Réunis devant l’Assemblée nationale, les groupes ont voulu faire entendre leur voix et ont remis la déclaration à Haroun Bouazzi, député de Québec Solidaire et porte-parole de l’opposition en matière de cybersécurité et du numérique. Celui-ci s’est engagé à la transmettre à Gilles Bélanger, nouveau ministre de la Cybersécurité et du Numérique du gouvernement du Québec.
Ilham Gaudreau, coordonnatrice de La Maison des mots des Basses-Laurentides, explique que l’objectif était de dénoncer un virage numérique qui pénalise leurs membres ainsi que toutes les personnes fréquentant les organismes d’alphabétisation, souvent faiblement scolarisées ou éprouvant des difficultés à lire et à écrire. « Cette dimension du numérique est un obstacle majeur pour eux. Avec la population vieillissante, c’est le même problème qui s’impose. Et même nous, qui sommes alphabétisés, trouvons parfois cela difficile », souligne Mme Gaudreau.
Les organismes réclament de maintenir les services publics en personne et d’humaniser l’accès aux services, car les personnes souhaitent être écoutées et traitées avec respect. « Il y a aussi toute la dimension de la simplification de la communication », précise Mme Gaudreau. Ils demandent des communications claires et simples. Si le virage numérique présente certains avantages, encore faut-il avoir accès à Internet, à un ordinateur ou à une tablette, ce qui n’est pas évident pour les personnes en situation de pauvreté. « Il faut leur donner un accès plus facile », plaide Mme Gaudreau.
Selon les données du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) de 2022, 22 % des adultes québécois âgés de 16 à 65 ans sont considérés comme peu alphabétisés, et plus d’une personne sur quatre trouve les interactions en ligne complexes. « Ce ne sont pas tous les gens qui ont quelqu’un pour les accompagner et cela doit être considéré », affirme Mme Gaudreau.
C’est parce que tout le monde ne sait pas lire, écrire ou utiliser Internet et les outils numériques que 328 organisations et 12 476 personnes signataires demandent au gouvernement du Québec :
– De maintenir les services publics en personne,
– D’humaniser les services publics,
– D’utiliser des mots clairs et de simplifier les communications et les procédures pour accéder aux services,
– De rendre Internet et les outils numériques plus accessibles financièrement,
– D’aider les gens à apprendre à lire, écrire, comprendre, compter et utiliser Internet tout au long de leur vie.
C’est pour toutes ces raisons qu’ils ont profité de la neuvième Semaine de l’alphabétisation populaire pour exiger du gouvernement des solutions durables.
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