Installée à Saint-Eustache depuis trente ans, elle est devenue au fil des années une curiosité à la fois agricole, touristique et culinaire.
À l’abri des regards de la route, les autruches évoluent dans différents enclos répartis sur un terrain de 112 acres (environ 45 hectares), raconte Nicolas, leur propriétaire. Certaines, plus hautes qu’un homme, viennent à la rencontre des visiteurs, offrant un spectacle aussi rare qu’improbable.
« Quand on a commencé, il y a 30 ans, il y avait 120 fermes au Québec. Aujourd’hui, il ne reste que nous », souligne-t-il. L’ouverture au public a été déterminante : l’agrotourisme et la mise en marché directe ont permis de traverser les années, alors que les autres fermes ont fermé leurs portes.
L’aventure a débuté par un coup de cœur. Après un bac en génie civil, Nicolas voulait revenir à l’agriculture. Une visite dans une ferme d’autruches a suffi : « J’ai dit : c’est ça que je vais faire. » Aujourd’hui, le troupeau compte environ 200 oiseaux de tous âges.
L’élevage suit un cycle complet : récolte des œufs, incubation de 42 jours, pouponnière, puis croissance fulgurante – un pied par mois. Les mâles se distinguent par leur plumage noir, les femelles par leurs plumes grises. À un an, la majorité des oiseaux sont destinés à la viande, bien que certains partent vers des zoos ou d’autres fermes.
Mais la ferme, c’est aussi une destination familiale. La visite se déroule en deux temps : un safari en tracteur d’une quarantaine de minutes, ponctué d’explications et de blagues, puis une partie à pied pour observer de plus près les autruches. « L’animal se prête bien à l’humour, et les visiteurs adorent ça », raconte Nicolas.
Côté assiette, la viande d’autruche surprend par sa finesse. Rouge, maigre et riche en protéines, elle est plus tendre que la dinde et jamais sèche. À la cantine, burgers, hot-dogs et brochettes permettent de goûter sur place. Certains clients font des heures de route pour remplir leur congélateur : « Un chasseur du Lac-Saint-Jean m’a dit que c’était la meilleure viande qu’il connaissait. » Les prix varient entre 40 $ le kilo pour la viande hachée et 100 $ pour le filet mignon.
Fondée il y a près de trois décennies, la ferme est restée une affaire familiale. Les parents et la sœur de Nicolas s’impliquent encore, et son fils pourrait un jour prendre la relève. Une continuité qui s’exprime avec humour : « Souvent, c’est de père en fils. Ici, c’est de fils en parent », glisse-t-il en souriant.
MOTS-CLÉS
Région des Laurentides
Nid'Otruche
Ferme agricole
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