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Victims_voices_laurentides: le mouvement de dénonciations trouve écho dans les Laurentides

De nombreux jeunes hommes des Laurentides sont visés sur les réseaux sociaux par des allégations d’agression sexuelle.
Photo Christian Asselin

Victims_voices_laurentides: le mouvement de dénonciations trouve écho dans les Laurentides

Publié le 04/08/2020

Certains présumés agresseurs sexuels de la région doivent sentir la soupe chaude après que leurs noms aient été publiés ces derniers jours sur la page Instagram victims_voices_laurentides sur laquelle on invite les victimes à dénoncer leur agresseur.

Cette vague de dénonciations survient au moment où plusieurs artistes se retrouvent dans l’embarras après avoir été dénoncé par d’autres qui les accusent d’agressions sexuelles. Les noms de Kevin Parent, Yann Perreau, Marie-Pier Morin sont ceux qui circulent le plus.

Aucun nom connu toutefois sur la page victims_voices_laurentides où un quidam a le loisir de dénoncer qui il veut pour des gestes commis dans le passé. Pendant deux jours, l’administrateur de la page en question permettait aux gens de révéler les noms et prénoms de leurs agresseurs, mais a fait volte-face, le 11 juillet.

«Après beaucoup de réflexions, écrit-il/elle, nous avons décidé qu’à partir de maintenant, nous n’allons pas partager le nom complet des agresseurs, seulement le prénom et l’âge. On fait ce choix pour assurer votre sécurité.».

C’est ainsi que l’on apprend que Jonathan, Gabriel, Samuel, Brandon, Mathieu, Francis et ainsi de suite (81 publications au moment d’écrire ces lignes) ont présumément harcelé, violé, blessé ou attouché sexuellement leurs victimes.

On sait aussi que ces présumés agresseurs proviennent de partout dans les Laurentides. De Blainville à Lachute, en passant par Saint-Jérôme et Mirabel. Un commerçant de la région est même directement visé.

Poursuite ? Arrestation ?

Qu’adviendra-t-il des personnes dénoncées ? Seront-elles rencontrées par les policiers ? Nous avons questionné différents corps de police et il semble que sans une plainte officielle, ces derniers ne peuvent guère agir.

«Nous invitonsles victimes à porter plainte», a indiqué Sara Tousignant à la police de Blainville, confirmant qu’à ce jour «il n’y a eu aucune plainte à ce sujet».

Sur la page Facebook du Service de police de Blainville toutefois, on y donne plus de détails.

«Il a été porté à l’attention du Service de police qu’une pétition circule actuellement sur les réseaux sociaux concernant des agressions sexuelles qui seraient survenues à Blainville, Laval et sur la Rive-Nord. Il y est demandé que les services de police accélèrent le processus d’enquête dans les dossiers concernant deux suspects présumés. Toute personne ayant été victime d’une agression sexuelle est invitée à communiquer avec les policiers pour qu’un dossier soit ouvert.»

Les résidents de Blainville qui souhaitent porter plainte sont invités à communiquer au (450) 434-5300. On dirige aussi les gens vers le [stopauxviolencessexuelles.com].

Même son de cloche à la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB) où l’agent Éric Huard nous a dit ne pouvoir initié une enquête sans qu’il y ait d’abord eu plainte déposée. Il a ajouté que les plaintes de cette nature était traitée «en priorité» par le Service de police.

Démarche similaire à Saint-Jérôme

 

(ML) La démarche à entreprendre est similaire du côté de la police de Saint-Jérôme, comme nous l’explique l’agent Chantal Bellemare desrelations communautaires et médiatiques.

«Nous sommes toujours ouverts à recevoir les plaintes des personnes concernées. Elles sont les bienvenues en tout temps…» dit-elle.

Pour ce faire, il suffit de se présenter en personne au poste de police (500 rue Filion), même si ce n’est pas évident avec les règles relatives à la COVID-19 ou de téléphoner au 450-432-1111 poste 7.

Bien entendu, toute démarche est assurée de la plus grande confidentialité.

Escouade spéciale

Il est utile de savoir qu’il existe au service de police de Saint-Jérôme une escouade spéciale en matière de crimes à caractère sexuel.

Ce qui, de fait, nous assure-t-on, on donne suite à toute plainte fondée.