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Une visite à Youri Chassin: «L’éducation, je ne pense pas que c’est bien important pour M.Legault» -Christian Aubin

Christian Aubin et Ghislaine Filion, accompagnés de collègues, ont payé une visite à Youri Chassin, vendredi en fin d’avant-midi à son bureau de la rue Saint-Georges.

Photo Mychel Lapointe

Une visite à Youri Chassin: «L’éducation, je ne pense pas que c’est bien important pour M.Legault» -Christian Aubin

Publié le 04/03/2021

« Les conditions de travail de nos membres ne cessent de se détériorer et de s’alourdir depuis plusieurs années déjà et cela a de sérieuses conséquences sur la rétention et l’attraction du personnel. Nos dirigeants politiques prétendent que l’éducation est une priorité pour eux, mais malheureusement ces paroles ne se traduisent pas par des actions concrètes » plaident Ghislaine Filion, présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’Éducation de Laurentides-Lanaudière (SPPÉLL), et Christian Aubin, président du Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord (SERN).

Les deux ont payé une visite au député de Saint-Jérôme, Youri Chassin, vendredi en fin d’avant-midi à son bureau de la rue Saint-Georges et, quelque temps plus tard, à la députée de Prévost et ministre des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, route 117 à Prévost.

Aux deux endroits, ils ont laissé le même message: En Éducation, faut que ça change maintenant !

Augmentations minimes

« Le gouvernement voulait négocier en temps de pandémie. Il nous forcé la main. On a été bons joueurs. On y va. Naturellement, c’est un peu jouer la game. (Le gouvernement se serait dit, selon le président Aubin) vu qu’on est en pandémie, je vais passer à peu près ce que je veux. Mais, il faut qu’il abdique les choses. En temps de pandémie, on manque d’enseignants, on manque de professionnels, on manque de services. Pandémie pas pandémie, il faut que l’école continue. Le gouvernement nous a dit qu’il était pour investir. Les augmentations (proposées) sont minimes, selon moi, parce qu’il veut augmenter le nombre d’heures à l’école en ne payant pas beaucoup. Alors, pour nous, c’est un recul et non un avancement. C’est vraiment bizarre comme négociations. On a besoin de plein de choses. On veut garder les profs. On veut les aider. Il n’y a rien sur la table et ça n’avance pas. Ça va faire plus qu’un an qu’on est là-dessus et on est toujours au même point. L’éducation, je ne pense pas que c’est bien important pour M.Legault (François, premier ministre du Québec), malgré tout »disait Christian Aubin au moment du passage du Journal Infos Laurentides devant les bureaux de M.Chassin, vendredi.

L’exode des professionnels

Les propos de M.Aubin trouvent écho dans ceux de sa collègue Ghislaine Filion pour qui « les bottines ne suivent pas les babines. Le gouvernement dit, depuis le début de la pandémie, qu’il réalise à quel point les élèves ont besoin d’aide professionnelle. Et pourtant, quand on regarde ses demandes au niveau de la négociation, il demande encore plus de précarité. Alors comment rattacher ces gens-là (les professionnels). En attraction-rétention, il (le gouvernement) n’est pas là du tout. Pourtant son discours, c’est: on a besoin des professionnels pour aider nos élèves qui sont présentement en difficultés. C’est un discours qui (ne traduit pas) par ce qui se vit sur le terrain. Il y a un exode de professionnels qui s’en vont ailleurs. Ils s’en vont, par exemple, en santé. En santé, un psychologue a un bureau. En éducation, il fait cinq six écoles. Il se promène avec sa petite valise et il change d’école. Il y a une réalité complètement différente. En plus, on se bat avec des professionnels qui gagnent beaucoup plus ailleurs. Le gouvernement en est conscient. Pourtant, il n’est pas là du tout à la table des négociations pour favoriser l’attraction-rétention des professionnels ».

Les masques au primaire

Dans un autre ordre d’idée, le représentant du Journala souhaité s’enquérir dans quelle mesure les dirigeants syndicaux anticipaient le port obligatoire du couvre-visage en classe pour les élèves du primaire, au retour de la relâche.

« C’est davantage les parents qui commencent à être moins contents (que leurs en enfants seront obligés de porter le masque) »note M.Aubin. « Nous, on est régis par la Santé publique. Le virus se propage. À tous les jours, j’ai des courriels d’école primaires ou secondaires: «on a eu un cas» «on a fermé une classe». Il faut faire des actions ».

À cet égard, l’expérience vécue au secondaire où le masque est déjà obligatoire semble bien se dérouler, aux dires de Christian Aubin.

« J’aurais pensé que ce serait compliqué. Mais on me dit que, quand même, les jeunes participent bien. C’est une routine qui s’installe.  (De plus) les directions (d’écoles) prennent ça au sérieux. Si tu ne veux pas porter le masque, ce n’est pas long qu’on va te demander de quitter ».