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Youri Chassin… la limousine n’est pas loin

Il y a une dizaine de jours, le chef de la CAQ, François Legault, est venu à Saint-Jérôme présenter son candidat Youri Chassin.
Photo Mychel Lapointe

Youri Chassin… la limousine n’est pas loin

Publié le 24/04/2018

Mathieu Locas

Après avoir fait une croix sur Stéphane Maher, la Coalition Avenir Québec s’est tournée rapidement vers Youri Chassin. Pour «Joe Public», ce nom ne veut rien dire. Mais dans l’establishment économique, Youri Chassin est une grosse pointure. À preuve, deux jours après sa nomination dans Saint-Jérôme, il se retrouvait sur le plateau de RDI pour un débat économique.

Philippe Couillard compte pas moins de six ministres à vocation économique dans son cabinet (Finances, Trésor, Économie, PME, Emploi et Travail). Nul doute que François Legault a déjà réservé une limousine à cet ancien directeur de recherche à l’Institut économique de Montréal si la CAQ accède au pouvoir et s’il réussit à se faire élire à Saint-Jérôme.

Mais, pour se faire élire, le candidat devra apprendre à connaître une ville qu’il a surtout vue en circulant sur l’autoroute 15, lui qui est natif de Sainte-Agathe-des-Monts. Durant la campagne électorale, Youri Chassin sera très en demande. Il devrait être sur plusieurs tribunes et possiblement dans les publicités nationales du parti. La stratégie de la CAQ sera de mettre en valeur ses candidats vedettes pour éviter la répétition de l’ADQ à l’élection de 2008. À ce moment, Mario Dumont venait de terminer un mandat minoritaire comme chef de l’opposition officielle. Dumont était très connu, mais les analystes politiques avaient peine à identifier une dizaine de candidats ministrables.

Pour les grands enjeux de Saint-Jérôme, le candidat de la CAQ n’aura aucun problème. Faut dire que pour les circonscriptions de la grande région de Montréal, ça tourne souvent autour du transport, de la santé et de l’éducation.

J’ai parlé à Youri Chassin pendant une quinzaine de minutes. Il est un homme à l’écoute, intelligent et avec un ton très posé. L’un des défis des intellectuels qui se lancent en politique est de réussir à s’abaisser au niveau du peuple dans un langage accessible. Quand Stéphane Dion, mon ancien professeur de sciences politiques à l’Université de Montréal, avait commandé un San Pellegrino dans un party hot-dog, il s’était éloigné de son auditoire, sans même avoir reculé d’un pas.

Pour le moment, ses connaissances locales représentent son talon d’Achille. Youri Chassin ou son entourage ont oublié de s’imbiber de Saint-Jérôme avant son couronnement. J’ai réalisé une entrevue téléphonique avec lui mercredi dernier. Elle est d’ailleurs disponible sur le site Internet du journal au [www.infoslaurentides.com]. Dans les dernières minutes, je lui pose des questions en rafale comme: Nommez deux grandes rues à Saint-Jérôme, Équipe de hockey junior présente depuis 1991, personnage historique avec sa statue dans le centre-ville, Chez Johnny, villes fusionnées à Saint-Jérôme en 2002. Sur 10 questions, il a eu cinq bonnes réponses. Et parmi les bonnes réponses, il a eu certaines hésitations. Imaginez sa réaction lorsqu’un citoyen du quartier Saint-Pierre l’interpellera dans un événement public en lui faisant part de sa crainte de perdre son église du boulevard Bourassa. Il devra éviter de faire le chevreuil en répondant: «c’est où le quartier St-Pierre».

Son adversaire, le député péquiste Marc Bourcier, est un «Saint-Jérôme pure laine». Il a enseigné pendant plus de 30 ans, à l’école Notre-Dame. Un candidat vedette peut aller chercher entre 5 % et 10 % du vote. Dans le cas présent, nous avons deux vedettes; une locale et une autre nationale. Que la campagne commence!

Un sportif disparaît

Quelques mots pour souhaiter mes sympathies à la famille de Pierre Fauvelle, décédé jeudi dernier. Pierre, qui a fondé la Ligue de baseball senior au début des années 90, combattait avec force la maladie depuis plusieurs mois.

Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.