Les autorités de Saint-Jérôme ont fait un pas de plus pour contrer la collusion dans l’octroi des contrats publics en assurant, en assemblée publique mardi dernier (21 janvier), la pérennité du Bureau d’intégrité professionnelle et administrative (BIPA). 
En clair: alors qu’en 2017 on avait créé le BIPA pour une durée de trois ans (renouvelable), on en fait une structure permanente intégrée au service de police de Saint-Jérôme (pour en assurer l’indépendance). 
«Plus difficile» 
On vient ainsi, considère le maire Stéphane Maher, inciter les entrepreneurs enclins à faire des malversations à aller (pour ce faire) ailleurs qu’à Saint-Jérôme. Rendant ainsi, selon le premier magistrat, «la collusion plus difficile», notamment avec la présence de Jacques Duchesneau à titre d’inspecteur général du BIPA. 
«Avec le BIPA [sa présence à Saint-Jérôme], ils [les soumissionnaires douteux] vont s’en aller dans une autre région», note M. Maher qui fait un parallèle avec le monde scolaire quant aux coûts de construction. «Pour une 424 (le nombre de places/élèves dans une nouvelle école secondaire à Saint-Jérôme), on en était à 16 M$ il y a quatre ans. Aujourd’hui, ils sont à 27 M$.» 
Financement 
Quant au financement du BIPA, la résolution passée mardi soir dernier l’établit comme suit: un montant de base de 950 000 $ auquel s’ajoute 0,64 % du budget annuel (un peu plus de 148 M$ en 2020).

La Commission municipale du Québec (CMQ) a tranché, la semaine dernière, en faveur de la Ville de Saint-Jérôme dans le litige qui l’oppose à Saint-Colomban pour l’intersection Lamontagne/Saint-Nicolas. 
Dans un jugement rendu public mardi dernier (21 janvier), la Commission accorde à l’administration jérômienne l’autorité de réglementer la circulation sur son territoire. 
En ce sens, considère-t-on, «l’ajout d’une signalisation contraire à celle actuellement en place qui interdit le virage à droite sur la rue Lamontagne nierait la compétence territoriale de Saint-Jérôme en matière de circulation». 
On sait qu’à différentes occasions depuis le début du conflit entre Saint-Jérôme et Saint-Colomban, les autorités de cette dernière ont apposé (sur leur territoire, il faut le préciser) des panneaux contraires à la signalisation de Saint-Jérôme. 
Une pratique qui a souvent été source de solides conflits entre les deux entités municipales. 
Série d’enjeux 
«Je suis satisfait que la question en litige soit désormais réglée. En tant que capitale régionale, Saint-Jérôme subit une forte pression et doit faire face à une série d’enjeux au quotidien, notamment en ce qui a trait à la circulation. Il est important de poursuivre nos démarches qui visent à trouver des solutions durables sur le plan de la mobilité et de la sécurité pour l’ensemble des citoyens, et ce, peu importe leur ville de résidence», de commenter Stéphane Maher, maire de Saint-Jérôme, suite à la décision de la CMQ. 
Saint-Colomban 
Du côté de Saint-Colomban, on a dit attendre d’avoir étudié le jugement plus en détail avant de commenter davantage. 
Les développements sont donc à venir, mais il est clair que la solution passe par la concertation entre Saint-Jérôme, Saint-Colomban et Mirabel (pour la portion des résidants de Mirabel-en-Haut qui empruntent l’intersection en question).

Intersection Lamontagne/Saint-Nicolas: Saint-Jérôme a gain de cause

«Comme ville résidentielle avec peu de commerces, aucune industrie et une population en croissance, il importait de prendre des mesures pour faire face à la pression générée par les futures constructions. Il nous faudra par exemple élargir certaines rues, construire un garage municipal, ajouter une bibliothèque ainsi que des infrastructures récréatives. Ces investissements sont requis en prévision de l’augmentation anticipée de population et de véhicules», souligne Xavier-Antoine Lalande. 
Confrontée à une situation particulière qui fait en sorte qu’elle est à court de revenus pour financer certaines infrastructures, Saint-Colomban, comme l’explique son maire, a choisi d’imposer une forme de taxe pour les nouvelles constructions. 
Partager les coûts 
C’est ainsi que le conseil municipal a adopté, en assemblée publique mardi dernier (21 janvier), un règlement prévoyant le paiement d’une contribution destinée à financer l’ajout, l’agrandissement ou la modification d’infrastructures ou d’équipements municipaux. «Cette mesure, rendue possible par les modifications législatives apportées à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, vise à partager les coûts générés par la croissance immobilière», explique-t-on du côté de l’administration colombanoise. 
Pour le maire Lalande, il en va d’une question d’équité envers les résidants déjà établis. 
«Les citoyens actuels de Saint-Colomban n’ont pas réclamé cette croissance, poursuit-il. Par souci d’équité, et parce que les modifications législatives mises en place par Québec nous ont pavé la voie, notre conseil municipal a saisi l’opportunité de partager les coûts de cette croissance. Les investissements prévus permettront de rehausser l’attrait et la valeur des projets résidentiels. Je suis convaincu qu’il s’agit d’une mesure gagnant-gagnant», note-t-il. 
5 994 $ par unité 
Le règlement, précise-t-on, vise la construction ou l’ajout d’unités additionnelles de logement ainsi que le réaménagement d’un bâtiment en lien avec la migration d’un usage commercial, industriel ou institutionnel vers un usage résidentiel. 
Dans les faits, la contribution pour chaque unité d’habitation est fixée pour 2020 à 5 994 $ et indexée annuellement à l’indice des prix à la consommation. Cette somme sera exigée lors de la délivrance du permis de construction. 
Comme le précisent les autorités, l’ensemble des sommes recueillies par le biais des contributions seront réservées dans un fonds dédié exclusivement à financer les infrastructures et les équipements municipaux spécifiquement énumérés au règlement, dont la valeur totale est estimée à 43,8 M$. 
«Cette somme a servi de base de calcul à la fixation du montant de la contribution: 19 % seront assumés par les contributions, soit 8,2 M$ répartis également entre les 1 364 unités d’habitation pouvant potentiellement être construites sur le territoire.»

Saint-Jérôme:le BIPA devient permanent