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Unis pour l’école continue ses revendications

Photo Dominique Lévesque –

Une marche pacifique contre les coupures en éducation où les gens se sont rendus au bureau d’Agnès Grondin, députée d’Argenteuil, pour y déposer leurs pancartes.

Unis pour l’école continue ses revendications

Publié le 08/08/2025

Dominique Lévesque, enseignante en adaptation scolaire, qui avait organisé une marche à Saint-Jérôme le 2 juillet dernier, s’est déplacée du côté de Lachute le 24 juillet pour participer à une marche pacifique.

Les manifestants se sont rendus au bureau d’Agnès Grondin, députée d’Argenteuil de la Coalition avenir Québec, afin de rappeler que chaque coupure en éducation se répercute directement sur les élèves, sans compter l’impact sur le personnel scolaire déjà épuisé.

« Les besoins sont grandissants, et les chiffres parlent d’eux-mêmes », rappelle Mme Lévesque. Un élève sur trois au secondaire a des besoins particuliers. Leur nombre a doublé en dix ans dans les classes régulières. En 2024-2025, on compte 155 000 élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA), contre 100 000 en 2014-2015. De plus, 75 % de ces élèves sont intégrés dans les classes régulières.

Et pourtant, déplore-t-elle, malgré cette explosion des besoins, il n’y a pas d’investissements durables de la part du gouvernement : aucune hausse majeure, aucune vision à long terme, seulement des décisions improvisées, des compressions et des reculs.

Mme Lévesque rappelle qu’en 2018, au début de son mandat, le premier ministre François Legault avait promis que même en cas de ralentissement économique, l’éducation serait protégée. Il affirmait qu’il ne couperait jamais en éducation, même en période difficile, critiquant alors les compressions des gouvernements précédents. Elle estime qu’aujourd’hui, M. Legault agit à l’inverse de ses promesses.

Malgré l’annonce récente de l’injection de 540 millions de dollars dans le réseau scolaire pour préserver les services aux élèves, Mme Lévesque reste indignée. Elle considère ce geste comme un recul politique, dicté par la pression citoyenne.

« Nous savons qu’il ne s’agit pas d’un véritable réinvestissement. Ce montant, qui nous avait d’abord été retiré, est maintenant présenté comme un “retour”, mais il est conditionnel. Il dépend du respect de certaines exigences administratives imposées aux centres de services scolaires. Ce n’est pas un geste clair en faveur des élèves, ni une reconnaissance des besoins criants dans les écoles. Ce n’est pas un recul sincère, mais plutôt une manœuvre politique. » — Dominique Lévesque

Pour accéder à ces fonds, les centres de services scolaires devront démontrer qu’ils ont fait des efforts administratifs pour réduire leurs dépenses. Ils doivent donc revoir toute leur planification afin de répondre aux conditions du ministère de l’Éducation.

« Soyons clairs : ce n’est pas un bar ouvert », a déclaré le ministre de l’Éducation Bernard Drainville sur ses réseaux sociaux.

« On parle ici d’enfants vulnérables, pas d’un buffet à volonté. Pendant ce temps, des millions sont gaspillés dans des projets mal gérés, dans des dépassements de coûts qui font la une. C’est pourquoi nous sommes ici ce soir. » — Dominique Lévesque

Elle souligne que dès le mois de juin, les directions d’écoles ont dû mettre fin à des emplois, annuler des projets et chercher des solutions pour limiter les conséquences. Or, maintenant que le ministre reconnaît les besoins, les directions doivent recommencer leur planification… en plein été, alors que la majorité des acteurs du réseau sont absents.

« Alors oui, nous avons le droit d’être indignés. Nous avons le droit de dire “assez”. Nous avons le devoir de nous battre. » — Dominique Lévesque

Pour conclure, Mme Lévesque affirme que le mouvement souhaite envoyer un message clair :

« Non, nous n’acceptons pas que l’éducation soit sacrifiée. Non, nous ne laisserons pas tomber nos élèves. Et non, nous ne baisserons pas les bras. »