«Les ministres libéraux ont choisi de donner le contrat à WE tout en sachant que de l’avis même des fonctionnaires, l’organisme n’a pas la présence requise au Québec pour livrer la marchandise et que le réseau communautaire déjà existant chez nous était mieux outillé pour le faire» lance Rhéal Fortin.
Député de Rivière-du-Nord et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Justice y allait de cette déclaration la semaine dernière, en dénonçant l’octroi du programme de bourse canadienne pour le bénévolat à WE Charity par le gouvernement alors, que dit M.Fortin, le gouvernement avait été averti par les fonctionnaires, dans une note de service, que l’organisme n’avait pas les capacités de livrer des services au Québec.
«Cette nouvelle révélation prouve que non seulement les libéraux n’ont pas fait leurs devoirs avant d’octroyer le contrat sans appel d’offres à WE, ils sont même intervenus en faveur de WE contre l’avis des experts, le tout dans un champ de compétence exclusif du Québec»évalue le député.
Pas les moyens
Selon ce que nous apprend une communication émanant du bureau de comté du député «M.Fortin a découvert, dans la série de documents réclamée par le Comité permanent des finances obtenue hier (mardi), que les fonctionnaires d’Emploi et Développement social Canada avaient appris à la ministre Bardish Chagger que selon leur expertise, WE Charity n’avait pas les moyens d’offrir ses services au Québec. Pourtant, l’entourage de la ministre a plutôt choisi de vanter l’implantation de WE au Québec et son travail en français».
Qui plus est, rapporte-t-on, dans une note à l’intention de la ministre, en page 55, la recommandation des fonctionnaires serait sans équivoque: «À ma connaissance, UNIS et l’Organisme UNIS ne sont pas particulièrement connus au Québec. (…) Par ailleurs, le Québec possède déjà un vaste et solide réseau d&#8217;organismes communautaires qui travaillent ensemble et se connaissent très bien, je dirais. Si je jette un coup d&#8217;oeil sur https://www.wecharity.org/, je ne vois aucun mot ni aucune page en français. Peu d&#8217;indices portent à croire que l’Organisme UNIS est bien ancré dans la province. À la lumière de tout cela, je crains qu&#8217;une collaboration avec l’Organisme UNIS soit sous-optimale au Québec, tant sur le plan de l&#8217;image que de l&#8217;influence».
«Perspective de copinage»
Ce qui fait dire à Rhéal Fortin que
«Justin Trudeau ne s’en tirera pas si facilement. Il devra expliquer aux Québécois pourquoi les libéraux sont intervenus personnellement en faveur de WE Charity contre la recommandation des fonctionnaires. De plus en plus, ce programme de bourses au bénévolat semble avoir été conçu pour avantager un organisme proche des libéraux dans une perspective de copinage plutôt que pour aider nos étudiants à travers la COVID-19».
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MATHIEU LOCAS
Certains hauts dirigeants de la santé dans les régions du Québec ont organisé un pool pour savoir quel PDG régional allait être le premier à se faire dégommer par le nouveau ministre de la Santé Christian Dubé. La PDG du CISSS des Laurentides ne serait pas sur la «short list» de plusieurs. Deux raisons : même si la situation a été difficile dans les Laurentides, elle a été pire ailleurs. Aussi, Rosemonde Landry est arrivée en poste en septembre dernier. Très souvent, le premier contrat d’un haut dirigeant est de trois ans. Et c’est dans les six mois précédant la fin du contrat que les deux parties se rencontrent pour discuter de l’avenir.
Même si la situation a été plus difficile ailleurs, elle a été suffisamment problématique pour que le ministre de la Santé Christian Dubé débarque dans les hôpitaux de Saint-Jérôme et Saint-Eustache vendredi dernier.
Une visite presque surprise pour certains. Christian Dubé a annoncé publiquement sa venue mercredi dernier lors d’une entrevue avec Paul Arcand au 985FM.
Rappelons que ces deux établissements ont carrément bafoué la directive de la santé publique, qui était de ne pas déplacer du personnel, en ordonnant à des employés, qui venaient de terminer leur quart de travail à 16h à Saint-Eustache, de rentrer à minuit à Saint-Jérôme.
Mais il y a eu plus que ça. Les directives sanitaires sont loin d’avoir toujours été claires sur le terrain. Les responsables de la protection contre les infections ont changé d’idée à quelques reprises, notamment, sur le type de masque à utiliser. Dans certains départements, leur crédibilité était presque sous le point de congélation. Y’a quelques semaines, des spécialistes de la protection contre les infections de l’Université McGill sont débarqués à Saint-Jérôme afin de s’assurer que tout roulait normalement.
Tous ces exemples démontrent la difficulté à faire appliquer une directive d’un ministre. En fait, la fonction publique en santé, ça ressemble à un Big Mac. Le pain d’en haut, c’est le ministre. Le pain d’en bas, le personnel sur le terrain. Dans le milieu, soit les deux boulettes, l’autre pain, la sauce, oignons, cornichons, fromage et la laitue, ça représente la bureaucratie.
Est-ce que le ministre de la Santé est satisfait du travail de ses dirigeants dans les Laurentides? Assez. Et ce ne sont pas les récents coups de peinture sur quelques murs de l’établissement qui l’ont épaté. Par contre, il aimerait que les directives soient mises en application plus rapidement. Somme toute, une rencontre constructive qui se veut une sorte d’avertissement pour le futur.
Imperturbable
La veille de la visite du ministre, le «citoyen» Marc Bourcier a tenu un point de presse pour exposer son point de vue sur le projet de soccerplex. Je lui ai parlé en soirée. Il a été question de sa présentation mais surtout de sa possible candidature à la mairie de Saint-Jérôme. Un entretien d’une trentaine de minutes où j’ai vraiment tenté par tous les moyens d’en savoir plus sur ses intentions. Il a conservé la même ligne du début à la fin soit quelque chose comme : «Le maire est en place et je ne suis pas rendu là».
J’ai rencontré Marc pour la première fois au printemps 1994, dans le cadre d’un reportage sur la ligue de mini-basket scolaire Mini-Pop. Peu importe dans le contexte où je lui ai parlé depuis, il m’a toujours donné l’heure juste. Je le crois quand il affirme ne pas être rendu là dans sa démarche.
Seule chose, je ne comprends pas. Celui ou celle qui sera élu maire de Saint-Jérôme à l’élection de 2021 devra travailler entre 50 et 65 heures par semaine, au moins 48 semaines par année. Pire, s’il s’agit d’un nouveau maire, ses six premiers mois au pouvoir risquent de se traduire par des semaines de 70 heures. Cette seule donnée se veut, à mon avis, un indicateur pour confirmer ou non un intérêt. Est-ce que Marc Bourcier attend de voir le nombre de candidats? Toujours plus facile d’accéder à la grande chaise par couronnement que dans une course à trois. Dossier à suivre.
Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com

La santé, le Big Mac et l’imperturbable

Il n’y a pas uniquement les enfants, leurs parents ainsi que les gens du domaine de l’éducation qui préparent la prochaine année scolaire.
C’est le cas également de la Direction de la santé publique des Laurentides qui multiplie les démarches pour s’assurer que la rentrée des prochains jours se fasse dans les meilleures conditions possibles.
Deux rentrées
C’est ce qu’a confié le Dr Éric Goyer, directeur de la Santé publique des Laurentides, au cours d’une conférence téléphonique du Centre intégré de santé et de Services sociaux (CISSS) des Laurentides jeudi dernier.
En fait, il faut parler de deux rentrées distinctes; celle du nord de la région (y inclue la MRC de la Rivière-du-Nord) où les élèves sont de retour en classe après y avoir passé quelques semaines au printemps dernier et celle pour les villes et municipalités du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui inclue, entre autres, les MRC de Mirabel, Thérèse-de Blainville et Deux-Montagnes pour lesquelles les élèves ne sont pas retournés en classe depuis la fermeture des écoles au début de la pandémie de la COVID-19.
D’ailleurs, disait le Dr Goyer, l’expérience du printemps dernier dans les écoles qui ont rouvert leurs portes «a permis de roder ce qui fonctionnait et ce qui fonctionnait moins bien».
Autre contexte
Il faut bien dire que les circonstances ne sont pas les mêmes qu’il y a quelques mois, comme le faisait remarquer le Dr Goyer, jeudi.
On relevait, soulignait-il, quelque 28 cas en sept jours, alors qu’on parlait de «40 à 50 cas par jour, pendant la pandémie».
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WE Charity au Québec: «Les libéraux n’ont pas fait leurs devoirs» -Rhéal Fortin