D’ailleurs, de nombreuses revendications des élus municipaux découlent notamment d’un manque de financement perpétuel dans les différents secteurs comme la santé, le transport et la mobilité, le logement abordable et l’accès à la nature.
« Les citoyens des Laurentides ont fait confiance au gouvernement en place lors de la dernière élection provinciale en lui octroyant les dix circonscriptions de la région. Jusqu’à présent, nous avons une certaine écoute de la part du caucus des députés de la région. Ceux-ci sont conscients que le sous-financement se veut la revendication majeure pour les Laurentides. Nous sommes maintenant à l’étape d’obtenir des engagements fermes de la part du gouvernement du Québec et du caucus des députés des Laurentides. Il faut que ça vienne lors du prochain budget et dans le PQI 2023-2033 », affirme le préfet de la MRC d’Argenteuil et président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides (CPÉRL), Scott Pearce, par voie de communiqué.
Le poids de la croissance démographique
En matière de démographie, la région des Laurentides se situe au quatrième rang parmi toutes les régions du Québec. Selon l’Institut de la statistique du Québec, la croissance populationnelle s’est accélérée pendant la pandémie.
Entre 2014 et 2021, la population laurentienne a augmenté de 64 098 personnes, pour une hausse annuelle moyenne de 8 012 résidents. Lors des années 2020 et 2021, en pleine période pandémique, ce sont 10 862 personnes en moyenne qui ont choisi, pour chacune des années, les Laurentides comme lieu de résidence. Alors que la région comptait 461 366 citoyennes et citoyens en 2001, la population a atteint maintenant 647 179 résidents 20 ans plus tard, ce qui représente une augmentation de 40 %.
Cette croissance importante vient mettre une pression supplémentaire sur les infrastructures, les services offerts à la population et les municipalités. Une étude commandée par le CPÉRL sur l’adéquation des besoins et des ressources en région révèle que les Laurentides se classent dans les trois dernières régions administratives à 26 reprises sur 41 indicateurs mesurés dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des transports, du logement, du financement des organismes ainsi que de la culture et des loisirs. Il est important de noter que pour les indicateurs évalués, la région des Laurentides ne figure jamais dans le troisième rang des régions administratives.
Des engagements concrets attendus en santé
Le milieu de la santé se veut un secteur où l’iniquité est révélatrice pour les Laurentides, par rapport au reste de la province. Avec 7,5 % de la population du Québec, la région ne reçoit qu’entre 4,4 % et 5,2 % du budget provincial en santé. La Coalition Santé Laurentides (CSL), une initiative du CPÉRL, fait pression sur le gouvernement du Québec afin d’obtenir un rattrapage en termes d’infrastructures, de plateaux techniques spécialisés et de professionnels de la santé (médecins spécialistes et généralistes, infirmières, techniciens, etc.).
Le 13 décembre, la CSL est sortie déçue de sa troisième rencontre avec le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Christian Dubé.
« Nous avons espéré avoir des engagements concrets du gouvernement du Québec lors de la rencontre de décembre dernier. À part l’obtention d’une prochaine rencontre en mars prochain, nous sommes sortis de cette rencontre les mains pratiquement vides. Il est temps que le ministre des Finances, Eric Girard, qui est avant tout député dans les Laurentides pour la circonscription de Groulx, donne les moyens d’agir au ministre de la Santé et des Services sociaux pour la région. Tous les hôpitaux de la région doivent composer avec des défis majeurs, que ce soit en matière d’infrastructures, d’équipements et de main-d’œuvre. Lors de notre prochaine rencontre avec M. Dubé, il doit arriver avec des engagements financiers formels pour les infrastructures et des solutions pérennes pour le problème de professionnels. Le personnel de la santé et les citoyennes et citoyens des Laurentides méritent le même soutien que le reste de la province, ni plus ni moins », soutient le préfet de la MRC des Laurentides et président de la CSL, Marc L’Heureux.
De nombreux dossiers à suivre
Au-delà de la santé, plusieurs autres dossiers nécessitent un rattrapage au niveau du financement. D’ailleurs, la région des Laurentides compte bien s’assurer d’obtenir sa juste part de l’investissement de 650 M$ du gouvernement du Québec dans le cadre du Plan Nature visant notamment à protéger la biodiversité, annoncé à la COP15 en décembre, et d’un autre 650 M$ du Fond bleu afin de protéger l’eau. Les préfets des MRC de la région des Laurentides et le maire de la Ville de Mirabel, en collaboration avec les municipalités de la région, comptent faire des représentations en ce sens auprès des instances gouvernementales. « Comme nous sommes 7,5 % de la population du Québec dans les Laurentides, c’est un minimum de 98,8 M$ qui devraient être investis chez nous, dans le cadre du Plan Nature, par le gouvernement du Québec », mentionne M. Pearce.
MOTS-CLÉS
Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides