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Primeur: explosion du temps supplémentaire au Service de police de Saint-Jérôme

Les Jérômiens ont payé de 378 983,08 $ en temps supplémentaire à leurs policiers au cours des mois de juin, juillet et août dernier.
Photo Mychel Lapointe

Primeur: explosion du temps supplémentaire au Service de police de Saint-Jérôme

Publié le 08/10/2019

Mathieu Locas

Les Jérômiens ont payé 378 983,08 $ en temps supplémentaire à leurs policiers au cours des mois de juin, juillet et août dernier. Il s’agit d’une hausse de près de 35 % par rapport à la même période en 2018. En chiffres absolus, ça représente près de 100 000 $.
Infos Laurentides a obtenu ces données en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. Cette explosion survient la même année où les propriétaires jérômiens se sont vu imposer une taxe spéciale de 95 $ par porte, pour maintenir le fonctionnement du service de police.
Explications
L’inspecteur Martin Pelland a été mandaté pour expliquer cette hausse de dépenses supplémentaires.
«Le service de police a obtenu l’approbation de son budget pour l’embauche de policiers temporaires seulement en avril, alors qu’habituellement, nous l’avons en janvier. Conséquence, plusieurs futurs policiers s’étaient trouvés du travail auprès d’autres corps de police comme Saint-Eustache et Thérèse-De Blainville. Pour ceux que nous avons réussi à recruter, ils ne pouvaient pas être autonomes à leur première journée de travail. Chaque nouveau policier doit être accompagné pour parfaire sa formation pour une période de 300 heures, ce qui représente environ deux mois et demi de travail», affirme l’inspecteur Pelland.
– Pourquoi l’argent a été débloqué si tard cette année?
«Le service de police n’a pas la réponse à cette question. En plus de la situation de nos temporaires, Saint-Jérôme se trouve aussi en compétition avec d’autres corps policiers plus imposants comme Laval, Montréal et la Sûreté du Québec. Nous avons perdu six policiers, dont certains permanents, qui ont choisi un corps policier qui offre davantage d’avenues.»
Réaction finances
Comment expliquer ce retard de trois mois?
La précision est venue du directeur des communications Michel Therrien, via courriel.
«Les défis de gestion reliés à l’iniquité dans le financement de notre service de police sont connus de tous. Le contexte budgétaire serré oblige le conseil municipal à diriger des crédits additionnels vers les postes budgétaires déficitaires, selon des besoins qui s’établissent de façon circonstancielle. Ces besoins se sont précisés au début de 2019 et ont été signifiés dans une recommandation déposée en mars 2019. Elle a été traitée au conseil municipal du 16 avril. L’affectation des crédits a été faite le lendemain, soit le 17 avril 2019».
Un peu plus loin dans le courriel, le directeur affirme que les dépenses en temps supplémentaire risquent d’être moindres qu’en 2018. «(…) bien qu’il y ait une hausse des dépenses pour les mois de mai à août, la situation globale sur les dépenses de temps supplémentaire s’annonce meilleure en 2019 qu’en 2018».
2019 plus bas?
Cette précision demeure à prouver puisque les données fournies par le service du greffe de la Ville ont été mal caviardées. Cette erreur nous permet de lire le cumulatif des huit premiers mois des deux années observées. Au 31 août 2018, le temps supplémentaire était de 571 000 $, alors que pour la même période en 2019, il a atteint 768 000 $, soit une hausse de 34,5 %.
Donc, pour que «les dépenses de temps supplémentaire s’annoncent meilleures en 2019 qu’en 2018», il faudra résorber un déficit de près de 200 000 $.