En fait, soulignent à grands traits les organisateurs du Défi Pissenlits, c’est 35 % de notre garde-manger qui dépend de la magie opérée par la pollinisation! Dans un contexte où le taux d’extinction des insectes est de 100 à 1 000 fois plus élevé que la normale – au Québec seulement pour les abeilles, la mortalité est deux à trois fois plus élevée qu’auparavant –, la tenue du Défi Pissenlits se veut finalement un geste tout simple afin de favoriser leur survie.
Parmi les insectes pollinisateurs en péril, il y a, bien sûr, les abeilles. Excellentes productrices de ce nectar dont nous aimons tous nous délecter, les abeilles à miel, dites domestique, jouent, faut-il le rappeler, un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes à fleurs. Et la toute première à apparaître le printemps a pour nom le pissenlit, une plante mal-aimée que plusieurs s’empressent d’arracher dès qu’elle apparaît.
Et c’est justement ce qu’il ne faut surtout pas faire…
Un beau tapis jaune apprécié des apiculteurs
Apiculteur à Saint-Hyppolite pendant une quinzaine d’années, aujourd’hui à la retraite et installé en Gaspésie, Marc Beaulieu sait plus que quiconque qu’il est important de laisser les pissenlits pousser librement, même si, dans son cas, c’est plutôt le « Varroa destructor » un acarien qui s’attaque aux abeilles mellifères, qui a été à la source de la perte de 115 de ses 125 colonies d’abeilles en 2020.
Cela dit, M. Beaulieu est d’avis qu’il faut, oui, laisser pousser les pissenlits librement, même si, dit-il, d’autres facteurs expliquent la disparition des abeilles, comme le « Varroa destructor », les pesticides, les herbicides, les ondes radio et la 5G.
« C’est un phénomène multifactoriel, et la pollinisation en fait partie. C’est donc important, au printemps, de ne pas couper les pissenlits, de le faire seulement quand ils sont rendus en têtes blanches. Un beau tapis jaune de pissenlits, ça fait le bonheur d’un apiculteur », mentionne, au bout du fil, celui qui était à la tête d’une petite entreprise artisanale nommée « Miel de Marc » et qui proposait notamment son produit thérapeutique « Régal Royal », à base de miel, pollen d’abeille, propolis et gelée royale.
Des villes et municipalités mobilisées
L’an dernier, une année record, ce sont au total 155 villes et municipalités, huit MRC, 33 entreprises ainsi que 1 640 individus qui se sont officiellement inscrits au Défi Pissenlits. Déjà, Saint-Eustache, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Blainville, Boisbriand, Sainte-Thérèse, Rosemère, Mirabel et Prévost ont signifié à ce moment-ci leur participation de participer à la quatrième édition qui aura pour ambassadeur le comédien Emmanuel Bilodeau.
Comme les années précédentes, ces dernières montreront l’exemple. À Mirabel, la Ville laissera ainsi fleurir les pissenlits jusqu’à la fin de la floraison sur 25 sites municipaux répartis dans huit secteurs, incluant l’hôtel de ville. À Rosemère, la tonte des espaces verts et terrains municipaux sera retardée (à l’exception des terrains sportifs) durant tout le mois de mai.
Également, la Ville de Prévost repoussera, en mai, la tonte sur certaines portions de ses terrains municipaux. Des affichettes à l’effigie du Défi Pissenlits sont aussi distribuées gratuitement ces jours-ci à l’hôtel de ville, à la bibliothèque municipale et aux bureaux du Service de l’environnement pour que les Prévostois affichent fièrement leur appui au mouvement.
La contribution de la Ville de Saint-Eustache se traduira aussi par un report de la tonte du gazon dans certains espaces municipaux que sont ceux de la mairie, du manoir Globensky, du Service des travaux publics, du parc du Plateau-des-Chênes (à l’intersection des rues Yves et Lavoie) et du parc Pierre-Laporte (sur la rue Pierre-Laporte).
Pour d’autres informations ou pour adhérer au Défi Pissenlits, il suffit de consulter le https://defipissenlits.ca.
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