Aux yeux des autorités du ministère de la Santé et des Services sociaux, la région des Laurentides n’est pas encore classée comme à surveiller de près, au même titre que Montréal et Laval. Il ne faut pas considérer pour autant que tout va bien chez nous.
En fait, comme le révélait le Dr Éric Goyer, directeur de la santé publique des Laurentides, en conférence téléphonique avec les médias mardi dernier, la situation est loin d’être au beau fixe avec cette quatrième vague de COVID-19.
À titre de comparaison, on enregistrait 27 cas actifs dans les Laurentides dans la semaine du 18 au 27 juillet. Dans la semaine du 15 au 21 août, on avait grimpé à 230.
Du lot 83 % des cas étaient soit pas vaccinés du tout ou pas vaccinés adéquatement.
Saint-Jérôme de retour
Dans un contexte où les cas s’additionnent à un rythme inquiétant, comment s’étonner que Saint-Jérôme (la ville la plus populeuse des Laurentides) est de retour au sommet avec 65 cas actifs recensés jeudi dernier (2 septembre), à la lumière du tableau publié à toutes les semaines par le CISSS des Laurentides.
Dans les autres villes d’importance, Blainville (première la semaine précédente) affichait 50 cas actifs.
Suivent Mirabel à 48, Saint-Eustache à 38 et Lorraine à 17.
Boisbriand (13) et Sainte-Thérèse (8) offrent des statistiques plus encourageantes.
L’écart se resserre
À l’échelle des MRC, c’est encore celle de Thérèse-de Blainville qui domine le tableau des cas actifs avec un total de 113, mais l’écart (prononcé depuis quelques semaines) s’est resserré avec la MRC de la Rivière-du-Nord qui en comptait 102 jeudi dernier.
La MRC de Deux-Montagnes (63) et la MRC de Mirabel qui avait vu sa situation s’améliorer avec un total de 26 cas actifs la semaine précédente est montée à 48 cas.
Cumulatif
Au cumulatif des cas depuis le début de la pandémie, Saint-Jérôme se retrouve encore au premier rang avec 3 080 cas (69 de plus qu’au 26 août).
On retrouve, par la suite, Blainville (2 396), Mirabel (2 157) et Saint-Eustache (2 014).
On ne sera pas étonné que la MRC Thérèse-de Blainville présente le plus haut total avec 7051 contre 4 851 pour la MRC de la Rivière-du-Nord et 3 902 pour la MRC de Deux-Montagnes.
MRC de la Rivière-du-Nord
Sur le territoire de la MRC de la Rivière-du-Nord, les 65 cas actifs à Saint-Jérôme accaparent quelque 64 % des 102 cas.
Sainte-Sophie (589 au cumulatif) en compte 15,  Saint-Colomban (564) en présente 10, Saint-Hippolyte (252) en dénombrent 5 chacune. On enregistrait au cours des deux dernières semaines aucun actif à Prévost (367), c’est monté à 7.
 
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Mathieu Locas
Le 17 juin 2020, je vous parlais de Sylvie (nom fictif). Une femme d’affaires qui a vu son secteur d’activités anéanti par la Covid-19. Elle avait répondu à l’appel de François Legault d’aller donner un coup de main dans les résidences pour personnes âgées où c’était l’hécatombe. Après quatre jours de formation, Sylvie se trouvait en charge d’une section en plus de devoir laver des personnes âgées, elle qui n’avait jamais eu à laver ses propres parents. À ce moment, j’avais été scandalisé puisqu’aucun cadre, sous cadre, gestionnaire, sous gestionnaire, superviseur ou peu importe le sous fifre, n’avait donné à Sylvie une rétroaction sur son travail. Pendant qu’elle faisait œuvre utile, les grands patrons ne sortaient pas de leur bureau en coin pour aller donner une tape dans le dos de ceux qui avaient osé risquer leur vie pour aider les ainés du Québec.
Environ 15 mois après cet entretien, je voulais vous donner de ses nouvelles. Après s’être promenée à travers quelques Ressources intermédiaires (genre de CHSLD privés, pas toujours bien gérés), Sylvie a abouti dans un CHSLD, sous le joug du CISSS des Laurentides, tout en poursuivant ses études pour décrocher son diplôme de préposée aux bénéficiaires. Pas question de retourner à son ancien secteur d’activités. Après un quart de siècle dans le même domaine, un changement s’imposait. Y’a quelques années, elle avait d’ailleurs songé à devenir préposée aux bénéficiaires. Les salaires merdiques de l’époque, environ 13$ l’heure, avaient quelque peu freiné son élan.
Elle aime son travail et souhaite éventuellement sortir des CHSLD. Prendre le temps nécessaire pour avoir de l’interaction avec ses patients, voilà ce qui la fait pencher vers les services à domicile.
La réalité de la vie a récemment frappé Sylvie en plein visage. Elle a vécu sa première expérience d’aide médicale à mourir. La bénéficiaire était prête. Pas Sylvie. «J’ai tellement braillé ma vie. Imagine, c’est la bénéficiaire qui me consolait quand je rentrais dans sa chambre. Je souhaitais ne pas travailler cette journée là mais j’étais à l’horaire. Quand je l’ai quittée la dernière fois, elle m’a dit : «Tu vas vivre longtemps avec tout le bien que tu fais aux gens»». Cette expérience demeure sa plus difficile. Les semaines ont passé et elle en parle encore avec le «moton» dans la gorge.
En vrac
-Dès que ses études se terminent, son salaire va baisser autour de 21$ l’heure (elle était à 26$, en raison de la promesse de François Legault).
-Après une année de travail, les préposées auront 4 semaines de vacances payées.
-Depuis la première vague, Sylvie a vu très peu de cas de Covid dans les résidences de personnes âgées.
-Les «antivaxx» sont aussi présents dans les centres pour personnes âgées. Pas nombreux mais comme partout ailleurs, il y en a.
-Les préposées aux bénéficiaires formées par le gouvernement depuis l’été 2020 (appelées les PAB Legault) ne sont pas très bien vues dans le réseau de la santé en raison de leur salaire plus élevé que celles formées avant la pandémie.
-Le CISSS des Laurentides devait ouvrir environ 400 postes de PAB le 12 septembre prochain.
-Il y a encore plusieurs préposées en provenance des agences privées. Sylvie estime que plusieurs de ces personnes sont incompétentes et débarquent dans des établissements sans aucune formation.
-Il y a quelques années, des femmes enceintes de certaines communautés religieuses refusaient de se faire traiter par des médecins masculins. Le sujet avait fait l’objet de débat en commission parlementaire à Québec. Évidemment, il n’y a pas de cas de femmes enceintes dans les CHSLD. Par contre, certains bénéficiaires refusent de se faire soigner par des personnes de couleur.
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Je demeure disponible à mathieu.locas@hotmail.com.

Sylvie et son diplôme

Le coup d’envoi donné le 30 août dernier par le ministre de la Santé et de Services sociaux Christian Dubé en vue de la modernisation de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme est accueilli (on s’en doute bien) avec beaucoup de joie du côté de la Coalition santé des Laurentides (CSL), mais on demeure prudent et on en réclame davantage.
« C’est une excellente nouvelle »lance, d’emblée, Bruno Laroche, président de la Coalition, mais aussi président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides, qui souligne également que les gens de la coalition seront présents pour suivre avec attention le déroulement du processus et supporter les différentes instances dans l’avancement du projet.
« Évidemment, nous allons prendre activement part au suivi de l’avancement des échéanciers de même que les prochaines séquences qui doivent être complétées le plus rapidement possible par la suite»a exprimé Bruno Laroche par voie de communiqué de presse.
1,2 G$
N’empêche qu’une fois qu’il a exprimé sa satisfaction, le président Laroche met un bémol, au cours d’une conversation téléphonique avec leJournal Infos Laurentides.
Si le dossier de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme semble être sur la bonne voie de réalisation, on a, à la CSL, d’autres attentes, particulièrement en regard des autres centres hospitaliers des Laurentides qui ont aussi besoin d’ajouts d’espaces et d’équipements pour répondre aux défis des années à venir.
Dans les faits, si on parle d’investir quelque 450 M$ dans le projet de l’hôpital régional, à la Coalition, on évalue à 1,2 G $ les besoins pour l’ensemble du réseau.
Il faut donc s’attendre à ce que les revendications se poursuivent.
Consolider l’offre de soins secondaires
Par ailleurs, le Dre Lyne Couture, médecin de famille, membre du comité directeur de la CSL et vice-présidente de l’Association des médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière (AMOLL) constate que des annonces importantes ont été faites au cours des derniers mois pour l’avancement du dossier de la santé dans les Laurentides.
« La décision du ministre arrive à point, enfin! Avec les récentes annonces d’ajout d’un 3e IRM de même que l’obtention d’un TEP Scan qui pourra desservir prochainement les patients de la région, on vient agir pour consolider l’offre de soins secondaires pour la région, ce qui est un plus pour tout le monde. À présent, nous souhaitons collaborer avec le ministre pour renforcer les corridors de service de nos six centres hospitaliers, afin que les Laurentiens puissent bénéficier de tous les soins primaires et secondaires, ce qui est de base pour une région de notre importance. Ceci passe par un rattrapage financier tel que le souhaitaient les parlementaires unanimement le 6 mai 2021 dernier ». 
Proactifs
Un autre qui accueille la nouvelle avec beaucoup de satisfaction, c’est le Dr Daniel Picard, président de l’Association des médecins et des professionnels pour l’avancement de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme (les dirigeants de l’organisme ayant multiplié les démarches en ce sens au cours des cinq dernières années).
« Nous sommes satisfaits de constater que le gouvernement, via son bureau de projet dédié à l’HRSJ, souhaite prioriser à court terme entre autres la modernisation des plateaux techniques chirurgicaux et ajouter 125 chambres. Évidemment, ce sont d’importants jalons vers l’achèvement du projet de modernisation et d’agrandissement dans son ensemble. À cet égard, nous continuerons d’être proactifs. Nous savons pertinemment que le bureau de projets nécessitera davantage de ressources pour lui permettre de répondre, ici et par le personnel médical soignant aux besoins d’une population vivant à la fois une croissance exponentielle et un vieillissement accéléré»considère le Dr Picard.
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COVID-19 : Saint-Jérôme de retour au sommet