La fête des voisins au travail, pour prévenir la santé mentale

Celle dont je vous parle est plus ciblée. C’est une fête qui s’organise dans n’importe quel milieu de travail. Elle favorise des liens entre collègues et améliore la santé mentale.

Renée Ouimet, directrice du Mouvement Santé mentale Québec, est convaincue des bienfaits des liens sociaux entre collègues. L’activité vise selon elle à repenser le rythme au travail tout en agissant sur les effets psychosociaux. C’est si important dans les milieux de travail que ça protège la santé mentale, soutient-elle.

« Et on sait que le sentiment de sécurité et de la confiance, ça se crée souvent dans les liens informels », estime la responsable, précisant que « l’événement s’inscrit dans une tendance sociétale forte en quête d’un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et le bien-être. Elle offre un angle positif et mobilisateur pour aborder les enjeux de santé mentale au travail, les risques psychosociaux, et les nouvelles attentes des travailleurs. C’est aussi une porte d’entrée pour parler de solutions concrètes, accessibles et porteuses de changement. »

Des activités pour briser l’isolement

Pensez à la pause-déjeuner. Certains mangent devant l’écran, un café en main. D’autres s’isolent pour manger un sandwich entre deux tâches. La fête des voisins matérialise l’idée d’une véritable pause entre collègues, ou l’on se retrouve pour partager un repas, un 5 à 7, un café ou une activité. Il s’agit de créer un environnement de travail plus humain, loin de l’hyperconnectivité et la pression constante à se surpasser.

Quelle que soit la nature de l’activité, pour madame Ouimet, ce qui compte, ce sont les effets positifs de ces petits rassemblements qui permettent de « créer des alliances », de « faire travailler des gens ensemble », et de briser l’isolement. Ce qui, selon elle, pourrait inciter les organisations à aller plus loin.

Après avoir organisé une première activité, certains milieux de travail pourraient choisir d’instaurer des pauses collectives régulières, par exemple une demi-heure par mois accompagnée d’une activité simple.

Dans le contexte économique et social actuel marqué par l’insécurité sociale, certaines organisations abandonnent leurs plans d’action en faveur du bien-être au travail pour se concentrer uniquement sur leur survie organisationnelle, déplore Renée Ouimet. Or, la cohésion d’équipe demeure essentielle, pour relever des défis, croit la responsable.

Depuis octobre dernier, les employeurs sont tenus de respecter les nouvelles obligations de la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Cette Loi vise à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail.

Pour réduire la tendance

Près de 40 % des travailleurs québécois vivent une détresse psychologique et deux personnes sur cinq craignent l’épuisement professionnel. Le Mouvement santé mentale Québec (MSMQ) propose aux organisations de réduire cette tendance en participant, tous les mois de novembre, à la Fête des voisins au travail.

La campagne annuelle du MSMQ, dont le thème cette année est « Se ressourcer, c’est trouver sa zone de recharge », fournit aux organisations une boîte à outils avec du matériel de communication et des suggestions d’activités disponibles sur le site de l’organisme. Les employeurs intéressés peuvent obtenir plus d’informations et planifier leur participation en contactant directement le Mouvement santé mentale Québec.