C’est devenu une évidence, la région des Laurentides ne reçoit pas sa juste part des investissements gouvernementaux à bien des niveaux.
Dans un geste commun et profitant du contexte de campagne électorale qui débutera au cours des prochains mois, les huit préfets des Laurentides ont exigé, en conférence de presse tenue à Montréal la semaine dernière, que le gouvernement du Québec reconnaisse la situation et pose les gestes en conséquence.
À cette occasion, ont parlé d’une même voix :
Scott Pearce, président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides (CPÉRL) préfet de la MRC d’Argenteuil et maire de Gore, Pierre Charron, préfet de la MRC de Deux-Montagnes et maire de Saint-Eustache, Éric Westram, préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de Rosemère, Marc L’Heureux, vice-président trésorier du Conseil, préfet de la MRC des Laurentides, maire de Brébeuf et président de la Coalition Santé Laurentides, Xavier-Antoine Lalande, préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord et maire de Saint-Colomban, André Genest, préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut, Daniel Bourdon, préfet de la MRC d’Antoine-Labelle et maire de Mont-Laurier, et Patrick Charbonneau, maire de la ville de Mirabel.
Trois secteurs
Dans leurs revendications, les élus ont ciblé trois secteurs en particuliers ; soient la santé, le transport et l’accès à la nature.
De façon précise, ils ont exigé un rehaussement des investissements régionaux pour faire face à l’importante croissance démographique.
« L’augmentation exceptionnelle de la population qu’a connue la région des Laurentides est la plus importante parmi toutes les régions du Québec ces dernières années. Le CPÉRL souhaite que les investissements en infrastructure et l’accès aux soins et services reflètent ce changement majeur » plaide-t-on.
Santé
En santé, « avec 650 000 citoyens (7,5% de l’ensemble du Québec), la région reçoit moins de 5% du budget. Les manques d’espaces et d’équipement rendent le recrutement des professionnels en santé, particulièrement les médecins, extrêmement difficile. L’attribution des places de médecins est grandement limitée par le gouvernement du Québec. Le constat de la vétusté de ses six centres hospitaliers est sans équivoque: ils n’ont pas été conçus pour traiter le nombre actuel de citoyens résidant dans les Laurentides, en sus de l’affluence toujours croissante des villégiateurs ».
Transport
En matière de transport, le problème est double.
« La croissance démographique provoque une pression énorme sur le réseau d’accès routier laurentien qui, du sud au nord, connaît des flux véhiculaires très importants. Or, à l’heure actuelle, la région des Laurentides se ramasse en queue de peloton des régions du Québec les moins bien financées ».
« La région connaît également un déficit de maintien d’actifs (DMA) qui nécessite des investissements importants pour y remédier: +317M$ en sus de ce qui est actuellement prévu au Plan québécois des infrastructures (PQI) pour la région. Le DMA est directement causé par un manque d’entretien. Ainsi, les sommes additionnelles à consacrer pour les infrastructures laurentiennes dans le PQI doivent être accompagnées d’investissements routiers bisannuels conséquents ».
Espaces verts
Les espaces verts sont également source d’inquiétudes pour les élus.
« Les espaces verts des Laurentides ont subi une hausse importante de leur valeur, sur le marché comme dans l’évaluation foncière, de telle sorte qu’il devient exorbitant et difficile pour la plupart des municipalités de les acquérir pour les conserver et les mettre en valeur (…) Les élus municipaux de la région des Laurentides sont d’avis que l’accès à la nature laurentienne nécessite un soutien de la part du gouvernement du Québec, tant au niveau financier qu’en termes de moyens législatifs ou réglementaires pour permettre aux municipalités d’acquérir, de conserver et de mettre en valeur les espaces verts laurentiens ».
MOTS-CLÉS
Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides