Ces manifestations, annoncées la semaine précédente par le RCSL, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ-SPSL), le Conseil central des Laurentides de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), se voulaient surtout une occasion pour dénoncer une nouvelle fois «&nbsp;le silence approbateur&nbsp;» des trois élus de la Coalition avenir Québec (CAQ), également ministres au sein du gouvernement du premier ministre François Legault.



<h2>Un manque à gagner de plusieurs millions de dollars</h2>



Alors que la population des Laurentides a doublé en 25&nbsp;ans, représentant 7,5&nbsp;% de la population québécoise, la région ne reçoit que 4,5&nbsp;% du budget provincial alloué en santé et en services sociaux. «&nbsp;Cela représente un manque à gagner annuel de plusieurs centaines de millions de dollars pour soutenir les services à la population. En plus, Santé Québec fait des compressions budgétaires de 34,8 millions de dollars (1,7&nbsp;%) dans le budget santé de la région&nbsp;», de souligner, dans un communiqué de presse, la porte-parole du RCSL, Lise Boivin.



Au nom de leurs organisations syndicales, Julie Daignault (FIQ-SPSL), Chantal Maillé (Conseil central des Laurentides-CSN) et Marie-Claude Bérubé (APTS des Laurentides) ont aussi tenu à rappeler les promesses répétées et non tenues du premier ministre Legault et l’adoption unanime, en mai 2021, d’une motion de tous les partis à l’Assemblée nationale reconnaissant le bien-fondé du rattrapage financier en santé et en services sociaux et l’accélération des projets hospitaliers pour la région des Laurentides. Malgré cela, déplorent les trois présidentes, «&nbsp;les projets hospitaliers ont fait face à plusieurs reports de leurs échéanciers, alors que se développaient à grande vitesse les cliniques et blocs opératoires privés&nbsp;».



«&nbsp;Devant le silence inquiétant des députés et ministres de la CAQ, à nous de réagir ! Nous ne voyons toujours pas de machineries lourdes à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, ni à Saint-Eustache ni à Mont-Laurier. Nous craignons que ces travaux soient encore une fois reportés. Ça suffit les reports dans notre région, nous avons assez donné à ce chapitre », de conclure la présidente du RCSL.

Pour l’occasion, des vélos électriques étaient mis à la disposition du public, permettant à ceux qui n’en possédaient pas d’essayer le nouveau tronçon. De nombreux cyclistes et marcheurs étaient présents pour souligner l’ajout à cette infrastructure.



Très fier du projet, le maire de Sainte-Sophie, Guy Lamothe, a rappelé que cette piste répondait à une demande citoyenne. « C’est quelque chose qui avait été demandé dans les sondages. Et je pense qu’avec 3 km de plus, ça témoigne de l’évolution de la municipalité. » Ces 3 km s’ajoutent aux 2,2 km déjà existants.



Le projet est le fruit d’une collaboration entre la municipalité et le gouvernement du Québec. « C’est un investissement dont on peut être fiers. Le gouvernement du Québec a contribué à 50 % du coût total, et les conseillers municipaux ont joué un rôle essentiel. C’est bien d’avoir des idées, mais sans leur accord, ce ne serait pas possible », souligne M. Lamothe.



Le maire a aussi tenu à remercier les quatre propriétaires qui ont accepté d’accorder des servitudes de passage sur leurs terrains, une condition essentielle à la réalisation du projet.



« Sans eux, la réalisation de la deuxième phase n’aurait pas été possible. » — Guy Lamothe



L’objectif de la piste est de relier les trois écoles du territoire par un sentier cyclable sécuritaire. La phase deux étant complétée, la prochaine étape consistera à prolonger le tracé le long de la Quatrième Rue pour rejoindre le cœur du village. À plus long terme, la municipalité souhaite aussi relier certains quartiers plus isolés, afin de faciliter les déplacements actifs à l’échelle de Sainte-Sophie. Il faudra l’appui du gouvernement encore une fois rappelle le maire.



Depuis trois ans et demi, Sainte-Sophie a bénéficié de plusieurs investissements de la part du gouvernement du Québec, pour un total de 6,5 millions de dollars. Ces fonds ont permis de réaliser différents projets, dont le garage municipal, la caserne de pompiers et la piste cyclable. « Ça montre qu’on peut travailler en collaboration. Et ça soulage aussi la capacité de payer des gens », souligne M. Lamothe.



« Des investissements comme ça, ça fait avancer une communauté. » — Guy Lamothe



<figure class="wp-block-image size-large"><img loading="lazy" width="768" height="512" src="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-inauguration-cyclable-2-edited.jpeg" alt="" class="wp-image-20263" srcset="https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-inauguration-cyclable-2-edited.jpeg 768w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-inauguration-cyclable-2-edited-327x218.jpeg 327w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-inauguration-cyclable-2-edited-96x64.jpeg 96w, https://bn.journalinfoslaurentides.com/wp-content/uploads/2025/06/mpl-inauguration-cyclable-2-edited-615x410.jpeg 615w" sizes="(max-width: 768px) 100vw, 768px" /><figcaption>Photo Marie Pier Lafleur Guy Lamothe et Sonia Bélanger lors de l’inauguration de la deuxième phase de la piste cyclable à Sainte-Sophie.</figcaption></figure>



<h2>Une implication active du gouvernement</h2>



Avant la coupure officielle du ruban, Sonia Bélanger, députée de Prévost, ministre responsable des Aînés et de la région des Laurentides, a elle-même enfourché un vélo pour parcourir la piste, accompagnée de son conjoint. Elle a roulé jusqu’au village de Sainte-Sophie par la Quatrième Rue, puis est revenue en longeant le secteur du lac Jérôme.



