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Sans réponse satisfaisante du CISSS: Elle s’adresse au Protecteur du citoyen

Sans réponse satisfaisante du CISSS: Elle s’adresse au Protecteur du citoyen

Publié le 06/11/2022

Toujours sans réponse satisfaisante du CISSS des Laurentides pour venir en aide à son fils autiste, incapable de demeurer seul à la maison, Céline Caron s’adresse maintenant au Protecteur du citoyen, espérant qu’il verra la nécessité d’intervenir.

La mère de famille est directe : « Cette situation est la conséquence de la mauvaise gestion et de la malveillance de la direction des programmes en déficiences et de la réadaptation physique ».

Dès le printemps dernier, quelques mois avant que Olivier Parent, 21 ans, ne puisse plus aller à l’école en raison de son âge, sa mère avait alerté les autorités, voire les supplier, de préparer le départ des classes de façon définitive du grand garçon. Lui qui ne possède pas les capacités pour aller travailler dans les stages offerts aux personnes handicapées. 

Un cri du cœur qui est resté sans réponse pendant des mois. En fait, jusqu’au moment où il était minuit moins cinq. La mère ayant terminé ses vacances et le fils n’ayant pas de place pour lui dans les différents organismes de la région.

Olivier se retrouve donc obligé de rester à la maison en attente de services adaptés à ses besoins et capacités. C’est une gardienne privée qui assurera sa sécurité, la mère doit reprendre le boulot. 

« Le problème, il ne peut demeurer seul de façon sécuritaire à la maison car il ne connaît pas les règles de sécurités. Il est non verbal, incapable de demander de l’aide ou de téléphoner s’il y a une urgence », raconte Mme Caron. 

Une réalité connue des différents intervenants au dossier

Malgré cet obstacle majeur, le plan d’intervention sera mis sur pied que plusieurs mois plus tard. Et les choses ne bougeront qu’à la suite d’un article à la UNE du journal Infos Laurentides, au début septembre 2022. Par la suite, d’autres articles suivront, sans que le CISSS change son fusil d’épaule.

Pourtant, Céline Caron, 53 ans, n’avait pas eu peur de dire sa vraie pensée qualifiant sa situation d’« inacceptable, d’inconcevable et d’inhumaine ». 

Un salaire de 19$ de l’heure 

On finira tout de même par offrir à la mère d’Oliver le programme chèque emploi-service, une genre d’allocation pour couvrir 22,5 heures alors que les besoins de l’enfant sont de 32 heures pour le gardiennage afin d’assurer sa sécurité. La mère est monoparentale, infirmière à temps complet et impensable pour elle de cesser de travailler « qui va nourrir la famille ».

Le gouvernement offre via ce programme chèque emploi-service un taux horaire de 19$, incluant 1$ pour une prime COVID. 

La seule gardienne que Mme Caron a, elle-même, trouvé accepte de prendre en charge le cas lourd de son fils à 22$ l’heure. 

C’est donc un manque à gagner de 1193$ par mois. « La situation financière précaire dans laquelle Olivier et moi sommes, fait en sorte qu’il ne reste seulement 120$ par mois pour faire l’épicerie et mettre de l’essence dans ma voiture pour me rendre à mon travail ».

Mme Caron se demande ainsi « comment traite-t-on les proches aidants pour qu’ils puissent s’occuper de leur proche sans s’enliser dans un gouffre financier. Je demande donc pour Olivier que les 32 heures nécessaires à sa sécurité soient entièrement remboursées au lieu du 22,5 heures jusqu’à ce que la situation soit géré convenablement et que des moyens convenables soient mis en place pour combler les besoins particuliers d’Olivier tout en assurant sa sécurité ».

En terminant, Céline Caron précise que le commissaire aux plaintes fait fausse route en stipulant dans sa décision que le chèque emploi-service est déterminé en fonction des besoins que présentent l’usager et ne peut malheureusement pas être influencé par les besoins parentaux. « Le besoin de 32 heures semaine n’est pas un besoin parental, c’est un besoin de l’usager qui se nomme Olivier Parent et qui ne peut demeurer seul et en sécurité à la maison car rien n’a été mis en place jusqu’à ce jour », conclut-elle sur un ton ferme, très ferme.