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L’accueil de réfugiés ukrainiens : « Il faut arrêter de niaiser… »-Rhéal Fortin

L’accueil de réfugiés ukrainiens : « Il faut arrêter de niaiser… »-Rhéal Fortin

Publié le 09/03/2022

Le député souhaite ardemment que l’on arrête de s’enfarger dans les procédures pour répondre adéquatement aux urgences.

« S’il y a des Ukrainiens qui souhaitent s’en venir au Canada, je ne peux pas concevoir une seule bonne raison pourquoi on ne ferait pas tout ce qui est nécessaire » lance Rhéal Fortin.

Pour le député de Rivière-du-Nord, le temps n’est pas aux procédures, mais bien à l’action.

« Nous au Bloc Québécois on demande principalement deux choses : tous ceux qui sont déjà au Canada et qui ont un visa qui vient à expiration, de confirmer qu’on va extensionner ce visa-là pour un autre deux ans. Ensuite, il faut lever l’obligation de visa pour tous les Ukrainiens qui veulent s’en venir au Canada. Ça ne veut pas dire accepter n’importe qui, n’importe comment. Ça veut dire (accepter) qu’ils s’en viennent tout de suite. Une fois qu’ils sont rendus en territoire canadien, en sécurité, on fera les enquêtes appropriées et toute la paperasse administrative pourra être faite. Mais dire à des gens qui sont actuellement en Ukraine et qui veulent s’en venir que ça va prendre des tests, des passeports et des certificats, ça n’a aucun maudit bon sens. Ils sont en guerre. Ils sont menacés… » note M.Fortin, en conversation téléphonique avec le Journal Infos Laurentides, jeudi dernier.

« Canaux de conversation boiteux »

En fait, le député souhaite ardemment que l’on arrête de s’enfarger dans les procédures pour répondre adéquatement aux urgences.

« Il faut améliorer les canaux de communication. (On reçoit) des demandes de gens dont une partie de la famille est restée en Ukraine. Ils veulent les faire venir ici. Eux comme nous, on se heurte à des canaux de communication un peu boiteux. Je ne peux pas imaginer une bonne raison pour ne pas le faire (accélérer les procédures). On est en guerre. (Au gouvernement Trudeau) on nous annonce que pour mettre ça (des moyens plus rapides de procéder) en place ça va prendre encore deux semaines. Pendant ce temps-là, il y a des bombes qui tombent à Kyïv. On nous parle de mettre en place une loi spéciale pour parrainer les regroupements familiaux. Je veux bien, mais il faut qu’on travaille là-dessus (maintenant), pas dans deux semaines. On va être tannants avec ça, parce que ça nous apparaît essentiel ».

En outre, « Christine Normandin (députée du Bloc Québécois dans le comté de Saint-Jean) a demandé qu’on prévoit une opération aérienne à grande échelle pour amener des Ukrainiens au Canada. On ne peut pas attendre davantage. C’est là, là, là…  On va chercher ces gens-là. On oublie le visa. On fera une enquête quand ils seront rendus chez nous. On a des organismes comme Le Coffret qui sont prêts à les accueillir. Il faut arrêter de niaiser avec la puck ».

Car, aux yeux du député, « avec (une panoplie) de formulaires à remplir. J’ai l’impression de vivre comme dans Astérix (l’album « Les 12 travaux d’Astérix ») avec la maison qui rend fou. Faut arrêter de niaiser. C’est une guerre. Ce qui fonctionnait (comme règles) il y a un mois ça ne peut plus fonctionner. Il faut mettre un peu d’huile dans la machine ». 

La prudence

Par ailleurs, quand on demande à Rhéal Fortin s’il trouve que le Canada en fait suffisamment (outre le fait de pouvoir accueillir des réfugiés) pour aider l’Ukraine, il y va avec précaution.

« C’est clair que c’est un dossier explosif.On parle de la troisième guerre mondiale.C’est pas banal.Je ne lancerai pas d’évaluation intempestive à tort et à travers, je pense qu’il faut être prudent. Je comprends. Cette prudence-là me parait essentielle et appropriée pour gérer un dossier aussi délicat que celui-là. Mais il y a des choses qui doivent être faites. Nous au Bloc québécois, au-delà de la question de la réplique armée, on pense qu’il faut s’occuper des populations. Je comprends qu’il faut être prudent sur les répliques armées et les blâmes, parce que ça a des conséquences importantes ».