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S’il peut aider l’UQO et le Cégep de Saint-Jérôme: «Je ne me gênerai pas…» -Youri Chassin

«Est-ce qu’on peut laisser le maximum de décisions entre les mains de ceux qui connaissent les enfants par leur nom?», demande Youri Chassin.

 Photo Claude Cormier

S’il peut aider l’UQO et le Cégep de Saint-Jérôme: «Je ne me gênerai pas…» -Youri Chassin

Publié le 14/11/2018

Nommé la semaine dernière adjoint parlementaire du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour le volet enseignement supérieur, le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin, a bien l’intention de supporter les dirigeants du campus de Saint-Jérôme de l’UQO (Université du Québec en Outaouais) et du Cégep de Saint-Jérôme dans leurs projets.

«Si ça [sa nomination] peut servir à faire avancer les dossiers à Saint-Jérôme, je ne me gênerai pas…», exprime clairement M. Chassin au cours d’une rencontre avec Infos Laurentidesà ses bureaux de la rue Saint-Georges.

Pas à court terme

En fait, Youri Chassin sait que le campus de l’UQO, notamment, a un besoin urgent d’espace supplémentaire pour répondre à une demande sans cesse grandissante d’inscriptions.

On se bute actuellement à des règles qui font en sorte que l’UQO disposant de locaux encore vacants en Outaouais, le campus de Saint-Jérôme s’en trouve désavantagé.

«Il faut prendre en compte la réalité des étudiants et qu’on s’assure que les critères sont utilisés pour les bonnes raisons [lire: éviter des excès comme ce fut le cas dans d’autres projets d’agrandissement qui n’étaient pas justifiés]… On a mis en place des critères avec toute la meilleure bonne foi du monde. Maintenant, si ça a des impacts négatifs sur les projets d’agrandissement qui font du sens, je pense qu’il faut s’interroger sur la validité de ces critères-là. C’est le rôle du politique de s’assurer qu’on n’arrive pas dans un cul-de-sac», note-t-il.

Qui plus est, M. Chassin assure qu’il sera heureux de supporter la vice-rectrice Sylvie de Grosbois qui a la responsabilité du campus jérômien.

«Il y a une alliance naturelle. Elle va pouvoir compter sur un allié qui va pousser pour que ses projets se concrétisent le plus vite possible, tout en se concertant avec les gens

Néanmoins, «quant à développer l’UQO, on ne va pas le faire sur le court terme, uniquement pour répondre à la demande. Et que dans deux ans, on ait à nouveau des problèmes».

Cégep

Que de bons mots également concernant le Cégep de Saint-Jérôme dont M. Chassin souligne, d’une part, le caractère régional, mais également les pôles d’excellence.

«Il est intéressant de constater que le Cégep de Saint-Jérôme a un rayonnement régional avec des antennes à Mont-Laurier et Tremblant», note-t-il d’entrée de jeu, pour poursuivre en disant qu’«il est très particulier au système collégial québécois d’avoir des centres de recherche. On en a deux qui sont assez formidables à Saint-Jérôme. Matériaux composites et véhicules innovants, ce sont des secteurs d’avenir très porteurs.»

Autonomie aux écoles

Par ailleurs, qui dit éducation dit commissions scolaires. Autant la Coalition Avenir Québec que Youri Chassin, lui-même, se sont déjà exprimés par le passé pour leur abolition.

Les choses n’ont pas changé. Même que le ministre Jean-François Roberge a parlé récemment de les remplacer par des centres de services.

Le député de Saint-Jérôme souscrit d’emblée à l’idée.

«Ce qui est derrière ce projet d’abolir cette structure bureaucratique, c’est de redonner davantage d’autonomie aux écoles. Un des moyens, c’est justement que les structures qui sont en place à l’heure actuelle, et qui font que malheureusement les écoles se retrouvent trop souvent à être l’équivalent de succursales des commissions scolaires, soient changées. À la limite, je voudrais quasiment parler de rapports de force différents. Que les écoles aient l’autonomie de prendre leurs décisions quand ça concerne les élèves, quand ça concerne les services qu’on leur offre.»

Et encore: «Est-ce qu’on peut laisser le maximum de décisions entre les mains de ceux qui connaissent les enfants par leur nom? C’est un petit peu ça, la volonté.

Après ça, est-ce qu’il a des services qu’on va pouvoir encore mettre en commun (la paie, le transport scolaire, la gestion des immeubles, etc.)? C’est cette mise en commun qui a encore une valeur.»

Une fois cela dit, que peut-il advenir des gens en place?

«On a un objectif clair de donner davantage d’autonomie aux écoles. Oui, il y a une structure démocratique qui va être allégée… À la limite, j’ai envie de même lancer aux commissaires le message à l’effet que des gens issus de la communauté qui sont intéressés à s’impliquer en éducation, on va encore en avoir besoin. Ça ne sera pas dans des postes d’élus, mais il y a une ouverture.

Je ne dis pas que certains ne jouent pas bien leur rôle. C’est une question de structure. La structure [actuelle] fait en sorte que le pouvoir est concentré à un endroit qui est peut-être trop éloigné du plancher des vaches. Dans ce cas-ci, du plancher des élèves…»

Et quel est l’échéancier?

«Je ne vous mentirai pas. Je ne ferai pas mon fin finaud. Je n’en ai aucune idée…», avoue Youri Chassin.

Tout de même:

«Le seul élément de délai qu’on a, c’est que compte tenu de la proximité des élections provinciales, on a reporté les élections scolaires de deux ans.»

On sera probablement fixé à ce moment-là?