Pour l’année 2024, le palmarès des pires routes dressé par CAA-Québec a révélé une fois de plus les défis persistants auxquels font face les automobilistes et autres usagers du réseau routier. Dans la région des Laurentides, les municipalités de la MRC de Rivière-du-Nord ne sont pas épargnées par cette problématique, avec plusieurs routes se classant parmi les pires de la province.
Au palmarès par région, dans les Laurentides, la 4e position est attribuée au Chemin Val-des-Lacs à Sainte-Sophie, la 8e au Chemin Laroche à Saint-Colomban, la 9e à la Montée Girouard à Saint-Jérôme, et les 10e et 10e positions ex-aequo à la Montée de l’Église et à la Côte Saint-Nicholas, toutes deux à Saint-Colomban ; la 1ère position étant décernée à la Route 329 à Saint-Adolphe-d’Howard.
Le Chemin Val-des-Lacs à Sainte-Sophie se retrouve d’ailleurs à la 7e place du palmarès des 10 pires routes 2024.
Sophie Gagnon, vice-présidente en Affaires publiques et responsabilité sociétale chez CAA-Québec, a souligné l’impact de la mobilisation citoyenne dans cette campagne annuelle.
« Les Québécois expriment clairement leurs préoccupations à travers leur participation à ce sondage. Cela reflète non seulement les frustrations mais aussi la nécessité d’investir adéquatement dans nos infrastructures routières pour assurer la sécurité et le confort de tous », a-t-elle déclaré.
La méthodologie de l’évaluation des pires routes repose sur la participation directe des usagers, qui signalent les tronçons problématiques via le site piresroutes.com. Cette année, plus de 4 000 votes ont été recueillis à travers la province.
En termes de financement, le Ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec (MTMD) prévoit un investissement de 1,5 milliard de dollars sur les années 2024-2026 pour améliorer l’état des chaussées à travers la province. Ces efforts visent à combler un déficit d’investissements et d’entretien accumulé depuis des décennies sur le réseau routier québécois, majoritairement construit dans les années 1960 et 1970.
Toutefois, des experts comme Alan Carter de l’École de technologie supérieure soulignent que le défi persiste en raison du vieillissement des infrastructures et du manque de ressources dédiées spécifiquement aux routes municipales.
« Les routes municipales, souvent moins bien financées que les autoroutes et routes nationales, subissent un stress important dû au trafic local et aux conditions climatiques variées », explique M. Carter. « Il est crucial d’adapter les stratégies de construction et d’entretien pour assurer une durabilité maximale. »
Un bref aperçu de l’entretien routier au Québec…
Le réseau routier québécois s’étend sur plus de 31 000 km. Il comprend 6 000 km d’autoroutes et 9 000 km de routes nationales.
Le réseau routier supérieur est constitué de près de 5 700 structures, dont l’âge moyen est de 41 ans. De 2009 à 2022, la proportion de ces structures en bon état est passée de 61,8 % à 77,6 %.
Chaque année, le MTMD investit près de 10 millions de dollars pour réparer les nids-de-poule et utilise environ 15 000 tonnes d’enrobé pour les travaux de rapiéçage.
Le Québec autorise l’utilisation de pneus à crampons pour l’hiver, mais cela pourrait accélérer la dégradation des routes. Une étude est en cours pour évaluer cet impact.
Environ 85 000 km de lignes de marquage sont rafraîchis annuellement. Des produits à base d’eau ou de résine époxydique sont utilisés pour une meilleure rétroréflexion.
Le recyclage des revêtements routiers est encouragé pour ses bénéfices environnementaux et financiers, avec des mesures strictes pour garantir la qualité et la durabilité des nouveaux revêtements.
Source : CAA-Québec
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