Escortées par des policiers, des intervenantes de la DPJ sont débarquées avec leurs gros sabots, sans avertir, le mercredi 13 juillet en milieu d’après-midi, pour mettre fin abruptement à une journée d’activité, organisée depuis longtemps pour ces enfants souffrant de différentes pathologies : autisme, asperger, TDAH…
Une autre équipe de la DPJ ont également fait irruption sur le terrain de ce camp au lac Bleu qui s’adresse à des enfants avec des besoins particuliers de même qu’aux enfants « normaux ». À cet endroit, une centaine de jeunes s’amusaient paisiblement.
La raison de ces interventions jugées douteuses demeure inconnue. « J’ai demandé le motif de l’a plainte ? S’il avait un mandat ? Si j’étais ciblé, si l’un de mes moniteurs était concerné ? Pas possible d’avoir une réponse », a vigoureusement déploré Dave Allaire, le directeur général du camp de jour Hiboux des jeunes de St-Hippolyte.
Ce dernier estime que la DPJ aurait pu avoir une approche plus collaborative. Il ne mâche pas ses mots accusant la DPJ de « menteuse ». « Elles ont dit à mes employés qu’elles avaient un mandat pour intervenir, alors qu’à moi, elles m’ont dit ne pas avoir de mandat, mais qu’elles devaient fermer d’urgence le camp ».
Alertés en sursaut que leurs enfants vulnérables, peu autonomes, étaient pris dans une histoire de DPJ, plusieurs parents ont paniqué, morts d’inquiétude.
Comble du malheur, il était difficile, voire impossible, pour eux à ce moment-là de venir les chercher, le pont Jacques-Cartier était fermé en raison d’une soirée de feux d’artifice dans le secteur de La Ronde.
Les jeunes avaient planifié faire des manèges le jour et assister aux feux d’artifice, le soir venu. Le retour était prévu en fin de soirée pour un coucher tous ensemble au camp. Les jeunes sont plutôt retournés dormir à la maison.
Bombardé de téléphones et de courriels de parents inquiets, Dave Allaire a eu la brillante idée d’utiliser la page Facebook du camp les Hiboux des jeunes pour en premier informer les familles, les rassurer, et deuxièmement pour filmer en direct les enfants l’un après l’autre qui ensemble faisaient la vague, question de tenter de diminuer la pression des parents à la maison, dont le cœur battait plus vite et plus fort qu’à l’habitude.
Certains enfants aussi ont été plus difficiles que d’autres à calmer. Des jeunes traumatisés pleuraient à chaudes larmes voulant rentrer à la maison. « La présence des policiers les a troublés ».
Les moniteurs et leur chef reste en poste
Une fois la poussière retombée, Dave Allaire ne comprend toujours pas où était l’urgence de passer à l’action devant tout le monde. « Un comportement démesuré de la DPJ», lance celui qui dit avoir mis le dossier entre les mains des avocats.
Ce grand questionnement de l’urgence est partagé par de nombreux parents, surtout que les enfants sont de retour au camp depuis dimanche avec les mêmes animateurs et le même directeur.
Fidèle à son habitude, la DPJ a répondu ne pouvoir en dire davantage ni pouvoir dévoiler la ou les raisons de cette intervention dénoncée par plusieurs en raison de la « confidentialité du dossier ».
« La Direction de la protection de la jeunesse a le devoir d’agir lorsqu’elle a des raisons de croire que la sécurité ou le développement d’un ou de plusieurs enfants sont compromis. La DPJ doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la protection des enfants, et ce, pendant tout le processus d’enquête. À ce stade-ci, par souci de confidentialité, les motifs de l’enquête ne peuvent pas être dévoilés », écrit dans un courriel, la porte-parole du CISSS des Laurentides, Valérie Maynard, en ajoutant avoir pu compter sur l’entière collaboration des parents des enfants qui séjournaient au camp Hiboux des jeunes.
MOTS-CLÉS
Direction protection de la Jeunesse (DPJ)