«À Saint-Jérôme, le taux d’inoccupation est de seulement 0,9 % et, dans la dernière année, le coût moyen des loyers a augmenté de 8,9 %, soit plus de quatre fois l’inflation. Le taux général d’inoccupation à Prévost n’est pas publié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, pour des raisons de fiabilité statistique; cependant, pour la seule typologie de logement pour lequel il est disponible, il est à 0 %. Le regroupement craint que cette rareté de logements locatifs n’aggrave les problèmes des ménages déjà mal-logés», mettent en lumière les dirigeants du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Les gens du FRAPRU et des citoyens directement visés par la situation étaient de passage à Prévost jeudi dernier pour manifester devant les bureaux de comté de la ministre des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, et ainsi dénoncer la crise du logement et réclamer des logements sociaux qui, disent-ils, font cruellement défaut dans les Laurentides.
La visite au bureau de Marguerite Blais faisait suite à des actions similaires, la veille, à Saint-Eustache et Sainte-Thérèse aux bureaux de ses collègues ministres Benoit Charette (Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques) et Éric Girard (Finances).
En trois jours, des délégations du genre ont visité une vingtaine de bureaux de circonscription de ministres du gouvernement Legault pour leur parler de mal-logement et les convaincre d’augmenter le financement dédié au logement social dans le prochain budget.
Moins de 65
La problématique prend une autre forme plus au Nord, selon les représentants du FRAPRU.
«Dans les Hautes-Laurentides, le développement de l’industrie touristique augmente la pression sur les locataires, plusieurs logements étant transformés en hébergements touristiques. Ça prend aussi des investissements publics pour développer des logements véritablement abordables pour les gens qui travaillent dans le tourisme et qui n’arrivent plus à se loger décemment», note Véronique Laflamme, porte-parole de l’organisme.
À cet égard, Mme Laflamme fait remarquer que «l’an dernier, seulement 835 nouveaux logements sociaux ont vu le jour au Québec. Moins de 65 ont été livrés au cours des trois dernières années pour toutes les Laurentides. Pourtant, 15 475 ménages locataires de la région ont des besoins impérieux de logement parce qu’ils vivent dans un logement trop cher, trop petit ou en mauvais état».
Conséquences néfastes
Présente à Prévost pour l’occasion, Manon Guillemette, coordonnatrice de Droits et recours Laurentides, a ajouté sa voix au chapître.
«Vivre dans un logement insalubre, de taille insuffisante ou trop cher, ç’a des conséquences néfastes sur la santé mentale des gens».
Et Véronique Laflamme de renchérir: «le logement social fait une différence majeure dans l’amélioration de la qualité de vie des locataires plus âgés et des plus pauvres. Si on ne donne pas un vrai coup de barre, on va continuer à laisser croupir des centaines de personnes, incluant des enfants, des femmes victimes de violence conjugale et des personnes aînées, dans des conditions de logement intolérables».
Prochain budget
Comme on le disait, la manifestation à Prévost jeudi dernier se veut un exercice de sensibilisation à quelques semaines du deuxième budget du gouvernement Legault.
«Même si les investissements pressent aussi en santé, en éducation, en environnement, il faut être conscient que ne pas investir rapidement pour lutter contre la crise du logement aura des effets négatifs à long terme sur l’ensemble de la société québécoise», note Mme Laflamme.
Les gens du FRAPRU et des citoyens directement visés par la situation étaient de passage devant les bureaux de comté de la ministre Marguerite Blais, à Prévost, jeudi dernier
Pénurie de logements sociaux: «Des conséquences néfastes sur la santé mentale des gens»-Manon Guillemette
Publié le 13/02/2020