« C’est vraiment formidable. Les gens de Sainte-Sophie sont très privilégiés. » — Sonia Bélanger



Faite de poussière de roche, la piste traverse un environnement forestier naturel. Avec ses passerelles et son mobilier bien intégré, elle constitue un lieu aussi pratique qu’attrayant.



Mme Bélanger a salué le travail de la municipalité et a rappelé que le gouvernement du Québec, par l’entremise du ministère des Transports et de la Mobilité durable, a investi 937 000 $ dans ce projet. Elle était présente au nom de sa collègue Geneviève Guilbault pour souligner l’importance de cette initiative dans une optique de mobilité durable.



« À Sainte-Sophie, ils ont de la vision, ils ont de beaux projets, et ça vaut la peine de les soutenir. » — Sonia Bélanger

Sainte-Sophie inaugure sa piste cyclable

Confortablement installé sur les banquettes indépendantes, il multiplie les critiques contre le gouvernement Legault, s’attaquant notamment à la dégradation des services publics et à l’augmentation des déficits.



Dans une entrevue accordée à notre rédaction, le député dresse un portrait alarmant de l’état des services publics québécois. La situation qu’il qualifie de « faillite tranquille » dépasse largement, dit-il, les difficultés habituelles d’un gouvernement.



« On dirait que c’est problématique parce que ça va de mal en pis », explique-t-il, soulignant que les solutions prônées actuellement par le gouvernement sont des pastiches de celles d’administrations précédentes, mais qui ne fonctionnent toujours pas. Il en veut pour preuve l’hôpital de Mont-Laurier qui, malgré des fonds annoncés, demeure dans l’incertitude, laissant les élus locaux sans réponses claires.



Chassin note qu’en raison du déclin des services publics, de plus en plus de Québécois optent pour des cliniques privées ou des services d’aide à domicile payants.



Le recours croissant aux banques alimentaires constitue pour le député un autre indicateur préoccupant. Il dit observer que même des couples travaillants tous deux au salaire minimum avec des enfants, peinent à joindre les deux bouts, malgré les allocations familiales et les crédits d’impôt. L’utilisation des banques alimentaires par les étudiants, phénomène autrefois marginal, est devenue plus importante que jamais.



<h2>Rupture</h2>



Par ses critiques, le député indépendant Youri Chassin acte une rupture profonde avec la CAQ. Il décrit un système en déclin et une société en décrépitude, attaquant la CAQ sur chacune des décisions prises, et exprimant un sérieux doute quant à l’avenir des services publics.



« On va tranquillement et tout doucement, puis à la limite, confortablement, voir ce qui nous réunit comme société s’effriter doucement au fil des générations. » &#8211; Youri Chassin, député indépendant



Que ce soit en santé, en éducation, « dans toutes les sphères de nos vies », rien ne semble fonctionner au Québec, déplore Chassin, estimant que « la CAQ est devenue un vieux gouvernement où rien ne marche.&nbsp;» Il déplore que le gouvernement, face aux difficultés du système de santé, choisisse de « blâmer les médecins » plutôt que de s’attaquer aux causes profondes des problèmes.



Le député indépendant raconte avoir proposé plusieurs amendements et pistes de solution rejetés d’un revers de main, pour ensuite être intégrés sous d’autres formes dans des projets de loi gouvernementaux, sans les nuances et le soutien nécessaires à leur mise en œuvre efficace.



Il exprime son inquiétude pour la jeunesse québécoise, évoquant la lettre d’un jeune de 18&nbsp;ans qui envisageait la politique et malheureusement il cagole l’idée de partir ailleurs et peut-être étudier en affaire, percevant la province comme « une chimère gavée d’immobilisme qui ne bouge plus. »



Youri Chassin se place comme un « brasseur » nécessaire au débat démocratique, précisant qu’il y a « des gens qui me détestent maintenant pour ça, mais justement, c’est mon rôle de brassiste », assure-t-il.



<h2>Des pistes de solution existent</h2>



La décentralisation est, de l’avis de M.&nbsp;Chassin, l’une des solutions au sombre portrait que présente la CAQ.&nbsp; « Il faut que les décisions soient prises, le plus possible, par ceux qui connaissent les élèves par leur nom », plaide-t-il pour l’éducation. Il estime que cette approche pourrait s’appliquer à d’autres secteurs où les instances locales connaissent mieux les réalités terrain que les « bureaucrates » de Québec.



Il suggère également de recentrer l’action gouvernementale sur les missions essentielles : santé, éducation, sécurité. « On ne peut pas essayer de tout faire », affirme-t-il, comparant la situation à celle d’une famille qui doit faire des choix budgétaires difficiles. Pour Chassin, le temps des demi-mesures est révolu. Il faut, croit-il, que le Québec prenne une autre direction.



« Je dois croire qu’il y a des possibilités, mais pas nécessairement avec la CAQ »



Pour lui, ce changement peut venir d’un parti politique, d’un leader charismatique ou d’un mouvement citoyen, mais il demeure convaincu qu’une transformation profonde est nécessaire.

Santé et services sociaux : un « silence inquiétant »

Un manque à gagner de plusieurs millions de dollars