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Paramédics en grève interpellent Legault au REM de Deux-Montagnes

Photo Marie Pier Lafleur-

De nombreux paramédics ont déranger l’ouverture du REM à Deux-Montagnes afin d’être vu et entendu par le premier ministre François Legault.

Paramédics en grève interpellent Legault au REM de Deux-Montagnes

Publié le 19/11/2025

À l’ouverture du REM, les paramédics en grève ont manifesté devant François Legault pour dénoncer leurs conditions.

Le 17 novembre dernier, l’ouverture du Réseau express métropolitain (REM) à Deux-Montagnes a été marquée par une démonstration sociale inattendue. Alors que le premier ministre du Québec, François Legault, et le premier ministre du Canada, Mark Carney, étaient présents pour inaugurer la nouvelle infrastructure, les paramédics en grève générale illimitée ont choisi ce moment pour faire entendre leurs revendications.

Selon le syndicat des paramédics Laurentides-Lanaudière, ses membres sont sans convention collective depuis deux ans et demi. Les négociations, entamées depuis un an et demi, n’ont pas permis d’avancer. L’offre actuellement sur la table prévoit une réduction salariale de 10 à 15 % selon les régions, soit une perte minimale de 4 $ de l’heure. Pour les représentants syndicaux, il s’agit d’une proposition inacceptable.

« Ça fait deux ans et demi qu’on est sans convention collective. L’offre sur la table en ce moment est encore de réduire notre salaire de 10 à 15 % dépendamment des régions. Concrètement, c’est minimum 4 $ qu’on réduirait directement de notre salaire. Ce qui ne s’est jamais vu en négociation », a déclaré Danny Leggo Beaudoin, président du syndicat des paramédics Laurentides-Lanaudière.

La manifestation devant le REM visait à profiter de la visibilité offerte par la présence des premiers ministres. Les paramédics espéraient obtenir une rencontre ou, à tout le moins, un signe d’écoute. Sans succès.

Le syndicat critique également la volonté du gouvernement d’abolir les primes de surcharge, un mécanisme qui permettait de reconnaître les régions les plus en difficulté.

Les Laurentides sont parmi les régions les plus touchées par la surcharge en santé au Québec. Bien que l’hôpital de Mont-Laurier reste en haut de la liste avec un taux d’occupation de 200 %, l’hôpital de Saint-Eustache suit de près avec 154 % et de l’hôpital de Saint-Jérôme avec 138 %.

La mobilisation du 17 novembre s’inscrit dans une série d’actions de visibilité. Les paramédics rappellent que leur grève est limitée par la nature essentielle de leurs services. Ils multiplient donc les moyens de pression symboliques pour se faire entendre.

La sécurité de l’événement était assurée entre autres par la police de Deux-Montagnes, mobilisée en raison de la présence des dignitaires. Les policiers eux-mêmes sont sans convention collective depuis novembre 2024, ils revendiquent une entente salariale qui reflète l’inflation et l’équité avec les autres corps policiers du Québec. Pour attirer l’attention, ils ont adopté des moyens de protestation discrets, comme le port de jeans ou de pantalons de camouflage à la place de leurs uniformes réglementaires.

De son côté, le ministère de la Santé et des Services sociaux souligne que le gouvernement respecte le droit de grève des techniciens ambulanciers paramédicaux. « Notre priorité est la sécurité de la population, ainsi, les services essentiels sont offerts par les paramédics, tels qu’entérinés par le Tribunal administratif du travail (TAT), et ce, tout au long de la grève », a indiqué Marie-Christine Patry, des Relations médias du MSSS. Elle ajoute que les discussions pour le renouvellement des conventions collectives se poursuivent et que le gouvernement, via le Secrétariat du Conseil du Trésor, souhaite en arriver à une entente équitable, comme ce fut le cas avec d’autres groupes.