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Un manifeste est lancé: Séraphin et le curé Labelle à la rescousse des archives!

Artistes, artisans et archivistes unissent leurs voix pour la bonne cause. De gauche à droite, Linda Rivest, directrice générale de la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord, Vincent Leclerc, artiste, Gilles Desjardins, auteur, Suzanne Marcotte, présidente de la SHRN, et Dominique Beauregard, artiste et membre de la SHRN.
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Photo Mychel Lapointe

Un manifeste est lancé: Séraphin et le curé Labelle à la rescousse des archives!

Publié le 11/04/2018

Certains artistes et artisans de la populaire série Les Pays d’en haut se portent à la rescousse de la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord et son centre d’archives pour lequel on vit actuellement des moments inquiétants quant à sa survie.

Une photo

Pour un, Gilles Desjardins, l’auteur de la série télévisée, dit avoir été interpelé par le récent cri du coeur de la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord à ce sujet.

À plus forte raison qu’il a trouvé dans les archives de la SHRN un document qui est à la base même de son scénario.

«Quand j’ai fait ma recherche pour la série Les pays d’en haut, Dominique Beauregard, une des membres de la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord, m’a donné une photo du curé Labelle et d’Arthur Buies qui a complètement changé ma perception des personnages … Ce portrait a été trouvé dans une boîte de photos de famille offerte à la Société d’histoire après un décès. Les héritiers n’avaient aucune idée de leur valeur et n’auraient jamais osé faire don d’une boîte de leurs vieilles photos aux Archives nationales. Sans la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord, ce trésor se serait perdu.  Pourquoi ç’a changé ma perception des personnages? Parce que toutes les autres photos nous montrent Antoine Labelle et Arthur Buies beaucoup plus vieux. Là, ils sont dans la force de l’âge, prêt à défier le monde. Et on voit très clairement que leur amitié repose d’abord et avant tout sur l’amour de la liberté » souligne-t-il.

Si bien qu’à ses yeux,  «on dit qu’il y a deux façons de faire de l’histoire. L’histoire descendante qui consiste à parler des puissants, des maîtres du monde pour ensuite plus ou moins descendre vers les gens d’en bas. Et puis il y a l’histoire ascendante qui consiste à commencer par le bas de la pyramide sociale pour s’intéresser aux gens ordinaires, puis à remonter lentement vers le sommet … Les fonds d’archives privées permettent de faire cette histoire ascendante. De parler des gens d’en bas, de voir comment ils ont vraiment vécu, comment ils ont souffert, de comprendre leurs moments de bonheur, de connaître leurs rêves et leurs espoirs …  Je ne suis pas historien, seulement scénariste, mais pour moi, la vraie histoire c’est celle-là.»

Séraphin et le curé Labelle

Désireux de soutenir la démarche de la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord, Desjardins a réussi l’exploit d’associer à cette cause l’avare Séraphin et le curé Antoine Labelle.

Jeudi dernier, lors d’un point de presse à Saint-Jérôme, les comédiens qui personnifient ces deux monuments de la série télévisée, Vincent Leclerc et Antoine Bertrand (par vidéo) ont ajouté leur voix à la sienne, pour réclamer des mesures concrètes assurant la pérennité des services d’archives privées agréés dans les régions.

«Ces places-là sont tenues à bout de bras par des gens qui le font par passion, qui le font par devoir de mémoire, qui le font à cause de leur coeur », a dit Antoine Bertrand, ajoutant qu’en tant qu’acteur, il a lui-même eu à consulter les archives de sociétés d’histoire. Notamment pour son rôle dans le méga-succès Louis Cyr.

Pour sa part, Vincent Leclerc a exprimé son appui à la SHRN et aux autres services d’archives privées agréés du Québec, mais également son soutien aux artistes qui consultent régulièrement les archives puisque « si ça n’avait été de ces sources, qui sait si leurs oeuvres auraient vu le jour ». Il ajoute, pour démontrer l’importante de ces institutions « combien sont-ils dans toutes les régions du Québec à avoir recours aux nombreux services d’archives privées? » en parlant des gens qui travaillent dans le milieu culturel, en histoire et dans d’autres domaines.

Un manifeste

En outre, la SHRN a profité de l’occasion pour lancer un manifeste sous le thème Ensemble, assurons le futur de notre passé, prônant le maintien dans leur milieu, le financement adéquat et la reconnaissance des services d’archives privées agréés en tant qu’institutions indispensables à la préservation de notre histoire et de notre culture.

En plus de Gilles Desjardins, Vincent Leclerc et Antoine Bertrand, plusieurs autres acteurs du milieu culturel se sont joints à la cause, dont Charles Binamé, Paul Doucet, Gabriel Dusseault, Jean-Philippe Duval et François Rozon.

D’ailleurs, la présidente de la SHRN, Suzanne Marcotte, invite la population à joindre le mouvement, à suivre l’évolution du manifeste et à appuyer le manifeste en signant la pétition via la page Facebook Ensemble, assurons le futur de notre passé (www.facebook.com/mobilisationarchives).