logo journal infos-laurentides
icon journal
Projet de loi 40: Christian Aubin varlope Jean-Pierre Joubert

Le président Jean-Pierre Joubert.

Projet de loi 40: Christian Aubin varlope Jean-Pierre Joubert

Publié le 26/11/2019

«Quand le président d’une commission scolaire croit qu’il est, avec ses acolytes, la raison de la réussite des élèves et bien je me dis que vous ne me manquerez pas, pas plus que vous ne manquerez aux enseignantes et enseignants que je représente», écrit Christian Aubin, président du Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord (SERN) à Jean-Pierre Joubert, président de la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord (CSRDN).
Ce n’est pas vraiment une lettre d’adieu, mais c’est une missive assez corsée (dont Infos Laurentides a obtenu copie) dans laquelle le président Aubin dit clairement le fond de sa pensée à son homonyme.
Bref, il ne fait pas dans la dentelle…
Les enseignants et le personnel
Dans les faits, Christian Aubin s’insurge contre le fait que Jean-Pierre Joubert s’approprie (au nom des commissaires de la CSRDN) une part de la réussite des élèves de l’organisme dans un commentaire (publié via un communiqué de presse intitulé «Modification à la gouvernance scolaire: le conseil des commissaires de la CSRDN inquiet») au sujet du projet de loi 40 (Loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique relativement à l’organisation et à la gouvernance scolaires).
«À titre de président du Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord, je suis inquiet moi aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Dans votre communiqué de presse, vous prétendez que les commissaires sont à la base de l’amélioration fulgurante des taux de réussite des élèves. Je me sens dans l’obligation de vous dire que je ne partage pas votre prétention. Ce sont les enseignants et le personnel qui travaillent au quotidien avec les élèves qui sont à la base de cette amélioration», écrit, d’entrée de jeu, Christian Aubin.
«Peu de considération»
Le président Aubin y ajoute ce qu’on peut percevoir comme une petite tape sur les doigts.
«Vous êtes vraiment désespéré pour écrire un communiqué de presse de cette nature. Cela fait trop longtemps que vous n’êtes pas allé dans une école pour faire autre chose que de couper un ruban d’inauguration ou prendre une photo.»
Et encore:
«Les enseignantes et enseignants sont déçus du peu de considération que vous leur accordez, tout ça pour vous mettre en valeur. Ce sont les enseignantes et les enseignants qui, tous les jours, font des miracles avec le peu de ressources que vous leur accordez, et ce, malgré le fait qu’en 2017, il y avait un surplus de 24 millions, soit le troisième plus haut surplus au Québec. Qu’avez-vous fait avec ce surplus? Vous avez refusé d’investir dans le service aux élèves parce que vous, les commissaires, savez ce qui est bon pour eux.»
Qui plus est:
«Vous avez contribué à l’intégration d’élèves en difficulté dans les classes régulières sans y mettre de services. Vous avez laissé tomber les enseignantes et enseignants de ces classes, ces mêmes enseignantes et enseignants que vous n’avez jamais écoutés, peu importe les propositions qu’ils ont pu vous faire au fil des ans au conseil des commissaires.»
Sur la ligne de front
Et pourquoi pas, en terminant, une petite leçon (!) quant à la juste perspective des choses.
«Donc, pour vous l’image semble importante, car des sommités du réseau de l’éducation parlent de la CSRDN ainsi que les médias de partout au Québec. Les sommités, monsieur Joubert, ce sont les enseignantes et les enseignants qui sont dans les classes à tenter de sauver les enfants au détriment de leur santé. Ce sont eux qui, tous les jours, sont sur la ligne de front à vous donner bonne presse», note M. Aubin.
Réaction Roberge
Relativement au différend entre Christian Aubin et Jean-Pierre Joubert, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a eu ce commentaire sur son compte Twitter, vendredi matin:
«Ce ne sont pas les élus scolaires qui font réussir les élèves. Ce sont celles et ceux qui font l’école au quotidien. C’est pourquoi il faut leur donner davantage d’autonomie (et de moyens!). C’est ce que nous faisons avec le #PL40 (projet de loi 40).»