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Vote négatif, game changer et prime à l’urne

Vote négatif, game changer et prime à l’urne

Publié le 13/05/2021

MATHIEU LOCAS

Dans ma première chronique à InfosLaurentides, en octobre 2017, je vous parlais de la «théorie du frigidaire». Pour une majorité de la population, cette théorie consiste à voter pour les politiciens en place si elle juge qu’ils font le travail. C’est un peu comme votre frigo. Si la crème glacée reste gelée et que le lait demeure froid, à quoi bon changer le frigidaire s’il n’est pas brisé. Dans ce texte, j’expliquais que les adversaires potentiels de Stéphane Maher n’avaient pas cru bon se lancer en campagne électorale puisque le maire sortant avait un bilan trop fort, surtout en matière de gestion des finances publiques.

À six mois du vote, la théorie du frigidaire risque de moins s’appliquer puisque Stéphane Maher n’est plus dans le décor.

Par contre, je vous présente trois phénomènes qui pourraient expliquer une victoire ou une défaite d’une des équipes dans la course.

Vote négatif

Le vote négatif consiste à choisir un candidat, par défaut, en éliminant les autres. Je n’aime pas le candidat A, parce que… Je n’aime pas le candidat B, parce que… alors, je me tourne vers le candidat C. Le dossier de l’Écoquartier est très polarisant. Vous avez été nombreux à m’écrire quelque chose comme : «je n’ai pas le choix de voter pour Untelcar je suis pour ou contre le projet. Les programmes ne sont pas encore sortis, les promesses en matière de taxes non plus mais déjà des électeurs ont fait leur choix simplement en se basant sur l’Écoquartier.

Game changer

Il n’y a pas d’expression francophone pour expliquer un game changer.Les expressions élément déclencheurou point tournant s’y approchent mais il faudrait y ajouter quelque chose comme «qui a mené à une victoire»pour mieux comprendre. Game Changerest court et précis.

À titre d’exemple, le débat des chefs à l’élection fédérale de 2011 est un game changerqui a propulsé Jack Layton et le NPD. La dérape de Denis Coderre en 2017 à Montréal a débuté avec le scandale de la Formule E (explosion des coûts et vérité cachée). C’était un game changer.

Est-ce que ça pourrait survenir au cours de la prochaine campagne à Saint-Jérôme? Bien sûr. Le squelette dans le placard d’un candidat, une déclaration incendiaire ou un manque de rigueur dans les projections budgétaires peut faire sortir un candidat de la course. Quand le point de bascule est atteint, difficile de revenir en arrière ou de remettre la pâte à dents dans le tube (expression de Denis Coderre).

 

Prime à l’urne

Pour ce qui est de la prime à l’urne, elle touche les personnes qui apprécient encore Vision Saint-Jérôme pour leur travail en matière de gestion des finances publiques mais qui n’osent pas le dire publiquement en raison de la mauvaise image du parti. Cette théorie était celle de l’ancien premier ministre Robert Bourassa. Selon lui, certains électeurs avaient un malaise à avouer aux sondeurs vouloir voter pour le Parti libéral du Québec. Au téléphone, ils se disaient indécis mais une fois dans l’urne, ils cochaient à côté de la case PLQ. J’ai la certitude que le parti pourrait bénéficier de quelques votes de cette façon. Par contre, il commence à se faire tard. Les partis qui n’auront pas dévoilé toute leur équipe pourraient perdre quelques appuis au cours de la saison estivale.

Sans vouloir devancer les décisions de la santé publique du Québec, il est fort possible qu’il y ait de petits rassemblements familiaux durant la saison estivale. Rendu au 3ehot-dog, au 4eblé d’Inde ou à la 5ebière et que le résumé des 15 derniers mois sera terminé, il se peut que la politique entre dans la conversation.

Un parti politique avec des allures de Gruyère ou de Suisse, ce n’est jamais bon au niveau de la perception, car en politique, je vous rappelle que la perception domine souvent la réalité.

 

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com

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