-Jérôme. Marc-Olivier Neveu a annoncé ses couleurs récemment avec la création du Mouvement jérômien. En mettant sur pied son organisation, le jeune homme de 19 ans a bien pris soin de communiquer, par courtoisie, avec Mario Fauteux (conseiller 2013-2017 et remercié de ses services par Stéphane Maher quelques heures avant la fin des mises en candidature en octobre 2017), sachant que ce dernier travaille en coulisses pour former une opposition. L’ancien député du PQ Marc Bourcier a déjà affirmé ne pas être intéressé par un retour sur la scène municipale. Advenant une défaite à la prochaine élection fédérale, Rhéal Fortin pourrait être une candidature de choix face à un maire qui viendra de terminer un deuxième mandat.
La réponse ne s’est pas fait attendre.
«Premièrement, je ne vis pas à Saint-Jérôme.»
– Pas grave, Monsieur Fortin, vous avez en masse le temps de vous y établir.
«Je ne me vois pas du tout au niveau municipal. Si je perds, je retourne à ma pratique du droit. J’ai encore mon bureau, géré par mes collègues.»
Quand on est député, c’est un moyen d’aider les gens. En retournant à la pratique du droit, Rhéal Fortin estime qu’il pourra continuer à aider ses concitoyens.
Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.
MOTS-CLÉS
Rhéal Fortin